Le vrai bilan de Sarkozy : 2007/2012 - les comptes fantastiques de l'arithmétique médiatique (2e partie)

samedi 8 octobre 2011

En algèbre (+1) + (-1) = 0, mais (+1) + (-1) = 2 en arithmétique médiatique.

Et c’est ainsi que Nicolas Sarkozy a occupé l’espace médiatique dans la deuxième partie de son quinquennat en annonçant la suppression des mesures qu’il avait prises dans la première partie. Polémia poursuit ici la publication de l’intervention de Jean-Yves Le Gallou à la XXVIIe Université annuelle du Club de l’Horloge.

Polémia

 

Deuxième partie

2007/2012 : les comptes fantastiques de l’arithmétique
médiatique


« Faire et défaire, c’est toujours travailler », dit le proverbe. C’est aussi une maxime sarkozyste.

Sarkozy ministre de l’Intérieur a créé des emplois de policiers et de gendarmes.

Sarkozy président les a supprimés. Sarkozy président a supprimé des emplois dans la fonction publique d’Etat. Mais il a apporté aux collectivités locales des crédits suffisants pour leur permettre de créer autant d’emplois de fonctionnaires territoriaux que l’Etat a supprimé d’emplois de fonctionnaires nationaux. 150 000 fonctionnaires d’Etat en moins, 150 000 fonctionnaires locaux en plus : c’est toujours autant de charges publiques ! En 2010, les dépenses des communes ont crû de 3% et celle des intercommunalités de 4,5%.

Sarkozy a créé le bouclier fiscal puis il l’a supprimé.

Sarkozy a diminué le taux de l’ISF (2 milliards d’allégement), puis il a créé une taxe spéciale sur les revenus des plus riches (200 millions de prélèvement).

Sarkozy a défiscalisé les heures supplémentaires, puis il les a refiscalisées.

Sarkozy a créé une déduction fiscale pour les intérêts des emprunts immobiliers, puis il l’a supprimée.

Sarkozy a créé une prime à la casse pour les voitures puis il l’a supprimée.

Sarkozy a imposé un « plan de relance » dont il sort par un « plan de rigueur ».

Quand un internaute va sur le site de la présidence de la République et qu’il clique sur le mot « action » il est immédiatement redirigé sur « les déplacements du président de la République ». Comme si l’agitation, c’était l’action. Quel meilleur symbole du « bougisme » ! Quel meilleur aveu que ce que les communicants appellent « action » n’est rien d’autre que de l’annonce. Nous sommes dans la République du tournis.
Voir : La Tyrannie médiatique

• C’est le règne de l’arithmétique médiatique : (+1) (-1) = 2.

Les médias aiment l’immédiat. Et c’est l’immédiat qui nourrit les médias. En communication, « une information noire plus une information blanche, c’est deux événements, Coco ! »

Pour Le Figaro ou TF1, supprimer un impôt c’est « contribuer à la relance économique ». Rétablir le même impôt c’est « aller dans le sens de la rigueur ». En communication, c’est deux nouvelles. En économie cela s’appelle du « stop and go ».

Dans la réalité (+1) (-1) = 0

Car, au final, on est revenu au point de départ, avec tout de même des coûts administratifs supplémentaires pour l’Etat et les particuliers ; et un manque de confiance dans des règles collectives de moins en moins stables.

Parcourir le site Internet de la présidence de la République est une expérience étrange : on y trouve un kaléidoscope de mesures clientélistes non mises à jour. Les mesures supprimées continuent d’être promues… même après leur suppression ! Les Français croyaient avoir choisi un président, ils découvrent n’avoir élu qu’un candidat permanent.

Jean-Yves Le Gallou

Lire les 1re, 3e et 4e parties

Communication de Jean-Yves Le Gallou à la XXVIIe Université annuelle du Club de l’Horloge, 8 et 9 octobre 2011 sur le thème :
Présidentielle 2012 : Pour que les électeurs de droite ne soient plus trompés / En finir avec les fausses alternances et les promesses équivoques

Le texte intégral en pdf

Image : Club de L’Horloge

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