Accueil | Société | Robert Badinter, bourgeois de salon, loin des réalités de la France qui souffre

Robert Badinter, bourgeois de salon, loin des réalités de la France qui souffre

Robert Badinter, bourgeois de salon, loin des réalités de la France qui souffre

par | 1 octobre 2025 | Société

Robert Badinter, bourgeois de salon, loin des réalités de la France qui souffre

Faire un don à POLÉMIA

Récolté 8 359,00€
Objectif 20 000,00€
Donateurs 117
41,8%

Polémia se saisit de la question de l’intelligence artificielle en développant sa propre IA, entraînée uniquement sur des sources identitaires. Grâce à vos dons, nous pourrons la présenter courant décembre…

L’entrée au Panthéon de Robert Badinter est prévue le 9 octobre prochain, date anniversaire de la promulgation de la loi d’abolition de la peine de mort a été voulue par Emmanuel Macron. Pour Jean-Yves Le Gallou et l’équipe de Polémia, c’est une décision incompréhensible, tant la politique de Robert Badinter fut nocive pour la France. D’ici le 9 octobre, Polémia vous proposera de nombreux articles montrant à quel point Robert Badinter a fait du mal à notre pays, rendant impensable sa panthéonisation. Dans l’article ci-dessous, Valentin Des Loges revient sur un visage caché de Robert Badinter. Il est souvent présenté comme un grand humaniste, mais son parcours raconte surtout l’histoire d’un homme issu de la bourgeoisie parisienne, évoluant toute sa vie dans les cercles protégés et intellectuels de la capitale. Coupé du peuple, il incarne une justice pensée depuis les salons et les amphithéâtres, loin des réalités vécues par les Français.
Polémia

Un milieu social favorisé

Né à Paris en 1928, il n’a rien d’un « self made man ». Dès sa naissance, il baigne dans un milieu privilégié. Son père, Simon Badinter, industriel parisien né en Bessarabie et accueilli en France grâce à une faveur politique de Clemenceau, et sa mère, Charlotte, mère au foyer se consacrant à donner à son fils une éducation raffinée, lui offrirent une enfance confortable et protégée.

On ne peut donc pas dire que Robert Badinter soit un homme de la terre ni des ateliers. Jamais il n’a « senti le cul des vaches », pour reprendre l’expression d’un certain Karl Olive, ni même côtoyé le monde ouvrier. Le jeune Robert grandira en partie dans le XVIᵉ arrondissement de Paris, loin des vicissitudes d’un peuple qui trime.

L’arrivée de la guerre va certes bouleverser son quotidien, mais dans un cadre bien éloigné de la misère populaire. Après un passage à Nantes, la famille s’installe à Lyon, au 7 quai Maréchal Joffre, encore un quartier très bourgeois où résidait la noblesse locale.

Certes, son père Simon y sera arrêté en 1943 par la Gestapo et mourra en déportation, de même que son oncle maternel, et cette tragédie le marquera jusqu’à sa mort. Mais Charlotte et son fils réussissent à se réfugier en Savoie, où le jeune Robert fréquente jusqu’à la Libération un établissement prestigieux : le lycée Vaugelas de Chambéry.

SIGNEZ LA PÉTITION DE POLÉMIA CONTRE L’ENTRÉE DE ROBERT BADINTER AU PANTHÉON !

Un destin tout tracé

De retour à Paris, il passe par La Sorbonne, où il décroche une licence en lettres puis en droit. Dans cette France d’après-guerre où tant de jeunes doivent abandonner l’école pour aller travailler et aider leur famille, lui évolue dans un monde à mille lieues de la réalité de la majorité des Français.

Un monde qu’il abandonne bientôt, mais pour intégrer à New York Columbia, l’une des universités les plus réputées du monde, où il obtient un master en littérature en 1949. Cette parenthèse américaine, vécue dans une ville déjà cosmopolite et mondaine, façonne sa vision du monde et renforce encore sa légitimité auprès des cercles bourgeois parisiens à son retour en 1950.

Il termine ses études à La Sorbonne avec un doctorat en droit, puis réussit l’agrégation en 1952. Deux ans plus tard, il est nommé professeur de droit à Besançon, en Franche-Comté. Mais il n’y restera que cinq années avant de revenir en terrain familier : en 1959, le voilà revenu à La Sorbonne, cette fois comme professeur.

