Ancien dirigeant d’entreprise, Guy Barbey est le président de l’association Climat et Vérité, qui publie chaque semaine sur internet une revue de presse gratuite en vue de « favoriser un débat ouvert et pluraliste sur la science climatique et sur la transition énergétique ». Dans un livre très documenté, Les dissidents du climat — Les thèses du GIEC en question (Éditions Bookelis, 286 pages, 18 euros), préfacé par le professeur Paul Deheuvels, membre de l’Académie des sciences, et par le polytechnicien Michel Vieillefosse, vice-président de l’association des anciens du Centre national d’études spatiales, l’auteur démontre comment l’ONU, via le GIEC, poursuit des objectifs politiques en imposant « la culpabilisation du CO2 anthropique à la communauté internationale ».
Le GIEC est un organisme politique
L’Intergovernmental panel on climate change (IPCC) a été créé en 1988 par l’ONU, suite à une initiative du G7 impulsée par Ronald Reagan et Margaret Thatcher qui souhaitaient notamment réduire l’influence des syndicats de mineurs dans leurs pays respectifs.
La traduction en français, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), laisse à penser que ses participants possèdent un statut d’expert alors qu’ils ne sont que des représentants désignés par les États membres.
La mission de cet organisme consiste à s’intéresser à l’influence humaine sur le climat, et non à étudier les causes naturelles pouvant l’affecter telles que les rôles du soleil et de l’océan, les changements d’orbite de la terre, etc.
« Comment le GIEC peut-il prétendre procéder à des analyses neutres alors que sa maison-mère, l’ONU, a décrété et fait approuver en 1992, dans la Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique, la condamnation du CO2 anthropique par anticipation ? »
Son premier objectif a consisté à « étouffer toute velléité des scientifiques indépendants de contester la thèse du rôle central du CO2 anthropique dans le réchauffement climatique ».
Aujourd’hui encore, « de nombreux scientifiques n’osent plus s’exprimer car ils craignent des représailles », tandis qu’« une douzaine de pétitions internationales comportant parfois des milliers de signatures de scientifiques sont restées sans réponse ».
Une scientificité douteuse
Guy Barbey a initialement adhéré aux conclusions formulées par le GIEC, dont la crédibilité scientifique lui paraissait établie, avant de lire les critiques argumentées de scientifiques renommés qui subissaient une véritable omerta.
L’auteur ne conteste pas le réchauffement climatique en cours mais s’efforce d’en comprendre les causes : « C’est le rôle central accordé aux gaz à effet de serre et en particulier au CO2 anthropique dans le réchauffement climatique ainsi que l’objectif de neutralité carbone en 2050 qui sont en question. »
Depuis l’origine, « le GIEC a multiplié les prédictions apocalyptiques sur l’évolution du climat, qui se sont révélées largement fausses chaque fois qu’il a été possible de les vérifier ».
Sur la base de modèles mathématiques très simplifiés et en désaccord avec les mesures de la température de l’atmosphère, des rapports, régulièrement publiés, concluent à la culpabilité du CO2, tandis que les thèses critiques sont passées sous silence.
Contrairement au principe de la démarche scientifique qui consiste à émettre des hypothèses puis à comparer les théories à la réalité, ces rapports partent des conclusions voulues par les rédacteurs finaux, tout en utilisant un artifice qui consiste à apposer les noms de tous les contributeurs pour suggérer que chacun d’eux valide lesdites conclusions.
Des falsifications graves sont avérées, comme dans le rapport de 1995 où les conclusions de scientifiques n’ayant pas attribué les changements climatiques à l’augmentation des gaz à effet de serre ont été modifiées dans la rédaction finale.
Par ailleurs, malgré le haut degré de confiance qui leur est attribué, « les prévisions ou projections faites à partir des modèles ne sont pas fiables », d’autant plus que la complexité du sujet étudié est accentuée par l’existence d’une trentaine de climats différents et non d’un seul, selon la classification retenue par les géographes.
