Réchauffement de la terre ou alarmisme climatique ? L'état des lieux (première partie)

lundi 23 novembre 2009

Comme toute grande peur, l’alarmisme climatique part de faits avérés. Mais les extrapolations qui en sont tirées sont contestables.

Explications, sous forme de questions réponses :

1- La France et l’Europe se réchauffent

Vrai
Depuis la sortie du petit âge glaciaire, au début du XIXe siècle, les glaciers alpins reculent. Au XXe siècle la température moyenne en France a augmenté de 1,2°.

2- La température moyenne mondiale augmente

Apparemment avéré.

De l’ordre d’environ 1°, selon le climatologue Richard Lindzen.
Notons toutefois que certains mathématiciens (comme Bernard Beauzamy de la Société de mathématiques appliquées) estiment que la notion de température moyenne mondiale n’a pas de sens, car nous manquons de recul et que le résultat obtenu dépend des échantillons retenus et des pondérations choisies.
http://www.cawa.fr/la-mystification-du-rechauffement-climatique-article00547.html

3- Les émissions anthropiques de gaz carbonique augmentent

Incontestable.
Les rejets de matières énergétiques fossiles (charbon, pétrole, gaz) et la déforestation en sont la cause. En quelques siècles l’homme vide des réserves accumulées sur des millions d’années. La concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère est passée de 280 parties par million en 1950 à 380 en 2008 et sa croissance va vraisemblablement se poursuivre tant que les réserves d’énergies fossiles continueront d’être utilisées et n’auront pas été réabsorbées par la terre et les océans.

4- Les rejets de gaz carbonique expliquent l’augmentation des températures

Incertain.
D’autres causes peuvent intervenir : l’activité solaire et l’activité volcanique notamment mais aussi, à plus long terme, la dérive des continents et la situation de la terre dans l’espace.
Une corrélation n’implique pas nécessairement une causalité. Ainsi il est possible d’établir une corrélation entre la hausse de la température à Paris Montsouris de 1879 à 2008, l’augmentation de la population de l’Ile-de-France et les rejets de gaz carbonique dans l’atmosphère. Cela ne suffit pas à dire qui cause quoi.

5- L’ampleur de l’augmentation des températures est sans précédent

Discutable.
Le climat de la terre a parfois évolué très rapidement. Et il est difficile de tirer des conséquences d’observation de courte durée. Les alarmistes climatiques ont fondé leur argumentation sur une courbe en « crosse de hockey » montrant des températures piquant brutalement vers le haut dans les 25 dernières années du XXe siècle. Or sur la période 1998/2008 les climato-sceptiques font valoir que les températures moyennes de la terre sont restées stables (+0,02°). Dans les deux cas il s’agit d’analyses sur de très courtes périodes et donc dont il est difficile de tirer des conclusions définitives : en matière climatique des cycles d’évolution de termes très différents (quelques années, quelques dizaines d’années, quelques centaines d’années, quelques milliers d’années et plus encore) peuvent se cumuler ou se contrarier. Toute analyse sur de très courtes périodes n’a donc pas grande signification (dans un sens comme dans un autre)

6- Les extrêmes climatiques sont de plus en plus fréquents

Discutable.
Les experts, et surtout les médias, soulignent les « records » climatiques : les saisons et les jours les plus chauds ou les plus froids, les plus humides ou les plus secs enregistrés à tel ou tel endroit. Mais ces « événements » sont d’abord la conséquence de la multiplication des mesures prises et de la mondialisation de l’information. Chaque jour des dizaines de milliers de mesures (températures, précipitations, vitesse des vents, maxima, minima, moyennes) sont prises de par le monde. Il n’est donc pas étonnant — avec un recul de données disponibles pour les comparaisons souvent inférieurs au siècle - à ce que tous les jours un record soit battu dans l’un quelconque des points du globe. Mais c’est un artefact statistique. Qu’un record de froid soit battu dans la ville… d’Al Gore ne prouve pas que la planète se refroidit…pas plus qu’un record de chaud ne prouverait qu’elle se réchauffe. Il s’agit simplement d’aléas climatiques et statistiques.

7- La majorité des climatologues croit au réchauffement climatique d’origine anthropique

Vrai. Mais ce n’est pas une preuve.
En matière scientifique la majorité ne fait pas la vérité. En leur temps Copernic et Galilée, Darwin et Pasteur étaient minoritaires. Les scientifiques n’obéissent pas qu’à des critères rationnels. Certaines études peuvent plus facilement obtenir des crédits que d’autres. Et l’ostracisme dont souffrent les « dissidents du réchauffisme » et les campagnes de diabolisation dont ils sont l’objet doivent conduire à la prudence.

8- Le réchauffement climatique n’est pas la première peur climatique

Vrai.

L’homme a souvent eu peur de l’avancée des « glacières ». Plus récemment, dans les années 1970, scientifiques et médias s’interrogeaient sur un risque de retour à l’âge glaciaire. Les articles alarmistes, « la terre va-t-elle geler ?» se multipliaient. Cela revenait à reprendre sous une forme géologique la crainte des années 1950 sur les risques « d’hiver nucléaire ». Enfin les années 1970/1980 furent marquées par le discours catastrophiste sur « le trou dans la couche d’ozone » ; campagne d’opinion qui aboutit à l’interdiction des CFC remplacés par des procédés plus rentables avant qu’on ne découvre dans les éruptions d’un volcan antarctique les causes du phénomène géophysique constaté.

