Les failles du Système : les repérer, les analyser, les exploiter (2e partie) Intervention de Michel Geoffroy

vendredi 22 octobre 2010

Polémia poursuit la mise en ligne da la communication de Michel Geoffroy à la Troisième Journée d’étude de la réinformation, organisée par Polémia, le 16 octobre 2010, sur : « Les failles du système, les repérer, les analyser, les exploiter.» Michel Geoffroy souligne ici les similitudes avec le système soviétique.

 2e Partie
Les similitudes entre le système mondialiste et le système
soviétique

Bien qu’il ait été mis en place après la chute du communisme en Europe, le Système présente un certain nombre de similitudes avec le système soviétique :

  1. une oligarchie dominante : la super classe mondiale ;
  2. une concentration des pouvoirs : politiques, économiques, culturels et médiatiques ;
  3. une idéologisation omniprésente de la réalité : au travers du filtre médiatique ;
  4. un système qui repose sur la contrainte (mais non physique) :
  • - la censure politiquement correcte des opinions, la réduction de la souveraineté des Etats ;
  • - la peur de perdre son emploi pour un nombre croissant d'occidentaux, c'est à dire la menace de la mort économique ;
  • - le développement du contrôle social au nom de la sécurité (« lutte contre le terrorisme ») ;
  • - la menace économique et militaire (ex. le chantage des multinationales en cas de second vote négatif des Islandais, faire revoter quand le résultat ne convient pas).

Un système utopique

La principale similitude tient au fait que ce système repose sur l'utopie.

L'accent mis sur la rationalité économique ne doit pas faire oublier que ce Système repose sur l'utopie (hérésie) du gouvernement mondial et de l'unification du genre humain : c'est-à-dire sur une dérivée de l'utopie égalitaire et comme telle condamnée par le mouvement de la vie et par l'épreuve des faits. Il repose aussi sur l'utopie du contrôle total (par une petite minorité éclairée: la super classe mondiale).

Au surplus l'utopie du système est incohérente entre ses différentes composantes, à la différence du marxisme qui était un bloc.

Exemples :

  • – elle prône la négation des races mais veut le métissage et elle reconnaît l’identité noire ;
  • – elle diabolise la promotion de l’identité européenne sous le nom de racisme, mais elle favorise tous les autres communautarismes ;
  • – elle adopte une attitude incohérente vis à vis de l'Islam : elle l'instrumente dans l'immigration comme moyen d'affaiblir les Européens (après l'avoir instrumenté contre l'Union Soviétique). Mais elle prétend aussi le combattre sous le nom d'intégrisme (alors que beaucoup de musulmans perçoivent la mise en cause de l'intégrisme avant tout comme une atteinte contre leur religion).

Enfin cette utopie est d’autant plus fragile qu’à la différence de l'URSS le Système ne peut se fonder sur des succès visibles (comme la victoire sur l'Allemagne, l'industrialisation, la puissance militaire, la sécurité sociale ou la conquête spatiale pour l’URSS) qui contribueraient à le conforter dans le cœur de la population.

Son seul succès est négatif : il découle justement de l'échec du communisme comme alternative au capitalisme (c'est la fin de l'histoire selon Fukuyama : le libéralisme vainqueur par KO).

Mais en fait le Système a hérité de l'abondance matérielle qui a été construite antérieurement à sa mise en place et fondée sur des principes différents du sien. En outre il ne peut pas vraiment la garantir dans la durée pour les Européens.

Parce qu'il repose sur l'utopie comme l'Union soviétique, le Système est condamné, comme elle, à disparaître. Le Mur médiatique tombera comme est tombé le mur de Berlin et pour les mêmes raisons : les réalités viendront à bout de l'idéologie !

Un système contredit par les faits

Le Système est donc susceptible d'être contredit en permanence par les faits, comme le marxisme.

Nous vivons justement dans une période où les promesses et les mensonges du Système apparaissent de plus en plus sous leur vrai jour. Nous vivons en effet aujourd'hui à l'âge des conséquences : c'est à dire de la découverte par le plus grand nombre des conséquences fatales, et surtout de plus en plus désagréables, des politiques qui ont été mises en œuvre au cours du dernier quart du XXème siècle dans le monde occidental et qui ont justement donné naissance au Système dans lequel nous vivons et dont les effets pervers apparaissent de plus en plus. C'est ce qu'en langage médiatique on nomme une « crise ».