Une manipulation d’envergure est apparue lorsque l’évolution des températures admise par les scientifiques depuis le Moyen Âge a été contestée par un certain Michael E. Mann en 1998. L’histoire du climat démontre que des périodes de fort réchauffement ont alterné avec des périodes de fort refroidissement, sans que ces variations puissent être attribuées à l’activité humaine du fait de l’existence d’un optimum médiéval plus chaud que la période actuelle, suivi d’un petit âge glaciaire et d’une remontée des températures vers 1850. Les conclusions de ce « jeune climatologue fraîchement diplômé », effaçant à la fois cet optimum et ce petit âge glaciaire tout en mettant en évidence « une accélération très marquée de la température de la planète depuis le début du XXe siècle », ont été retenues par le GIEC qui leur a donné une publicité considérable, malgré le fait que la courbe des températures présentée par l’intéressé ait fait l’objet de solides critiques scientifiques et déclarées fausses par une commission sénatoriale américaine en 2006.
En 2011, le GIEC a également « annoncé en grande pompe » que « 77 % des besoins énergétiques de la planète pourraient être fournis par les énergies renouvelables en 2050 », alors que l’Agence internationale de l’énergie estimait leur potentiel à 10 %. Cette information erronée a servi de référence aux travaux préparatoires des Accords de Paris en 2015.
L’Occident doit payer et s’appauvrir
Les énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) fournissent près de 80 % de l’énergie primaire dans le monde. Selon l’Agence internationale de l’énergie, ce pourcentage ne pourra faiblir que lentement car tous les pays en ont grandement besoin, soit pour sortir de la pauvreté, soit pour défendre leur niveau de vie.
L’objectif de la « neutralité carbone », fixé à l’horizon 2050, entraînerait de fait les nations occidentales vers la décroissance économique et l’appauvrissement, pendant que d’autres puissances ne se restreindraient nullement.
Les thèses avancées par le GIEC conduisent en réalité à un « grand marchandage financier planétaire » dans lequel les pays industrialisés sont déclarés responsables du réchauffement climatique et sommés de « payer des sommes substantielles au reste du monde pour l’aider à faire face à cette situation nouvelle ».
Un haut dirigeant du GIEC, Ottmar Edenhofer, a ainsi déclaré : « Il faut dire clairement que nous redistribuons en fait la richesse du monde par la voie de la politique climatique. »
L’exigence d’un débat scientifique
À l’inverse de ce qui est couramment avancé, de nombreux scientifiques (dont des prix Nobel), universitaires et experts n’adhèrent pas au dogme du réchauffement climatique anthropique lié à la combustion des énergies fossiles.
L’auteur consacre de longues pages à recenser en détail « les voix des Dissidents du climat, étouffées par l’omerta » (dont l’association de scientifiques belges Science, climat et énergie, qui propose sur son site internet une excellente recension du livre de Guy Barbey).
Au moment où cette contestation scientifique ne peut plus être ignorée, le risque est réel que, sous prétexte de sauver la planète, ces dissidents climatiques soient l’objet de mesures liberticides : « On pourrait très bien entrer en France dans une nouvelle phase où la censure sera officialisée et les contrevenants sanctionnés. »
Il est pourtant indispensable d’exiger une confrontation honnête et publique entre les tenants des thèses opposées : « La France s’honorerait à prendre la tête d’une telle initiative visant à faire revivre le pluralisme scientifique écrasé par trente ans d’hégémonie onusienne. »
Johan Hardoy
09/12/2025
- Le dogme du dérèglement climatique anthropique et ses dissidents - 9 décembre 2025
- Que sait-on vraiment du climat et de ses changements ? - 29 novembre 2025
- Quid des aides financières accordées par l’Europe à l’Ukraine ? - 25 novembre 2025

Soutenez Polémia, faites un don ! Chaque don vous ouvre le droit à une déduction fiscale de 66% du montant de votre don, profitez-en !