9- Le réchauffement climatique s’il se poursuit sera catastrophique

Absolument pas démontré.
La hausse actuelle du niveau des mers de 2 mm par an, soit 2 cm par décade, soit 20cm par siècle reste lente et ne justifie en rien l’alarmisme officiel sur la disparition de terres émergées. Quant aux périodes de sécheresse, dont il reste à établir qu’elles sont liées au réchauffement, elles ont existé à toutes les époques. Souvenons-nous des sept plaies d’Egypte ! Il en va de même pour les cyclones dont rien ne prouve non plus qu’ils soient actuellement plus fréquents et plus puissants qu’avant. Le climatologue Richard Lundzen qui soutient la thèse du réchauffement anthropique de la terre conteste en revanche les conclusions catastrophistes qui en sont tirées.

10- Le réchauffement climatique s’il persiste n’aura pas d’effets positifs

Faux.
Le froid a rarement été considéré comme un ami de l’homme. La civilisation a démarré à l’issue de la glaciation de Würm : une période de réchauffement forte et rapide. Plus près de nous, au petit âge glaciaire, les montagnards du Val de Conches dans le Valais organisaient des processions pour obtenir l’arrêt de l’avancée du glacier de l’Aletsch (le plus grand glacier des Alpes). Quant aux retraités des pays industrialisés ils migrent vers le sud…..et beaucoup d’actifs souhaitent les imiter. Les années chaudes sont de bonnes années pour le vin et la remontée de la limite de la vigne vers le nord peut difficilement passer pour une mauvaise nouvelle. Plus sérieusement, la Russie ne peut guère déplorer le réchauffement des terres froides et/ou glacées de son immense territoire sibérien. Enfin l’augmentation du gaz carbonique dans l’atmosphère est favorable à la croissance des plantes donc à la production alimentaire.

11- Le réchauffement explique les difficultés de l’Afrique

Vraiment peu sérieux.
Les difficultés de l’Afrique concernent l’ensemble du continent indépendamment de situations climatiques fort variées. Ces difficultés tiennent à une démographie explosive (plus de 6 enfants par femme en Afrique noire), à une urbanisation incontrôlée, à la déstabilisation des circuits économiques traditionnels, à des systèmes politiques instables et corrompus, à l’élimination des élites économiques blanches. Dès 1962, l’écologiste René Dumont avait écrit un livre « L’Afrique noire est mal partie »…pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec le climat.

12- L’homme peut reprendre la maîtrise du climat

Difficile.
Si les rejets de carbone sont la cause d’un réchauffement catastrophique de la planète, il n’y a alors qu’une solution : arrêter l’usage des combustibles fossiles. Or si certains pays — comme la France — peuvent limiter leur consommation par les économies d’énergie et le recours au nucléaire, il n’en va pas de même pour les pays émergents. Il est douteux que la Chine et l’Inde renoncent au pétrole et au charbon. Il est peu vraisemblable que la Russie, l’Australie et l’Afrique renoncent à leurs ressources minières. La Norvège se veut écologiquement exemplaire, mais elle continue de vendre son pétrole. La France s’apprête à installer un terminal charbonnier à Cherbourg.

Le climato-sceptique Christian Gérondeau a développé ce qu’il appelle le « paradoxe Gérondeau » ainsi formulé : « il ne sert à rien de vouloir réduire notre consommation, de toute façon l’énergie que nous n’utiliserons pas, les autres la bruleront ! L’homme épuisera les réserves de combustibles fossiles. » De fait imagine-t-on une guerre pour empêcher la Russie de vendre du pétrole à l’Inde, ou interdire à la Chine de continuer à extraire le charbon de son sous-sol ?

13- Le débat sur le réchauffement présente des aspects positifs

Vrai.
Il peut conduire à rechercher des économies d’énergies donc améliorer l’autosuffisance et l’indépendance des nations. Il peut pousser à recentrer les économies sur elles-mêmes et sur la proximité. Il peut aussi permettre une rupture avec les excès de l’industrialisation et de la mondialisation.

14- Le débat sur le réchauffement présente des aspects positifs (bis)

Vrai.

Il pose le problème du rapport de l’homme et de la nature. L’occident moderne a été prométhéen. Il est peut être temps de revenir du coté d’Orphée pour réenchanter le monde.

Andrea Massari
19/11/2009
Polémia

Voir:

Alarmisme climatique : Polemia fait le point
http://www.polemia.com/article.php?id=2541

Alarmisme climatique : « double pensée » et incohérences de la superclasse mondiale (SCM) (deuxième partie)
http://www.polemia.com/article.php?id=2536

L’alarmisme climatique : une arme idéologique au service de la superclasse mondiale (troisième partie)
http://www.polemia.com/article.php?id=2535


Image :
Fonte de la Banquise
 

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