Autrement dit, même lorsqu’il s’éloigne de Paris, ce n’est qu’un passage provisoire avant de revenir au confort de son cocon universitaire. Ce parcours universitaire et professionnel dit tout : Robert Badinter n’a jamais quitté les cercles fermés qui l’ont protégé toute sa vie. Des beaux quartiers parisiens à ceux de Lyon, en passant par les bancs de La Sorbonne et les amphithéâtres de Columbia, il aura toujours vécu derrière les murs d’institutions prestigieuses.

Loin de la pauvreté et des sacrifices réclamés du peuple, et qui ne furent jamais pour lui que des abstractions, Badinter aura vécu jusqu’à sa mort à un âge avancé (95 ans) sans jamais sortir de ce cocon protecteur, symbole d’une élite déconnectée du peuple qu’il prétendait représenter.

Un réseau influent

Parallèlement à son activité académique, Robert Badinter officie comme avocat au barreau de Paris. Rapidement, il se fait connaître non pas pour défendre l’ouvrier ou le petit commerçant, mais pour prendre la parole dans de grandes affaires médiatisées, souvent au profit de criminels reconnus. Il s’y forge une image d’intellectuel défenseur des « grandes causes symboliques », toujours hautement médiatisées.

Dans le même temps, il soigne et renforce ses réseaux dans les cercles les plus fermés de la capitale. Son mariage avec la philosophe Élisabeth Bleustein-Blanchet, fille du richissime fondateur de Publicis, le propulse encore davantage dans les milieux intellectuels, médiatiques et surtout économiques de la Ville Lumière.

De colloques en conférences, de salons en cercles de réflexion, il s’épanouit au cœur de ce Paris élitiste, humaniste de façade mais parfaitement déconnecté du quotidien du peuple.

C’est dans ces milieux qu’il rencontre François Mitterrand au début des années 1960, avant de se rapprocher du PS dans les années 1970 grâce à ses prises de position publiques, notamment contre la peine de mort. En 1978, il se présente aux législatives à Paris sous l’étiquette socialiste. Mais là, première confrontation directe avec le peuple : échec cuisant. Les électeurs ne s’y trompent pas, sanctionnant cet homme qui n’avait jamais partagé leur quotidien ni leurs préoccupations.

Mais pour Robert Badinter, l’avis du peuple n’a finalement que peu d’importance. À quoi bon passer par les urnes lorsqu’on dispose d’un carnet d’adresses bien garni ? Élu président en 1981, Mitterrand n’hésite pas à lui offrir la garde des Sceaux. À peine arrivé, Badinter se lance dans ce qui restera comme son grand chantier idéologique : l’abolition de la peine de mort, promulguée le 9 octobre 1981.

Ce geste, présenté comme une avancée « humanitaire », symbolise en réalité son éloignement complet du peuple, dont une large majorité (61 %, près des deux tiers des Français) restait favorable au maintien de la peine capitale.

Conclusion

Au final, la trajectoire de Robert Badinter illustre parfaitement ce que peut produire une élite parisienne vivant hors sol, coupée du pays réel. De son enfance protégée dans les beaux quartiers à ses études prestigieuses, jusqu’à son mariage dans les cercles économiques les plus puissants de la capitale, tout dans sa vie témoigne d’un éloignement profond des réalités populaires.

Jamais il n’a partagé les souffrances de l’homme de la rue, qu’il n’aura jamais su ni voulu comprendre. Son ascension ne doit rien au peuple et tout à ses réseaux. Mais grâce à ses amitiés politiques et à l’appui d’un François Mitterrand soucieux de flatter l’intelligentsia parisienne, il put accéder au pouvoir sans passer par le suffrage populaire et, de là, imposer une justice façonnée par son milieu, abstraite et idéologique, loin des attentes — et des réalités — du pays.

Valentin Des Loges
01/10/2025

Cet article vous a plu ?

Je fais un don

Je fais un donSoutenez Polémia, faites un don ! Chaque don vous ouvre le droit à une déduction fiscale de 66% du montant de votre don, profitez-en !

Voir aussi

Que sait-on vraiment du climat et de ses changements ?

Que sait-on vraiment du climat et de ses changements ?

Le Forum de la Dissidence organisé par Polémia et dédié à l’alarmisme climatique s’est tenu à Paris ce samedi 15 novembre 2025. Découvrez l’intervention de Johan Hardoy, contributeur régulier de Polémia, qui a étudié et compilé un ensemble complet de données...