Conclusions de Jean-Yves Le Gallou lors de la sixième Journée de la réinformation de Polémia.
Une première remarque d’abord : décrire, dénoncer une tyrannie, c’est déjà l’affaiblir. Voilà une première utilité de cette Journée du 26 octobre 2013 consacrée par Polémia à la désinformation publicitaire. Mais encourager les démarches positives est dans le génome de Polémia. Voici donc quelques conseils pratiques pour aider les Français à échapper à l’ahurissement publicitaire.
Hygiène individuelle
- Éteindre la télévision ; en détourner les enfants et leur en interdire l’accès au moins jusqu’à l’âge de raison.
- Protester auprès des établissements commerciaux (restaurants, brasseries), des mairies et des entreprises de transport qui imposent dans l’espace public la présence d’écrans publicitaires. Les éteindre quand on le peut avec des télécommandes pirates.
- Refuser de se saisir des journaux gratuits et, lorsqu’on prend l’avion, considérer Libération comme un « gratuit » pour passager aérien.
- Se détourner des médias vivant de la publicité (qui ne sont rien d’autre que des médias officiels) et préférer les médias alternatifs : blogues, radios et télévisions dissidentes.
- Équiper ses ordinateurs de dispositif type « adblocks » empêchant la pollution publicitaire. Refuser les dépliants publicitaires dans ses boîtes aux lettres (« Stop-pub »).
- Adopter une attitude de méfiance à l’égard des offres commerciales émanant des secteurs économiques consacrant le plus d’argent à la publicité : les banques, les assurances (et les mutuelles), l’automobile, le luxe, la pharmacie, les grandes surfaces commerciales.
- Se détourner, autant que faire se peut, des achats dans les grandes surfaces commerciales qui industrialisent les arnaques aux consommateurs. Préférer les achats durables et les produits de proximité. Recourir quand c’est possible aux AMAP [Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne] ou au site lepanierdesfamilles.com.
- Lorsqu’on se rend, malgré tout, dans une grande surface commerciale, rester vigilant et garder en permanence l’esprit critique dans ses achats (se méfier des « promotions », des emballages et des emplacements majoratifs).
- Se détourner des marques et des produits abusant des images politiquement correctes et de l’anglo-américain (« concept car »)… au risque de renoncer à acheter et donc à prolonger la durée des biens détenus.
- Conserver en mémoire les meilleurs bobards publicitaires (« Chez Findus, on est à cheval sur la qualité de nos produits ») pour garder l’esprit éveillé.
Voilà, au fond, quelques règles d’hygiène individuelle.
Actions communautaires
Rien n’interdit, bien sûr, de les compléter par des actions plus politiques, plus collectives ou plus communautaires :
- Notre législation, tatillonne sur tant de points, ne protège pas l’enfance de la publicité. Les produits et les marques qui font de la publicité visant les enfants devraient être interdits d’étalage. Voilà une action d’influence que les associations de défense de la famille et de l’enfance seraient bien inspirées d’engager. Il y a une forme de pédophilie publicitaire qu’il faut mettre en accusation. Des actions pourraient être engagées auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour l’encourager à remplir réellement son rôle de protection de l’enfance face à sa domestication publicitaire, source de paresse, d’obésité et d’anomie.
- Localement la bataille doit être menée auprès des maires pour protéger les paysages ruraux et urbains de l’invasion publicitaire ; voilà un thème parmi d’autres pour la prochaine campagne municipale de 2014.
- Les meilleurs bobards publicitaires méritent d’être médiatisés. Car la dénonciation du bobard est un moyen efficace de lutter contre le bobardement. Le caractère intrusif et désinformateur de la publicité doit être sans cesse rappelé.
- Certaines publicités doivent faire l’objet d’une contre-publicité par la critique ou le détournement. Je pense en particulier aux publicités instrumentalisant les enfants ou celles visant à imposer le politiquement correct. Un mot de globish ou de novlangue ? Un homme blanc ridiculisé ? Un exemple de métissage ? Tout cela doit avoir un coût pour l’annonceur en termes de dégradation de son image, voire d’appel, direct ou indirect, au boycott.
- Enfin les voies d’une alliance entre les médias alternatifs, les produits identitaires et la mercatique de niche doivent être explorées.
Récemment des observateurs issus de la gauche ont fait remarquer que la critique des médias était passée de la gauche à la droite, des internationalistes aux identitaires. Cela s’explique : les trotskistes de salles de rédaction se sont mis au service du capitalisme financier et mondialisé qui contrôle les médias.
Étendre le domaine de la lutte identitaire à la publicité
Aujourd’hui nous avons étendu le domaine de la lutte à la publicité. Nous saluons le travail qui a été fait dans ce domaine par des « casseurs de pub », « les déboulonneurs » et les « résistants anti-pub ». Beaucoup venaient de la gauche, de l’extrême gauche ou des écologistes. Malheureusement le côté politiquement correct de la publicité a contribué à atténuer la vigueur de leur combat. D’autant que le grand capital et l’extrême gauche sont désormais alliés. C’est une raison supplémentaire de reprendre le sillon, ouvert il y a près de quarante ans, par ce formidable anarchiste de droite du nom de Jean Yanne.
Jean-Yves Le Gallou
26/10/2013
Voir aussi
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- Publicité et propagande, éléments essentiels de conditionnement du Système
- La publicité élément clé de l’idéologie dominante (1/5)
- La publicité élément clé de l’idéologie dominante (2/5)
- La publicité élément clé de l’idéologie dominante (3/5)
- La publicité élément clé de l’idéologie dominante (4/5)
- La publicité élément clé de l’idéologie dominante (5/5)
- Peut-on réconcilier publicité et identité ?
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