L'âge des conséquences est donc l'âge des crises, c'est à dire la découverte des différentes impasses dans lesquelles on nous a conduits et dont nous ne pourrons plus sortir que dans la douleur et sans doute aussi dans l’affrontement. L'âge des crises est donc aussi l'âge de La violence qui vient, (Eric Pougin de La Maisonneuve, Général de division, Arléa, 1997), c'est à dire celui de l'histoire dont les occidentaux avaient oublié un peu vite le côté tragique et conflictuel.

Cinq impasses majeures qui sont aussi cinq crises :

  • – l'impasse de la dénatalité européenne ;
  • – l'impasse de l'immigration africaine et musulmane de peuplement en Europe ;
  • – l'impasse de la supranationalité européenne et de la prétendue gouvernance mondiale ;
  • – l'impasse du libre–échangisme mondialiste ;
  • – l’impasse de l’idéologie compassionnelle des droits de l’homme ; mais il y en d'autres !

L’âge des conséquences L'âge des conséquences (des « crises ») contribue donc à ébranler de plus en plus le mur médiatique sur lequel repose le Système.

Il est très difficile de lutter contre les croyances idéologiques car elles ne reposent pas sur la raison.

Les faits historiques et sociaux sont rarement perceptibles au plus grand nombre (qui se préoccupe avant tout du court terme).

Des échecs n'affaiblissent pas enfin immédiatement une idéologie : ils peuvent au contraire conduire

  • – à sa radicalisation : exemple l'échec de la doctrine de « l'intégration » des immigrés débouche sur « la discrimination positive » c'est à dire encore plus d'intégration ;
  • – au phénomène de la NEP (Nouvelle politique économique, un système économique établi par Lénine en 1921, NDLR) : admettre provisoirement une entorse au dogme pour survivre politiquement et continuer de plus belle ensuite.

C'est en réalité l'expérience personnelle contraire qui conduit à remettre en cause une idéologie, qui est une croyance : comme circuler en Trabant sur les autoroutes allemandes et se faire dépasser par les BMW et les Mercedes, conduit à douter de la supériorité du socialisme !

L’information existentielle dément l’information mimétique

Le discours dominant pouvait avoir une certaine crédibilité tant que ses effets collatéraux restaient d'une ampleur limitée (les chiffres de l'immigration, du chômage et de l’insécurité en 1981 sont sans commune mesure avec ceux d'aujourd'hui), tant que ceux qui les subissaient restaient peu nombreux au regard de la population et tant qu'il était possible d'occulter certains faits.

Mais aujourd'hui ce n’est plus le cas : les commandements de l'idéologie dominante se trouvent contredits par l'expérience personnelle d'un nombre croissant de personnes.

Ainsi par exemple, la présentation compassionnelle de l’immigration, qui est le discours de l’oligarchie, est de plus en plus décalée par rapport à l’expérience personnelle des Européens de souche :

  • – il suffit de sortir dans les rues, de mener ses enfants à l'école publique, de fréquenter l'hôpital ou la sécurité sociale, d'aller dans une grande surface (produits hallal) ou de prendre les transports en commun pour mesurer la progression rapide de l'africanisation et de l'islamisation ;
  • – un nombre croissant de français ont donc le sentiment de ne plus vivre dans le même pays tout simplement parce que le nombre d'immigrés a cru très sensiblement (et bien au delà du discours officiel). Les violences et dégradation urbaines sont aussi plus visibles car tout simplement plus massives (ex émeutes du ramadan 2005). De même l'islam devient plus visible à mesure que la population musulmane augmente.

Ces expériences journalières frappent de contradiction l'idéologie compassionnelle de l'immigration ; elles montrent :

  • – qu'il y de plus en plus d'endroits où les « minorités » sont en majorité ; – que toutes les personnes d'origine immigrée ne sont pas animées d'un amour sans borne pour la France et les Français ;
  • – que des Noirs revendiquent dans l'espace public leur négritude (CRAN) et que les musulmans leur islam, au lieu de chercher à se fondre dans l'identité française.

Il s'agit là d’un phénomène de longue durée: il y a accumulation de perceptions qui finissent par créer une conviction contraire au dogme dominant.

(A suivre)

Michel Geoffroy
Troisième Journée d'étude de la réinformation
16/10/2010
Polémia
22/10/2010

Voir les autres parties :

 

Image : La Trabant

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