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De quoi Delphine Ernotte est-elle le nom ?

De quoi Delphine Ernotte est-elle le nom ?

par | 30 septembre 2025 | Politique, Société

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Texte aussi précieux qu’édifiant de Françoise Monestier, ce portrait au vitriol de Delphine Ernotte dénonce les dérives financières et idéologiques de France Télévisions et de sa présidente.
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Plaie d’argent… mortelle

En 2015, France Télévisions, dirigée alors par Rémy Pflimlin, accusait un déficit record de 10 milliards d’euros. Dix ans plus tard, et après la reconduction pour la troisième fois de Delphine Ernotte aux commandes de ce gouffre financier, la brèche s’est encore agrandie pour atteindre la coquette somme de 81 milliards d’euros, si l’on en croit le dernier rapport de la Cour des comptes rendu public le 23 septembre, alors que l’affaire Cohen-Legrand – pris la main dans le pot de confiture socialiste – défrayait encore la chronique.
Rédigé voici quelques mois par trois gens de toge, ce rapport sommeillait cependant sous un tapis accueillant afin de permettre un nouvel adoubement par l’Arcom, en mai dernier, de celle qui ne sait pas tenir les cordons de la bourse, mais vient d’allumer un contre-feu en déclarant la guerre à la galaxie Bolloré. On se souvient comment Roch-Olivier Maistre, son complice de l’Arcom, a eu la peau de C8 et de Cyril Hanouna jugé trop impertinent.
Les magistrats de la rue Cambon tirent la sonnette d’alarme, soulignant une « situation financière lourdement dégradée », des « déficits d’exploitation cumulés, une forte érosion de trésorerie et une baisse vertigineuse de capitaux propres », ce qui pourrait conduire, à terme, à une dissolution de la société si des mesures de rétablissement de fonds propres n’étaient pas prises par l’État avant 2027.
Indemnités dorées, avantages matériels démesurés, promesses de réformes structurelles non tenues, appels à des producteurs amis proches des magnats Xavier Niel ou Mathieu Pigasse pour réaliser de coûteuses émissions : tout cela explique la dérive financière de ce mastodonte financé par les contribuables français qui boudent de plus en plus l’audiovisuel public. La preuve ? Le flop de la prestation de Léa Salamé, promue grande prêtresse du JT vespéral de France 2, mais qui a multiplié les bourdes depuis qu’elle officie à la place d’Anne-Sophie Lapix, confondant Henri Guaino et Claude Guéant ou mettant mal à l’aise Marion Cotillard avec des questions particulièrement blessantes sur sa vie privée.

Tir à vue sur les mâles blancs de plus de cinquante ans

Depuis sa nomination par le CSA au poste de patronne de l’audiovisuel public, Hollande regnante, Delphine Ernotte pratique une sorte de militantisme clandestin aux frais du contribuable.
Dans son viseur ? « Les mâles blancs de plus de cinquante ans » dont elle veut tout simplement la dépouille. Dans un entretien au journal Le Monde, à l’occasion de son second mandat en novembre 2020 décidé dans le bureau d’Alexis Kohler, elle assurait ainsi : « D’après le CSA, les personnes perçues comme non blanches représenteraient 25 % de la société française contre 15 % à la télévision. On a un énorme rattrapage à faire. Ce sera le fil de mon nouveau mandat. » Promesse malheureusement tenue, avec par exemple l’éjection de Julien Lepers, très populaire animateur du jeu Questions pour un champion, mais porteur de la tare indélébile d’avoir fait ses études à l’école de Sorèze, réputée tradi-catho.
Mme Ernotte récidivait en 2023 lors d’une audition à l’Assemblée nationale en affirmant : « On ne représente pas la France telle qu’elle est, mais telle qu’on voudrait qu’elle soit. » Pour de la franchise, c’est de la franchise. Et elle a franchi, au cours du mois de septembre, un palier supplémentaire en qualifiant CNews de « média d’opinion et de chaîne d’extrême droite », en rupture de facto avec la neutralité qui devrait être la sienne, et en soulignant que cette « chaîne de combat politique » constitue un « dévoiement de l’information ». La solution pour s’en débarrasser ? L’Arcom, muselière tout trouvée pour faire taire ceux qui ne sont pas assez politiquement corrects.

Une femme de réseaux

N’oublions pas que la patronne de France Télévisions, membre du très influent club Le Siècle comme Rachida Dati ou Emmanuel Macron, doit sa nomination aux réseaux proches de François Hollande mais aussi à Didier Lombard, ministre de l’Économie démissionnaire du gouvernement Bayrou et homme de gauche. Ancien collègue de Mme Ernotte à France Télécom/Orange, qu’il quitta au moment de la vague de suicides secouant l’entreprise, dans laquelle ses méthodes de management particulièrement brutales étaient contestées, il n’a pas tari d’éloges sur cet « oiseau atypique qui fait preuve d’un doigté — sic — qui la rend différente des autres ».
Vincent Bolloré, mais également FO et le syndicat CFE-CGC qui vient de déposer une plainte visant le processus de nomination d’Ernotte et évoquant des accusations de faux intellectuel, recel et complicité de faux, mais aussi l’usage supposé « d’artifices comptables » pour embellir le bilan de France Télévisions, ne partagent pas son enthousiasme aviaire.
Delphine Ernotte a également bénéficié du soutien appuyé de Denis Pingaud, ancien directeur de Rouge, le journal de la LCR. Il fut l’ancien attaché de presse de Laurent Fabius à Matignon, reconverti dans la communication après avoir flirté avec les ultras Verts José Bové et Cécile Duflot. Le banquier Mathieu Pigasse, également, a dit tout le bien qu’il pensait de la centralienne.
David Kessler, haut fonctionnaire homosexuel qui fut conseiller culturel de François Hollande à l’Élysée, la présenta au président du CSA de l’époque, Olivier Schrameck, homme-lige de Jospin, qui la nomma illico presto présidente de France Télévisions, au grand dam des comités de rédaction de FR2 et FR3 qui dénonçaient une « procédure opaque et antidémocratique ». Le collège du Conseil supérieur de l’audiovisuel adoptait pourtant, le 4 juin 2015, une déclaration commune faisant valoir la parfaite régularité de la procédure de nomination de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions. Affaire classée…
Mêmes soutiens d’ailleurs pour Martin Adjari, nouveau patron de l’Arcom — nouveau nom du CSA — qui a gravi les échelons avec le soutien de David Kessler et remplit toutes les cases de la bien-pensance en ayant été un éphémère directeur de l’Opéra de Paris et en ayant confié à Pap Ndiaye et à Constance Rivière un rapport sur la diversité à l’Opéra de Paris, qui manquait visiblement de petits rats de couleur.

