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Attentat d’Orlando et Brexit : LMPT et FN sous le feu de la diabolisation !

Attentat d’Orlando et Brexit : LMPT et FN sous le feu de la diabolisation !

La diabolisation est l’arme absolue du système contre ses adversaires. Rien ne permet d’y échapper : ni la prudence, ni les concessions.

La LMPT et le FN officiel viennent d’en recevoir une nouvelle preuve.

Lors des premières manifestations pour tous (LMPT), Frigide Barjot avait multiplié les précautions : langage châtié, présence en tribune de représentants de minorités ethniques, mise en avant de « gays » opposés au mariage homosexuel, relégation des élus Front National en queue de cortège. Elle fut quand même diabolisée et privée de son logement public à la suite d’une campagne de presse. Sans s’associer totalement à la démarche de Frigide Barjot, Ludovine de la Rochère a repris son héritage de prudence. Las, l’attentat islamiste d’Orlando a été mis par les médias sur le compte des opposants au mariage homosexuel. Pour la presse mainstream, quelle différence entre le tueur d’Orlando et la LMPT ? Le passage à l’acte !

Le FN philippotiste a lui aussi voulu lisser son image : prise de distance avec la LMPT, aux positions jugées « ringardes », atténuation du discours sur l’immigration, tentative de séduction du vote immigré (« banlieue patriote »), abandon du terme « national », refus de la thématique « identitaire », promotion du vocable « patriote », souverainisme chevènementiste , et recentrage du discours sur la critique de l’Union européenne. Patatras ! Le meurtre du député britannique Joanne Cox, militante pour le maintien de la Grande Bretagne dans l’Union européenne, est attribué à « la campagne de haine des anti-européens ». Ainsi sur le plateau du Grand Journal, vendredi 17 juin, Maïté Biraben a demandé à Florian Philippot la part de responsabilité du Front national dans cet « assassinat ». Elle a surenchéri sans lui laisser le temps de répondre. « Je vous pose une question en vous disant que la violence nourrit la colère et que le Front national n’a eu de cesse de dénoncer les élites, n’a eu de cesse de parler de connivence des médias, n’a eu de cesse de parler d’incompétence des politiques et que, bien sûr, ça participe de cette colère, et que donc vous l’avez nourrie. » Ceci nous donne une petite idée de ce qui se passera en mai 2017 si Marine Le Pen est présente au second tour de la présidentielle !

Ces faits rappellent une réalité souvent (naïvement !) oubliée : ce n’est pas le diabolisé qui est responsable de la diabolisation, c’est le diabolisateur. C’est le diabolisateur qui décide de l’angle d’attaque de la diabolisation et du moment pour la conduire, en fonction de ses intérêts et de ses réseaux. Quiconque n’est pas parfaitement politiquement correct est donc exposé à la diabolisation. Et doit donc suivre une ligne de crête : continuer d’exister et de défendre ses opinions sans pasteurisation excessive tout en évitant de tendre des perches trop faciles à ses adversaires. Il doit aussi éviter de croire qu’on se dédiabolise en diabolisant son voisin. Tout au contraire en agissant ainsi il nourrit sa propre diabolisation. Bref ni provocation inutile, ni soumission futile. Comme en montagne les plus belles courses sont les courses d’arêtes. À toutes fins utiles nous remettons à la disposition de nos lecteurs ce texte stratégique de Jean-Yves Le Gallou sur l’écosystème de la diabolisation.

Polémia

Dissidents de toute tendance, unissez-vous !

La diabolisation est l’arme absolue des chiens de garde du système mondial dominant. Tout ce qui n’est pas politiquement correct est média-diabolisé.

Contrairement à ce que le système cherche à faire croire ce n’est pas le fait de commettre des erreurs ou des maladresses qui conduit un homme à s’exposer à la diabolisation : c’est le courage et la lucidité.

C’est le courage et la lucidité (et non la maladresse) qui exposent à la diabolisation

Or, par une singulière perversion de l’esprit public, c’est la victime d’une campagne de diabolisation que l’opinion traite en coupable.

Quand, en 1966, De Gaulle fait sortir la France de l’OTAN, « l’ingrat », « l’irresponsable » est diabolisé. Il l’est à nouveau en 1967 lorsqu’il refuse de soutenir Israël dans la Guerre des Six Jours : une diabolisation que l’ancien chef de la France Libre paiera au prix fort en 1968 et 1969.

Quand, en1968, Enoch Powell, espoir du parti conservateur britannique issu de Cambridge, dénonce dans un discours brillant les dangers de l’immigration, il ne « dérape » pas, il est lucide. Une lucidité qui ruinera ses ambitions légitimes.

Lorsque Benoît XVI prononce un grand discours à Ratisbonne, il remplit, en conscience, son magistère tout comme quand il ouvre les bras de Rome aux défenseurs de la tradition catholique. Mais c’est cela qui lui vaut l’attaque des « loups » médiatiques.

Quant aux mauvaises images de Christine Boutin et de Christian Vanneste, elles ne sont pas le produit d’ « erreurs de communication », comme des esprits irréfléchis pourraient le penser, mais de prises de position précoces, exposées et courageuses contre la dénaturation du mariage.

Et il faut être bien naïf pour croire que Jean-Marie Le Pen a dû sa diabolisation à ses déclarations sur le « détail » : son analyse lucide de l’immigration (1983), son engagement contre les guerres américaines (1990), ses critiques du Traité de Maastricht (1992) et du libre-échange mondialiste (1993) suffisent largement à expliquer son statut de paria médiatique. En politique il n’est jamais bon d’avoir raison trop tôt !

