Les militants de gauche ont décidé de s’époumoner contre des messes dites en mémoire de Pétain et de Franco. Camille Galic évoque cette actualité sinistre.
Polémia
Où s’arrêtera l’ostracisme ?
Le 20 septembre 1975 s’éteignait Francisco Franco, qui avait évité trois décennies plus tôt la dissolution de l’Espagne dans l’anarcho-communisme. À cette occasion, le Cercle Franco-Hispanique, fondé par le très regretté Olivier Grimaldi mais qu’anime toujours sa veuve Hélène, avait demandé à M. l’abbé Lorans, bien connu des auditeurs de Radio Courtoisie, de célébrer le 29 novembre en l’église parisienne Notre-Dame-de-la-Consolation une messe qui devait être suivie d’un repas fraternel.
Cette messe n’aura pas lieu, le sénateur communiste de Paris Brossat ayant obtenu son annulation à la suite de la tempête artificiellement suscitée par la célébration, le 11 novembre à Verdun, d’une messe dite à la mémoire d’autres « maudits », le maréchal Pétain et ses Poilus de la Grande Guerre.
L’an prochain, on peut donc redouter que ne soient victimes du même ostracisme, sous prétexte de troubles à l’ordre public, le 21 janvier le roi Louis XVI, le 6 février l’écrivain Robert Brasillach et, en mai, nos soldats tombés à Dien Bien Phu au service d’un État colonialiste et oppresseur des peuples.
Ian Brossat, de l’Agit-Prop au Sénat
Qui est le sieur Broszat, dit Brossat, issu d’une famille de marxistes polonais et dont le grand-père maternel, Markus Klingberg, réfugié dans l’État hébreu où naquit la mère de Ian, s’illustra en livrant à l’URSS des renseignements essentiels, ce qui lui valut en 1983 une condamnation à vingt années de réclusion prononcée par le tribunal de Tel-Aviv ?
Militant du PCF dès ses 17 ans, apparatchik zélé, finalement élu conseiller puis sénateur de Paris, il s’efforça de donner un coup de jeune et une nouvelle force militante au vieux PC en flattant outrageusement l’immigration, légale ou non, puis en affichant son homosexualité dès 2011 avant d’épouser en 2013 un certain Brice, professeur en classes prépa à Louis-le-Grand.
Sa mission sacrée : la lutte contre la « réaction », tant sur le plan des mœurs qu’en politique. Ce qui l’incita, par exemple, à multiplier les initiatives pour installer des « villages » de mineurs étrangers non accompagnés en plein cœur du XVIᵉ arrondissement.
On ne saurait dire, d’ailleurs, que cet activisme à sens unique lui ait réussi sur le plan électoral puisque, tête de liste du PC aux élections européennes de 2019, il ne recueillit que 2,5 % des suffrages. Et, directeur de campagne de Fabien Roussel pour la présidentielle de 2022, il ne fit guère d’étincelles puisque le patron du Parti communiste n’obtint que 2,28 % des voix et fut donc sèchement éliminé dès le premier tour.
Mano en la mano cocos-cathos
En revanche, les combats du camarade Brossat lui ont valu les faveurs de La Croix qui, au lendemain de la messe de Verdun qui l’avait scandalisée, s’inquiétait sur deux pages de la « droitisation » des jeunes catholiques.
Le 9 octobre, par le biais d’une tribune, n’avait-elle pas déjà exhorté les catholiques à « exécrer le nationalisme », pas moins ? D’où ses attaques répétées contre le film Sacré-Cœur, réalisé avec un budget ridicule par Sabrina et Steven Gunnell sur sainte Marguerite-Marie Alacoque, grande mystique du XVIIᵉ siècle, et qui, sans publicité sinon hostile, vient de franchir le cap des 500 000 entrées.
Et nul doute que se déclenchera le même tir de barrage si est un jour projeté en France le film espagnol Los Domingos, portrait d’une étudiante devant laquelle s’ouvrent les plus brillantes carrières mais qui choisit la vie religieuse cloîtrée.
