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Les COP, des grandes messes inutiles

Les COP, des grandes messes inutiles

par | 25 novembre 2025 | Société

Les COP, des grandes messes inutiles

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Samuel Furfari, qui est ingénieur, docteur en sciences appliquées, enseignant en sciences politiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages, a travaillé durant trente-six ans à la Direction générale de l’énergie de la Commission Européenne. Son dernier livre, La Vérité sur les COP — Trente ans d’illusions (Éditions L’Artilleur, 336 pages, 20 euros), préfacé par Carlo Ripa di Meana, ancien commissaire européen à l’environnement et ancien ministre italien de l’environnement, « raconte de l’intérieur les méthodes de fonctionnement et les contradictions de ces gigantesques réunions au très fort retentissement médiatique ».

La question du dérèglement climatique anthropique

Ce livre ne traite ni de la science du climat ni des rapports du GIEC : « Le débat scientifique est devenu si polarisé, voire clivant, qu’il discrédite ceux qui remettent en question certains de ses aspects. La controverse actuelle sur l’impact de l’homme sur le climat, bien que présentée comme un débat clos par les médias dominants, reste vivace dans certains cercles. L’opposition à ce qui est perçu comme un dogme scientifique persiste, alimentée par des arguments sérieux, mais freinée par l’inégalité des moyens et par les intérêts financiers colossaux qui soutiennent la position dominante. »

Le préfacier décrit quant à lui la manière dont sa position « a progressivement évolué jusqu’à se renverser » : « Je ne crois plus dans le dogme du réchauffement climatique causé par l’homme et, par conséquent, je ne crois plus à l’origine anthropique de l’effet de serre. […] En réalité, le climat évolue constamment et cette évolution dépend de nombreux facteurs tels que la composition chimique de l’atmosphère, la dynamique des grandes masses océaniques, les champs magnétiques produits par le “vent solaire” et la trajectoire parcourue par la Terre dans la galaxie, pour n’en citer que quelques-uns. […] En Italie, ainsi que j’ai pu le constater à l’occasion de diverses rencontres au cours de ces dernières années, une bonne partie de la communauté scientifique pense comme moi. »

Une idéologie globaliste

La genèse intellectuelle de la pensée environnementale contemporaine est issue des travaux du Club de Rome, fondé en 1968 par des industriels, des scientifiques et des hauts fonctionnaires inquiets de la croissance démographique et économique dans une « planète finie ».

En 1991, ce groupe de réflexion « dévoile le ressort profond de sa démarche » en écrivant que son objectif vise à « fédérer l’humanité autour d’un ennemi commun, non plus militaire ou idéologique, mais environnemental », prescrivant ainsi une transformation profonde des sociétés au nom de la préservation de la planète.

Le rôle des ONG

Dans l’Union européenne, les ONG écologistes assignent régulièrement en justice les États qui ne se conforment pas aux objectifs ou aux principes issus des conventions internationales. Fortes du soutien d’un appareil médiatique militant, ces organisations savent que des juges leur donneront raison, y compris en l’absence de textes juridiquement contraignants.

La situation est encore aggravée quand les instances internationales sont elles-mêmes largement influencées, voire infiltrées, par des activistes issus des ONG.

Trente années de COP

En 1995, les Nations Unies organisent la première Conférence des parties (COP), c’est-à-dire des États signataires, qui rassemblera chaque année des milliers de délégués scientifiques, des responsables politiques et des ONG du monde entier dans l’objectif d’analyser et de limiter l’augmentation de gaz à effet de serre.

Cette conférence se tient en Allemagne, qui s’impose comme leader de la diplomatie climatique durant cette période de recomposition mondiale post-Guerre froide. Depuis 1996, Bonn accueille également le siège du secrétariat de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

La COP3, au Japon, fixe pour la première fois des objectifs chiffrés de réduction des émissions pour les nations industrialisées, bien que le représentant américain ait averti qu’il n’était pas question de « décider de la taille des réfrigérateurs des citoyens américains ».

La COP6, au Pays-Bas, est suspendue sans accord en raison d’une absence de consensus, avant de reprendre quelques mois plus tard en Allemagne. « Ce report illustre la difficulté de parvenir à un compromis sur des enjeux aussi complexes, où se mêlent intérêts économiques, énergétiques et considérations de souveraineté nationale. »

La COP15, au Danemark, voit également l’illusion d’un consensus se dissiper, les pays émergents du Sud refusant de s’engager sans contreparties substantielles et les États-Unis n’étant pas prêts à ratifier un accord international contraignant du fait de l’opposition du Congrès américain.

« Depuis lors, les chefs d’État se montrent plus prudents : ils assistent à l’ouverture des COP, posent pour la photo de famille et prononcent des discours, mais évitent d’être présents lors des conclusions, laissant aux négociateurs le soin d’assumer les échecs ou les compromis décevants. »

La COP19, en Pologne, « restera dans les annales comme un sommet où l’on a surtout brillé par l’art de sauver les apparences ». Le pays organisateur accueille également un sommet international sur le charbon, dont elle est grande productrice.

