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Verney-Carron veut vendre son fusil à l’armée de terre

Verney-Carron veut vendre son fusil à l’armée de terre

par | 21 juin 2014 | Économie

Comment nos édiles toujours soumis détruisent nos PME et une certaine partie de l’industrie de l’armement. Pourquoi ne pas acheter des kalachnikov de contrebande ? Là, il y aurait certainement matière à économie ! Ci-dessous un article de Maxime Hanssen pour La Tribune.
Polémia

Le successeur du fusil Famas sera-t-il français ? L’armée de terre doit passer un appel d’offres européen, dont le cahier des charges pourrait écarter les PME. Pourtant, l’armurier Verney-Carron fait de la résistance. Il espère pouvoir proposer son nouveau fusil FAST. En jeu, la renaissance d’une filière à Saint-Étienne et une centaine d’emplois.

L’armée française va se doter d’un nouveau modèle de fusil d’assaut qui remplacera l’historique FAMAS, à l’horizon 2017. Mais il n’est pas certain que celui-ci soit de production française. Pourtant, le fabricant stéphanois Verney-Carron souhaite proposer son FAST (Fusil d’Assault de Saint-Étienne), dont les pièces essentielles seront fabriquées dans ses usines, à la suite d’un transfert de technologie d’un partenaire international, dont l’identité est gardée secrète par l’industriel. A l’heure du patriotisme économique, les ambitions stratégiques de la société se heurtent à l’appel d’offres européen, qui impose un cahier des charges qui pourrait écarter d’emblée sa candidature .

En effet, par le décret du 14 septembre 2011, l’ancienne majorité gouvernementale (UMP) a transposé la directive européenne de 2009 qui modifiait certains articles du code des marchés publics, notamment des marchés de défense, comme l’expliquent nos confrères de La Tribune (*).

Deux obstacles

Ainsi, pour l’appel d’offres en question, le cahier des charges impose que l’entreprise candidate réalise au moins 80 millions d’euros de chiffre d’affaires, alors que la PME stéphanoise ne réalise à ce jour que 12 millions d’euros. Un obstacle que pourrait surmonter l’armurier : « Avec notre partenaire étranger, nous dépassons largement les 80 millions d’euros de chiffre d’affaires » explique à Acteurs de l’économie Guillaume Verney-Carron, Directeur général de l’entreprise familiale créée en 1820.

Le second obstacle impose que les moyens de production, d’approvisionnement, d’assemblage et d’études indispensables de certaines pièces de l’arme soient actuellement situés et mis en œuvre sur le territoire de l’UE ou de l’espace économique européen. Issue d’un transfert de technologie hors Europe vers la France, l’innovation sur laquelle repose le FAST, l’arme proposée par Verney-Carron, ne dispose pas de cette antériorité.

Proposer une production stéphanoise

Même si l’entreprise ne répond pas aux critères imposés – alors même que le made in France est clamé au sein du gouvernement – Verney-Carron entend proposer une solution alternative aux instances décisionnelles : « Nous nous engageons à fabriquer les pièces essentielles à Saint-Étienne et non pas ailleurs en Europe » proposera le Directeur général.

En cas d’attribution du marché à l’entreprise, ce sont 100 à 120 emplois directs et indirects qui seraient créés. Pour l’entrepreneur, l’enjeu est également plus historique : « Nous avons le savoir faire pour recréer une filière dans le bassin stéphanois, et mettre ainsi en avant le made in France » explique Guillaume Verney-Carron. Le FAMAS, Fusil d’assaut de la manufacture d’armes de Saint-Étienne, a été créé en 1973 dans l’ancienne cité minière, dont la production s’est achevée en 2000.

Enjeux stratégiques

La détermination de l’industriel stéphanois, initialement spécialisé dans les fusils de chasse, est également stratégique. « Nos concurrents européens dans le domaine de la chasse sont également sur les rangs. Celui qui remportera le contrat va être considérablement renforcé et pourra réinvestir les bénéfices dans le marché de la chasse » s’alarme Guillaume Verney-Carron.

Le fabricant d’armes voit le marché de la défense comme un axe de développement important. Auparavant, il avait étendu son activité au secteur de la sécurité, notamment via la production du Flash-Ball SuperPro, qui a équipé exclusivement la police nationale, jusqu’à l’arrivée d’un concurrent suisse.

 Maxime Hanssen
Source : La Tribune
20/06/2014

(*) Note : sur le même sujet, Le successeur du fusil d’assaut FAMAS de l’armée française sera-t-il étranger ?

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