Électorat en berne mais hégémonie en hausse pour la gauche… grâce à la frilosité du RN
Il suffit de se référer aux dernières élections présidentielles et européennes pour constater que la gauche est minoritaire en France — et même groupusculaire, comme nous l’avons vu, en ce qui concerne le PCF.
Comment expliquer dès lors la durable hégémonie de ce camp en déroute sur ce que le peuple français (dont, à 41 %, la première préoccupation est l’insécurité, loin devant l’inflation, les retraites ou le changement climatique, selon un sondage réalisé par Cluster 17 à l’occasion du congrès des maires de France) doit faire et penser ?
Sans doute par la mainmise gauchiste sur tous les médias, d’où la levée de boucliers contre les organes de la galaxie Bolloré, si conformistes soient-ils en matière de politique étrangère, mais surtout par la frilosité du camp dit national dans la défense, justement, du passé national.
Ainsi, loin de dénoncer le « scandale » monté de toutes pièces à Verdun par le maire divers-gauche Samuel Hazard, tentant à tout prix d’éviter la défaite lors des municipales de mars dans un Verdunois largement acquis au « populisme », nombre de hiérarques du Rassemblement national — Julien Odoul, Sébastien Chenu, Jean-Philippe Tanguy et autres hiérarques du RN, en commençant par Jordan Bardella — ont cru bon de s’associer à l’indignation générale, le président du RN déclarant par exemple :
« Je pense que le préfet de la Meuse a eu raison de soutenir cette démarche face à des propos nauséabonds… Je ne savais pas qu’il y ait [sic] des messes rendues, même dans des cadres privés, encore aujourd’hui en 2025, pour le maréchal Pétain (…). Ça me met mal à l’aise comme beaucoup de Français. »
Selon le candidat putatif du RN à la prochaine présidentielle, les déclarations entendues à la sortie de l’office sont « évidemment inadmissibles » et il assure : « J’approuve évidemment cette démarche judiciaire. »
Bardella s’alignait ainsi sur les éructations du président du CRIF, Yonathan Arfi, selon lequel « célébrer une messe pour Pétain, c’est faire l’apologie de la collaboration et réhabiliter un traître à la patrie ». Antienne reprise par le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, lequel estime que la célébration de la messe de Verdun — dûment autorisée par le juge administratif Bruno Coudert, saisi en référé, et dont on soulignera le courage et le respect de notre droit — aurait attenté à notre « mémoire collective ». Et relèverait donc du « révisionnisme » sanctionné par la loi socialo-communiste Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990.
La « mémoire collective » contre l’histoire
On a beaucoup daubé sur le « roman national » enjolivant notre passé, aux dires de ses détracteurs, mais voici donc un nouveau monstre juridique : la mémoire collective contre l’histoire.
Jordan Bardella a déjà deux livres — à grand succès — à son actif et il en préparerait un troisième. On lui conseillera de plutôt lire pour s’instruire : par exemple les nombreux ouvrages du général Jacques Le Groignec sur Vichy, mais aussi ceux de Robert Aron (Histoire de Vichy, éd. Fayard, 1954), de l’Israélien Simon Epstein (Un paradoxe français : Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, Albin, 2008) et surtout du Franco-Israélien Alain Michel, Vichy et la Shoah, enquête sur un paradoxe français, CLD Éditions, 2012, où ce rabbin, ancien directeur du Bureau d’information francophone au mémorial de Yad Vachem à Jérusalem, soutient que, sous l’autorité de Philippe Pétain, la politique de Pierre Laval face à l’occupant sauva la plupart des Juifs français de la déportation — constat déjà fait en 1993 par Maxime Sternberg dans la très sérieuse revue Annales.
Il semblerait donc que la messe ait été dite et que, comme tous les défunts, coupables ou canonisables — et a fortiori pour les premiers —, le Maréchal, ses soldats et le Caudillo aient droit aux prières pour le repos de leur âme. À quel titre des jeunes loups de la politique sont-ils fondés à les leur refuser ? Le paradoxe étant que, due à une ignorance abyssale du catholicisme, cette révolution anthropologique se passe sous la présidence d’Emmanuel Macron, ancien élève des jésuites et dont l’épouse fit toute sa carrière dans l’enseignement religieux.
Camille Galic
22/11/2025
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