La COP21, en France, mobilise toute la diplomatie et les médias nationaux pour éviter de réitérer l’échec de Copenhague. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui la préside, déclare solennellement : « Il y aura un avant et un après-COP21. »

L’accord de Paris prévoit ainsi que les signataires s’engagent à contenir la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, tout en poursuivant leurs efforts pour limiter cette hausse à 1,5°C.

« Malgré son importance symbolique, l’accord repose avant tout sur la bonne volonté des États et la pression politique plutôt que sur des mécanismes de contrôle et de sanction contraignants. » En réalité, les pays s’engagent simplement à « poursuivre les efforts », tout en sachant que respecter le seuil indiqué supposerait des changements radicaux dans les modes de vie, les économies et les systèmes énergétiques.

La COP24, en Pologne à nouveau, réunit près de 8 000 participants dont 406 pour la seule délégation guinéenne ! De son côté, la France n’est représentée que par 188 personnes… Greta Thunberg fait également sa première apparition médiatisée.

Au même moment, le mouvement des Gilets jaunes contraint le gouvernement français à faire machine arrière sur l’augmentation de la taxe carbone sur les carburants, une mesure censée incarner la détermination de la France à réduire ses émissions de CO2.

La COP26, en Écosse, voit le nouveau converti à l’écologisme, le Premier ministre britannique Boris Johnson, échouer complètement dans son projet de « sortie du charbon », en raison notamment de l’opposition de la Chine et de l’Inde, grands consommateurs de ce combustible fossile.

Les COP27 et 28, qui se déroulent respectivement en Égypte et aux Émirats arabes unis, marquent « un tournant significatif dans les conclusions de ces grands rendez-vous climatiques, jusqu’alors largement influencés par les militants écologistes et l’Union européenne ».

Dubaï, l’un des plus grands producteurs mondiaux de pétrole, accueille 85 000 participants ! « D’année en année, la COP bat ses propres records d’affluence, au point que l’on se demande si l’objectif n’est plus de sauver le climat, mais de battre le record du monde des rassemblements diplomatiques. »

Lors de cette COP28, Vladimir Poutine se rend en visite officielle à Abou Dhabi sans se rendre sur le site de la conférence, témoignant ainsi du peu de considération qu’il porte aux sommets climatiques. « La signature de l’accord de Paris par la Russie ne doit donc pas être interprétée comme une adhésion sincère aux objectifs climatiques, mais plutôt comme un calcul géopolitique. En s’engageant formellement, Moscou renforce la dynamique d’autopénalisation de l’Union européenne, qui multiplie les contraintes sur son industrie et son économie, tout en préservant ses propres intérêts énergétiques et stratégiques. »

La COP29 se tient en Azerbaïdjan, qui est devenu « un acteur incontournable du marché pétrolier mondial et un fournisseur croissant de gaz naturel ». « Alors qu’elle ne cesse d’appeler à la décarbonation, Ursula von der Leyen a récemment exhorté le président Ilham Aliyev à doubler les exportations de gaz azerbaïdjanais vers l’Union européenne, illustrant ainsi les contradictions flagrantes entre les discours officiels et les réalités géopolitiques. » Pour cet homme d’État, il n’est pas question, comme le résume l’auteur, « de sacrifier la stabilité sociale ou la croissance économique sur l’autel d’objectifs climatiques irréalistes, imposés par des militants ignorant les réalités du terrain ».

De fait, cette conférence constitue un échec pour les activistes climatiques en raison de la réalité des rapports de force internationaux : « Le véritable tournant a été la prise de conscience que la lutte contre les émissions de CO2, telle qu’elle était portée par certains courants européens, cachait en réalité une volonté d’imposer un modèle de décroissance incompatible avec les aspirations de la majorité des pays du monde. »

Qu’attendre de la COP30 au Brésil ? « Un festival de bonnes intentions jetables, d’universalismes creux et d’autosatisfaction climatique. […] Le nouveau tourisme militant a encore de beaux jours devant lui sur les rives de l’Amazone… jusqu’à la prochaine déforestation record. »

***

La population mondiale croissante aspirant à une plus grande prospérité, « et donc à une énergie abondante et bon marché, comme le souhaitait l’Union européenne avant sa conversion à l’écologisme, […] les impératifs économiques et sociaux, ainsi que la nécessité d’un approvisionnement énergétique sûr, rendent improbable une réduction de la demande de combustibles fossiles ».

« Seule l’Union européenne continue d’accorder une importance quasi dogmatique à l’accord de Paris, quitte à compromettre délibérément sa propre compétitivité industrielle. ».

« La réalité, c’est que l’industrie européenne se délite, que les emplois se déplacent ailleurs et que les citoyens se lassent d’assumer la facture d’une politique climatique synonyme de suicide économique. »

Johan Hardoy
25/11/2025

Johan Hardoy

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