Son âme damnée

Dès son arrivée à France Télévisions, elle s’est acoquinée avec un curieux bipède : un écologiste radical qui se définit comme « féministe, internationaliste, écologiste et égalitariste ». Son nom ? Stéphane Sitbon. Porte-plume de Cécile Duflot, après avoir dirigé la calamiteuse campagne présidentielle de l’ancienne juge Eva Joly en 2012, Stéphane Sitbon fut un des principaux conseillers de Duflot au ministère du Logement. Longtemps directeur de cabinet de Delphine Ernotte, il est depuis 2020 directeur des antennes et des programmes de France Télévisions. Dans un entretien à Télérama le 31 août 2025, il balayait d’un revers de main les liens matrimoniaux entre Léa Salamé et son socialiste de mari, Raphaël Glucksmann, pourtant dans la course à la présidentielle socialiste, et affirmait péremptoirement : « L’information est la colonne vertébrale de France Télévisions. Pour moi, la clé, c’est d’avoir une information libre, de l’authenticité et un JT décoincé par sa personnalité. » Mauvaise pioche pour l’instant.
Petit-fils du journaliste Guy Sitbon, pilier du Nouvel Obs’ qui fit fortune dans les minitels roses (comme Xavier Niel) et la presse porno, Stéphane Sitbon voue un véritable culte aux penseurs de l’opéraïsme, un courant marxiste italien des années 60, et s’avoue admirateur de Mélenchon et de Denis Pingaud, dont il chante les louanges en ces termes : « Pingaud a un vrai sens de la communication sans les travers des pubards. Des anciens de la Ligue communiste révolutionnaire qui sont restés à gauche, il n’y en a pas tant que ça » (Le Monde, 18 avril 2015). Parole de connaisseur !

Une série de casseroles

Ce portrait serait incomplet sans l’évocation des procédures judiciaires concernant la matrone de France Télévisions et, tout d’abord, de « l’affaire de Pôle emploi » avec la diffusion de faux témoignages dans un reportage de Complément d’enquête sur France 2 en 2020. Le magazine télévisé avait diffusé un reportage sur des demandeurs d’emploi. Certaines de ces personnes étaient, en réalité, des comédiens chargés de débiter des témoignages fictifs. D’où scandale, dépôts de plaintes pour « diffusion de fausses informations » émanant notamment de Pôle emploi et du ministre du Travail de l’époque, et mise en cause de Delphine Ernotte. Quatre ans plus tard, en février 2024, le parquet de Paris a requis un non-lieu, les magistrats ayant estimé qu’il n’y avait pas d’élément « intentionnel suffisant » pour caractériser l’infraction. Qu’aurait fait le parquet de Paris s’il s’était agi de CNews, qui ne prétend pourtant pas, comme le service dit public, être « la voix de la France » ?
Toujours en février 2024, Delphine Ernotte est visée par une plainte du syndicat CFE-CGC pour « détournement de fonds » lors d’un déplacement de dix jours à Cannes pour la coquette somme de 112.000 euros. France Télévisions assure que ce luxueux séjour sur la Croisette aurait été financé par un échange de marchandises, la régie publicitaire de l’établissement public troquant un espace publicitaire contre des services.
Élise Lucet a démenti en 2018, dans Cash Investigation, toute intervention de Delphine Ernotte dans une enquête concernant Veolia, en réponse à une lettre du groupe suggérant un conflit d’intérêts, la patronne de France Télévisions étant également administratrice du concurrent Suez.
Signalons enfin les gardes à vue à Marseille, en juin 2025, de Delphine Ernotte et du couple Estrosi, dans une enquête qui porte sur les conditions dans lesquelles la ville de Nice, dirigée par Christian Estrosi, et la métropole Nice Côte d’Azur, qu’il préside depuis 2012, ont « été conduites à accorder des aides publiques, directes et indirectes, courant 2023, à La Tribune Nouvelle pour l’organisation du colloque Nice Climat Summit, et à France TV Studio pour celle du concours de chant Eurovision Junior, au regard des liens existants entre ces sociétés et Laura Cohen-Tenoudji », salariée du groupe France TV mais Mme Estrosi à la ville, et qui collaborait aussi avec le média économique La Tribune.
Rassurez-vous, les trois mis en cause sont ressortis libres de leur audition.
Service public audiovisuel ou média privé, peu importe, pourvu qu’ils ne soient pas aux ordres des lobbies mondialistes, quels qu’ils soient.

Françoise Monestier
30/09/2025

 

Crédit photo : C. Pelletier [CC BY-NC-SA 2.0]

Françoise Monestier
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