Surenchère sécuritaire ou surenchère d'impuissance ? (édito 09/2010)

lundi 30 août 2010

Chaque été s’accompagne d’un feuilleton médiatique. Cette année fut celui de « la surenchère sécuritaire ». En fait, une simple théâtralisation de l’affrontement UMP/PS : aux uns les fausses provocations, aux autres les fausses indignations. Avec un objectif partagé : raviver le clivage de l’électorat pour maintenir le duopole UMP/PS sur la vie politique. La vérité étant que depuis quarante ans – et tous gouvernements confondus – l’insécurité n’a cessé de croître ; y compris lors des huit années du magistère sarkozyste (comme ministre de l’Intérieur ou comme président) durant lesquelles les violences contre les personnes ont continué d’augmenter et où désormais de 10% à 15% de la population présente en France habite dans des zones de « non-droit ». Les raisons de cette situation sont simples : poursuite de l’immigration, insuffisance de places dans les prisons, culture de l’excuse, persécution de la légitime défense, lâchage des forces de police et de gendarmerie.

Augmentation de l’immigration et augmentation de la délinquance

Analysée dès 1985 par le Club de l’Horloge dans « La préférence nationale : réponse à l’immigration » (1), la relation immigration/délinquance commence aujourd’hui à être reconnue dans les médias : d’Eric Zemmour à Monseigneur Vingt-trois, d’Ivan Rioufol à Brice Hortefeux. Deux chiffres résument la situation : plus de la moitié des détenus sont musulmans (selon Pascal Clément lorsqu’il était garde des Sceaux) ; et, compte tenu d’une délinquance issue aussi de l’immigration non musulmane, moins d’un tiers des détenus sont français de souche. Les médias parlent de la surcharge des prisons mais si celles-ci n’abritaient que des Français de souche, ceux-ci y disposeraient de deux à trois cellules par tête ! En fait, l’une des causes d’augmentation de la délinquance se trouve tout simplement dans l’augmentation du vivier que la délinquance trouve dans l’immigration inassimilée.

Manque de place dans les prisons et augmentation de la délinquance

A partir des années 1980, les gouvernants français ont pris pour modèle la société multiraciale et multiculturelle à l’américaine. En oubliant que la stabilité et la paix civile des Etats-Unis n’y sont maintenues que par la présence en détention de près de 1% de la population et de plus de 3% (2) des hommes noirs. Car une société multiraciale est aussi multiconflictuelle et donc hypercarcérale.

Mais la France a singé le modèle américain sans s’en donner les moyens. Le nombre de places de prison (autour de 50.000) n’a pas suivi l’évolution de la délinquance ; avec pour conséquences d’encourager les juges à prononcer des peines de prison avec sursis et, sauf exception (3), l’inexécution des peines de prison de moins d’un an. Ainsi durant l’été 2010 des voyous ayant agressé des policiers à coups de marteau sont ressortis… libres de l’audience qui les condamnait : d’où un sentiment d’impunité encourageant à la délinquance.

Culture de l’excuse et de l’irresponsabilité

Le laxisme judiciaire a deux causes :

  • - une cause physique : le manque de places de prison ; nous l’avons vu 
  • - une cause idéologique : la culture de l’excuse et de l’irresponsabilité.

La culture de l’excuse et de l’irresponsabilité triomphe depuis le magistère de Badinter au début des années 1980 ; magistère qui vit à la fois l’abrogation de la loi Peyrefitte « sécurité/liberté » et l’abolition de la peine de mort devenue depuis un sujet tabou en Europe (4) (sauf en Suisse). Alors même qu’il y a au moins deux raisons en faveur de la peine de mort : - une raison de principe : la défense de la vie humaine innocente et la reconnaissance de la responsabilité individuelle ; - une raison pratique : le caractère dissuasif de la peine de mort démontré par de nombreuses études économétriques américaines (5).

En fait, l’abolition de la peine de mort et surtout l’interdiction de toute discussion sur le sujet ont fragilisé l’ensemble de l’édifice judiciaire : une question qui toutefois sera au cœur de la votation populaire suisse qui aura bientôt lieu sur ce sujet.

La persécution de la légitime défense

Même s’il a le monopole de la violence légitime, l’Etat n’a pas à retirer aux citoyens la liberté et même le devoir de se défendre contre les agressions. Or dans la pratique la jurisprudence a fait disparaître la légitime défense qui est presque toujours jugée « disproportionnée » : en clair, tant qu’un citoyen n’est pas mort, il n’a pas le droit de faire usage d’une arme pour se défendre. Ainsi, un septuagénaire, papy Galinier, est en prison pour avoir blessé des cambrioleuses : pour ses juges, il aurait dû accepter de prendre le risque d’être saucissonné et torturé plutôt que d’agir préventivement.

Cette attitude de la justice ne fait qu’enhardir les délinquants car elle sécurise leur activité. Il en va de même dans la rue et dans les transports. Un jeune Français qui croise le regard d’un voyou est placé devant la situation suivante : baisser les yeux (et accepter de s’humilier) ; se battre et prendre des coups graves ; se battre et prendre le dessus sur son adversaire et alors se retrouver en correctionnelle, cette fois sans indulgence à attendre des juges !

Le lâchage des forces de l’ordre

La même logique s’applique aux forces de l’ordre : c’est pourquoi policiers et gendarmes sont aujourd’hui littéralement terrorisés à l’idée d’avoir à utiliser leurs armes létales et même non létales, ce qui, là encore, renforce l’audace des voyous tout en diminuant l’efficacité des forces de l’ordre contraintes de compenser leur désarmement moral et juridique par l’augmentation de leurs effectifs d’intervention.

Le bon management des hommes suppose de les soutenir lorsqu’ils sont exposés à des situations difficiles. Le management médiatique des forces de l’ordre conduit souvent leur hiérarchie à les « lâcher », non pas dès qu’il y a « bavures »… mais dès qu’il y a accusation de « bavures » par les voyous ou leurs familles.

Dans ces conditions, la seule manière pour les policiers et les gendarmes de limiter leurs risques physiques et leurs risques professionnels, c’est d’abandonner le terrain, d’où l’extension des zones de non-droit : banlieues de l’immigration dans un premier temps, transports publics et centres villes dans un second temps.

Changer de paradigme idéologique pour rétablir la sécurité

On le voit, ce ne sont pas quelques « dérapages » médiatiques calculés qui changeront la donne sécuritaire en France : c’est une rupture complète avec la politique immigrationniste et l’idéologie droitdelhommiste. Mais dans ces domaines ce sont les Suisses qui sont à l’avant-garde grâce au référendum d’initiative populaire.

Polémia
30/08/2010.

Notes :
(1) http://www.polemia.com/article.php?id=2249
(2) http://www.polemia.com/article.php?id=2470
(3) Condamné pour délit d’opinion révisionniste, un père de huit enfants, Vincent Reynouard, purge une peine d’un an de prison à Valenciennes après avoir été extradé de Belgique. http://www.polemia.com/article.php?id=3013
(4) http://www.polemia.com/article.php?id=1976
(5) http://www.polemia.com/article.php?id=1395

Correspondance Polémia – 30/08/2010
Image : maison d'arrêt de Luynes

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