Dans un texte engagé, Guillaume d’Aram de Valada, ancien chef d’entreprise, évoque les dérives idéologiques qui ont miné la France et amené la tyrannie des minorités.
Polémia
La République au terme de son égalitarisme
À peine le règne de l’individualisme post-soixante-huitard s’installait, que son cousin germain, l’hédonisme béat, lui pressait le pas. On y est.
Les mangeoires pleines de victuailles euphorisantes sont alignées ! Le bétail peut se rassasier en rentrant de l’enclos.
Allez, il ne s’agit pas ici de se voiler la face.
La République jacobine, arrivée au bout de sa logique égalitaire, n’a plus grand-chose à proposer : elle a consciencieusement tout piétiné. De la Nation, la République, « une et indivisible », s’est approprié les contours comme les principes, tout en renversant sa pierre angulaire : la souveraineté, abandonnée à une Europe fédérale qui avance à peine masquée.
D’un pouvoir monarchique à bout de souffle, empêtré par son aveuglement, les héritiers des républicains de 89 les plus déterminés ont usurpé le meilleur tout en gardant le pire.
Cette confiscation en règle de la Nation a trouvé ses marques, son catéchisme et son aboutissement.
La Nation française, qui s’était construite durement, violemment, et avec toute l’opiniâtreté nécessaire à la volonté de puissance recherchée sous une même bannière, se retrouve supplétive d’un éclatement qui semble inéluctable.
De la puissance, que reste-t-il ? Un simulacre rythmé par des mots : faire Nation, vivre ensemble, partage des cultures, accueil de l’autre.
L’avènement de la tyrannie des minorités
Ces slogans répétés inlassablement sont autant de clés illustrant les paradoxes d’une société dominée par la tyrannie des minorités.
Notre époque, dans la continuité soixante-huitarde, aura sans doute le privilège d’avoir vu s’imposer toutes sortes de minorités agissantes, qu’elles soient culturelles ou sexuelles, le tout au nom de la non-discrimination, dans le paysage politico-médiatique.
Il est quasiment systématique d’entendre les politiques, de quel bord qu’ils soient, nous vanter tout le bien qu’il faut penser de la lutte contre les discriminations, sauf la discrimination du peuple enraciné et voulant le rester.
Cette tyrannie entretenue au nom des « droits de l’homme » n’est pas prête de s’éteindre. Vouloir garder ses racines, ne pas vouloir se dissoudre dans un melting-pot sans âme : voilà une minorité qu’il faut combattre par tous les moyens.
Certains candides se réjouissent de ressentir une réaction du pays réel, relayée par des médias à contre-courant.
Permettez-moi d’en douter.
Le catéchisme victimaire des « minorités discriminées » est enseigné depuis des décennies, à grands coups de marteau, dans toutes les écoles, universités et surtout dans les écoles de journalisme.
Et n’en déplaise aux optimistes, la majorité du pays réel subit le discours ambiant, au mieux, ou s’en revendique, au pire.
Le mirage de la majorité et la question de l’unité nationale
Pour voir enfin le vent tourner, il ne faudra pas se moucher benoîtement sur des plateaux de télévision, ni se contenter de se scandaliser de la suppression d’une chaîne symbolisée par un animateur cochant précisément toutes les cases du système en place.
S’imaginer une seconde le contraire relève d’une douce fumisterie, au mieux, ou d’une farouche conversion au relativisme destructeur, au pire.
En l’état du délitement et du vide politique, les minorités sont devenues de plus en plus dominantes, à la suite de l’hédonisme soixante-huitard, tant et si bien que la majorité semble être un mirage.
Le relèvement de l’identité française ne pourra se passer de redéfinir ce qui fait l’unité d’une Nation multiséculaire, et non pas se contenter de superposer des identités multiples, diverses, qui ne sont en définitive que le ferment d’une division durable favorisant tous les imposteurs.
Guillaume d’Aram de Vallada
10/11/2025


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