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Jouyet : l’UMPS à la tour de contrôle de l’État

Jouyet : l’UMPS à la tour de contrôle de l’État

par | 10 avril 2014 | Politique

Jouyet : l’UMPS à la tour de contrôle de l’État

« Jouyet, ce n’est pas seulement le petit machiniste du nouvel ordre mondial, c’est aussi l’incarnation propre sur elle, urbaine et technocratique de l’UMPS. »

Sous la Ve République le poste de secrétaire général de l’Élysée est capital. C’est la tour de contrôle de l’État, le lieu de coordination des ministres, le centre de commandement et d’impulsion de l’appareil d’État.

Bien souvent le premier ministre se montre au Parlement, dans les médias pendant que le secrétaire général de l’Élysée gouverne. Vous avez aimé le couple Guéant/Fillon ? Vous adorerez davantage le couple Jouyet/Valls. Le discret Jouyet sera aux machines pendant que Valls s’agitera dans son habit de lumière.

Jouyet est un homme urbain et courtois parfaitement au fait de la machinerie bureaucratique et financière : ancien patron de la direction du Trésor, de l’Inspection générale des finances puis de la Caisse des dépôts, il est passé par la banque Barclays et l’Autorité des marchés financiers, c’est un serial administrateur ! Il commença même sa carrière comme chef de bureau au service de la législation fiscale, ce qui est de bon augure pour les contribuables…

Mais surtout Jouyet est au barycentre de l’idéologiquement correct : européiste, il a servi auprès de Delors, alors président de la Commission européenne ; atlantiste, il préside l’Institut France Aspen qui sélectionne les « young leaders » ; distingué oligarque, il est observateur au conseil d’administration du club « Le Siècle » ; ami des financiers, il a côtoyé, chez les Gracques, Matthieu Pigasse, patron de la banque Lazard, et Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d’assurances ; comme patron de l’Autorité des marchés financiers, il a parrainé des réformes aussi timides que respectueuses des intérêts des grandes banques d’affaires. Il pourra cohabiter sans problème avec son adjoint Emmanuel Macron de la banque Rothschild. Jouyet a un profil rassurant pour nos suzerains bruxellois et new-yorkais.

Allons plus loin. En nommant Jouyet à l’Élysée, Hollande prend un coup d’avance. Il sait que Valls exposé en première ligne va s’user ; qu’après avoir été léché par les médias, Valls finira lâché sinon lynché. Hollande sait aussi qu’il lui sera dur, à lui, entre manifestations à répétitions et déroutes électorales, de tenir jusqu’en 2017 – et que la solution d’une nouvelle cohabitation (éventuellement après dissolution) s’imposera. Quel meilleur organisateur pour une nouvelle cohabitation que Jouyet ?

Jouyet qui a servi comme (très) haut fonctionnaire sous Raffarin, Villepin, Fillon, Copé. Jouyet qui, à la tête des Gracques, a promu un projet d’alliance PS/UDF. Jouyet qui a été ministre d’ouverture de Sarkozy. Jouyet qui a côtoyé les Lemaire, les Bertrand et les Nathalie Kosciusko-Morizet.

Jouyet, ce n’est pas seulement le petit machiniste du nouvel ordre mondial, c’est aussi l’incarnation propre sur elle, urbaine et technocratique de l’UMPS.

 

Jean-Yves Le Gallou
Source : bvoltaire.fr
09/04/2014

Jean-Yves Le Gallou

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