La fonction de la diabolisation est simple, simplissime même : interdire les propos et les actions jugées politiquement incorrectes par les dominants.

La fonction de la diabolisation : paralyser, dénigrer, censurer, isoler, diviser

Comme une bombe à fragmentation la diabolisation agit de façon multiple pour :

– Paralyser celui qui en est victime dans l’espoir de lui interdire la répétition de propos politiquement incorrects pour protéger la bien pensance ;

– Dénigrer l’auteur de propos jugés mal sonnants pour en minimiser la portée ;

– Et légitimer l’occultation progressive du dissident et censurer l’expression de ses convictions.

Comme la peine de mort pour les criminels, la diabolisation a aussi une fonction de dissuasion ; de dissuasion de la dissidence dont elle souligne le coût exorbitant.

La diabolisation suivie du silence et de l’isolement débouche enfin sur la mise en quarantaine du dissident : c’est le fameux « cordon sanitaire ».

La diabolisation est aussi un élément clé de division des adversaires du régime : chaque opposant vivant dans la crainte d’être contaminé par le voisin.

Sortir du piège de la diabolisation : résister, contourner, jouer solidaire

Il faut sortir du piège de la diabolisation en adoptant une stratégie courageuse et intelligente.

D’abord, en résistant. En résistant à la tyrannie du politiquement correct et en refusant les logiques de la diabolisation. Bien se convaincre et bien convaincre – les exemples historiques sont nombreux – que c’est souvent le diabolisé qui est dans le vrai. En leur temps Jeanne d’Arc (« une sorcière »), Galilée (« un hérétique ») ou Soljenitsyne (« un houligan ») furent diabolisés.

Ensuite, en faisant face aux vents contraires : ne pas hésiter à avoir un préjugé pour le diabolisé contre les diabolisateurs, ces chiens de garde du système.

Enfin, en contournant les grands organes médiatiques de diabolisation par la pratique et la culture de la réinformation, le recours aux médias alternatifs sur Internet et les réseaux sociaux. Ce qui était impossible hier devient de plus en plus facile aujourd’hui : la preuve, le président Assad est en train d’échapper au sort de Milosevic et de Saddam Hussein.

Reste un point essentiel : apprendre aux dissidents à jouer solidaires, à se respecter les uns les autres. En tout cas à éviter de se tirer dans le dos. Ou de se balancer à la police de la pensée.

Jouer solidaire : ne pas accuser l’autre d’être « xénophobe », « homophobe », « ringard » ou « réac »

Chacun a ses préférences dans l’expression de ses convictions et ses méthodes d’action.

On peut privilégier la lutte contre l’immigration et la défense de l’identité nationale ou bien préférer l’engagement pour la souveraineté, le protectionnisme économique et la défense de la langue française, ou encore mettre au premier plan de sa militance le combat pour les valeurs, la défense de la vie et de la famille. A une condition que nul n’accuse l’autre d’être « raciste », « xénophobe », « ringard », « réac » ou « homophobe ».

De même chacun est libre de choisir sa forme d’action : voter, réinformer, militer dans un parti politique, porter sa parole dans une assemblée, ou bien aller dans la rue pour manifester, conduire des actions symboliques, faire entendre aux ministres et aux oligarques ses convictions, ou bien entrer dans la résistance passive ou active. « Chaque Philoctète sait que sans son arc et ses flèches Troie ne sera pas conquise. »

Chaque action a sa légitimité. Chacun doit respecter l’action des autres, qu’il soit militant politique, veilleur, sentinelle debout, hommen ou activiste identitaire. En France, comme hier en Irlande ou en Inde, la résistance nationale et civilisationnelle est appelée à prendre des formes différentes et complémentaires.

Diaboliser le voisin, ce n’est pas se dédiaboliser c’est renforcer sa propre diabolisation

Il faut se garder du piège de la division fondée sur le refus de comprendre et d’accepter ce que fait son voisin selon la logique suivante : celui qui en fait moins (ou qui agit autrement que moi) est un « lâche ». Celui qui en fait plus que moi (ou choisit des formes d’action plus spectaculaires) est un « extrémiste ». Penser cela c’est permettre au système de saucissonner ses opposants. Il ne faut pas entrer dans ce jeu.

Il est crucial de ne pas contribuer à la diabolisation des autres ou de ses voisins. Certains se croient malins en pensant qu’en contribuant à diaboliser autrui ils se dédiaboliseront à peu de frais. Quelle erreur ! Hurler avec les loups n’est pas seulement moralement minable c’est surtout stupide car cela contribue à renforcer la diabolisation en général et, par contagion, sa propre diabolisation. C’est aussi permettre à l’adversaire d’appliquer la technique du salami : couper et manger une tranche puis… passer à la suivante.

Il faut juger les autres sur ce qu’ils sont, sur ce qu’ils font, sur ce qu’ils disent, non sur la caricature qu’en donnent leurs adversaires. Appliquons la présomption d’innocence, ne participons pas au lynchage des diabolisés sur des on-dit.

Les dissidents de l’identité nationale et civilisationnelle n’ont qu’un seul adversaire : les tenants du politiquement correct et de l’idéologie unique qui veulent abolir toutes les frontières, frontières physiques des nations et des peuples, frontières morales que sont les traditions.

Bref, il faut jouer solidaire ! Dissidents de toute tendance, unissez-vous !

 Jean-Yves Le Gallou
14/10/2013

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Crédit photo : DR

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