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Indépendance algérienne, diplomatie allemande et masochisme jupitérien

Indépendance algérienne, diplomatie allemande et masochisme jupitérien

par | 3 décembre 2025 | Géopolitique

Indépendance algérienne, diplomatie allemande et masochisme jupitérien

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La libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, par l’intermédiaire du gouvernement allemand, est passée en définitive comme une lettre à la poste. Circulez, il n’y a rien à voir ! Et pourtant, qui aurait pu rappeler le passé allemand entre 1954 et 1962 ?

RFA et RDA au secours du FLN

Alors que le gouvernement socialiste français envoyait son armée — professionnels, appelés et rappelés du contingent compris — se battre pour mater la rébellion, l’Allemagne du chancelier Adenauer s’appliquait à se donner l’image du soutien aux indépendantistes au nom du grand principe « du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». La RDA, elle, n’avait aucun scrupule à soutenir et aider le FLN jusqu’aux accords d’Évian, forte de son tropisme soviétique, principal artisan des guerres de décolonisation.

Alors que la Communauté économique européenne, à six États, voyait le jour en mars 1957, ne parlait-on pas déjà du couple franco-allemand ? La lune de miel n’était, semble-t-il, pas faite pour durer.

Qui peut penser que la politique étrangère allemande de cette fin des années 1950, entre les deux Allemagnes et les indépendantistes algériens, n’ait pas été au centre des tractations ayant abouti à la libération de Boualem Sansal ?

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ignorant ostensiblement la diplomatie française, a choisi tout naturellement de se tourner vers la diplomatie allemande, lui permettant au passage de mépriser une fois de plus la France et de lui rappeler cette « petite » histoire germano-algérienne.

S’il fallait encore faire la preuve que la guerre d’Algérie n’est toujours pas terminée, cet épisode en est une nouvelle illustration pleine d’amertume. La propagande permanente antifrançaise orchestrée par Alger, et nos porteurs de valises idéologiques, n’a jamais cessé depuis l’indépendance obtenue sur le tapis vert des accords d’Évian.

Macron maso… sur le dos des Français

Les leviers sont quasiment toujours les mêmes, à la seule différence près que, depuis quelques décennies, ce sont nos propres dirigeants politiques français qui entretiennent les braises en instituant un masochisme de circonstance en guise de politique étrangère vis-à-vis d’un pays qui nous hait.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron reste dans les traces de ses prédécesseurs, tout en les dépassant dans la perfidie. N’osait-il pas proclamer à la télévision algérienne, en février 2017, avant d’accéder à l’Élysée : « La colonisation est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie ! Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. »

Au moment même où les Européens, la France en tête, bombent le torse face à une fantasmatique menace russe, le pouvoir algérien, lui, se frotte les mains en continuant de brandir l’éternelle culpabilisation de l’ancien colonisateur français. Jusqu’où nous imposera-t-on ce cynisme abject, au mépris de tous les sacrifices consentis depuis la fin de notre empire colonial ?

Une réflexion de Gustave Thibon résume assez bien ce climat irresponsable, résolument entretenu entre notre pays et l’Algérie depuis 1962 : « Chaque concession ne peut qu’affaiblir un peu celui qui la fait et offenser davantage celui qui l’obtient. »

C’est une constante dans l’histoire des rapports humains. On ne respecte en définitive que celui qui vous a tiré vers le haut, qui a été dur, ferme et juste, qui ne vous a rien cédé, qui ne vous a rien promis. Et l’on méprise et ne respecte pas celui qui vous a tout concédé, qui vous a encensé, qui vous a tout promis et tout donné.

Ceux qui subissent cette redoutable démission, ce ne sont pas les Algériens, non, bien au contraire ! Ils ont quasiment tout obtenu sans concessions de mars à juillet 1962, et jusqu’à aujourd’hui. Ce sont les Français qui sont « prisonniers » sur leur propre sol par une culpabilisation sans cesse affirmée au plus haut sommet de l’État !

Dans cette histoire de repentance unilatérale, la France s’affaiblit chaque jour un peu plus et l’Algérie s’offense davantage des concessions qui lui sont offertes sans aucune contrepartie.

La clef pour résoudre une fois pour toutes cette partie de dupes se trouve encore rangée dans les tiroirs de notre longue et vieille histoire. Qui osera la sortir pour faire enfin cesser cette autoflagellation insupportable vis-à-vis d’une Algérie qui n’en demande finalement pas autant alors qu’en définitive elle nous doit quasiment tout ?

Guillaume d’Aram de Valada
03/12/2025

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