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Déconstruire les déconstructeurs

Déconstruire les déconstructeurs

par | 18 avril 2017 | Politique, Société

François Bousquet, écrivain, éditeur et journaliste

♦ Auteur d’un très remarqué La Droite buissonnière, (*) aux éditions du Rocher, François Bousquet revient sur la présidentielle 2017 vue sous le prisme de Patrick Buisson dans Polémia Info.

Ce spécialiste de Foucault revient aussi sur son intervention au colloque « Européens, transmettre ou disparaître » organisé par l’Institut Iliade et consacré aux déconstructeurs du savoir dans l’éducation nationale.


Une définition de la ligne buissonnière ?

F. Bousquet : Buisson soutient que la présidentielle se gagne avec le peuple et à droite et non au centre. La ligne buissonnière, c’est le conservatisme plus le populisme. Sur le plan culturel, Buisson met en valeur les mythes politiques et la mémoire nationale : clochers, nation, ancêtres gaulois, identité… des thèmes qui vont porter Sarkozy au pouvoir. Leur abandon signera l’échec de sa présidence et ses défaites en 2012 et 2017.

Y a-t-il une « dérive » populiste de Fillon depuis la manif’ du Trocadéro ?

Francois-BousquetF.B : Non, le Trocadéro ciblait la droite de la Manif Pour Tous. Comme Sarkozy en 2012, il veut être un rempart contre le FN. Son rival, c’est Macron ; son ennemi, c’est Le Pen. Il veut gagner le 1er tour au centre, cet « homme ivre installé sur un âne, qui penche tantôt à droite, tantôt à gauche » (Luther)… Pensez aux atermoiements de l’UDI ! Pire : il espère gagner sans la France périphérique, soit 60% des électeurs. C’est l’angle mort de son programme, avec par exemple l’abandon de la réforme du droit du sol.

Cette culture française et européenne est la cible des déconstructeurs que vous avez épinglés au colloque de l’Iliade…

F.B : En effet. La déconstruction est une arme de destruction massive de l’éducation nationale. Bourdieu, qui a inspiré les pédagocrates avec un modèle théorique d’essence terroriste, c’est le Tchernobyl de l’Education nationale. Dans Les Héritiers, le petit livre rouge du pédagogisme, il postule que la culture générale est la culture de la classe dominante, qu’elle est oppressive et doit donc être détruite.

Pour les pédagocrates, il y a trop d’école à l’école. Ils cassent les humanités au nom de l’égalité, les savoirs au nom de l’éveil, noient les disciplines dans la bouillie de la transdisciplinarité. Ils ont augmenté les inégalités au nom de l’égalitarisme : les pédagocrates voudraient donner le statut de citoyen aux enfants, sans leur en donner les moyens, par l’instruction.

Des solutions pour lutter ?

F.B : Si « La gauche n’est plus en situation d’hégémonie culturelle », comme l’avouait Cambadélis, elle dispose encore d’un monopole structurel dans les médias, l’éducation nationale et la culture et n’entend pas l’abandonner. La lutte sera encore longue et, en attendant, il faut continuer à déconstruire les déconstructeurs, ce que nous faisons à l’Iliade et à Polémia. Les victoires culturelles précèdent toujours les victoires politiques.

François Bousquet
17/04/2017

Note : (*) «La Droite buissonnière» de François Bousquet, une réflexion sur la droite en dormition (Breizh Info)

Correspondance Polémia – 18/04/2017

Image : François Bousquet à TVlibertés

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