Pensez aux droits de l'enfant !

vendredi 21 septembre 2012

L’engouement de nos dirigeants socialistes pour le mariage des homosexuels et l’adoption qui en découle – le projet de loi gouvernementale ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe serait examiné en conseil des ministres le 31 octobre – n’est pas totalement partagé dans le monde. Le Parlement australien vient de rejeter massivement un projet de loi qui proposait de légaliser le mariage pour les couples de même sexe. La Chambre des représentants a voté contre la loi à 98 voix contre 42 dont celles de la première ministre travailliste Julia Gillard et de Tony Abbott, chef de l'opposition et du Parti libéral et il y a tout lieu de penser, selon les observateurs locaux, que le Sénat devrait faire de même. En France, une résistance au projet socialiste se manifeste : c’est le maire de Montfermeil, Xavier Lemoine qui, courageusement, vient de déclarer qu’il « ne célébrerai[t] jamais de mariage homosexuel », évoquant qu’il s’agit là d’un cas de conscience pour de nombreux élus. C’est le cas d’un groupe de maires corses. Quant à François Fillon, ancien premier ministre, lors d’un discours de campagne pour la présidence de l’UMP, il s’est vivement prononcé contre ces projets : « Il y a des sujets sur lesquels le pouvoir n'a pas le droit de passer en force. Je pense à la question du mariage homosexuel (…). François Hollande doit renoncer à passer en force. » Dans l’article qui suit, deux personnalités des milieux politique et associatif exposent leurs raisons qui les poussent à rejeter ces lois sociétales. Polémia les soumet à ses lecteurs.
Polémia

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Au regard de la crise économique actuelle, vouloir légiférer pour modifier notre droit de la famille n'apparaît pas comme une urgence.

Pourtant, le mariage entre personnes du même sexe et le droit à l'adoption qui en découle font partie des priorités de la nouvelle majorité présidentielle, sans aucune concertation avec les associations familiales.

A travers ces deux questions du mariage et de l'adoption par les couples homosexuels, intimement liées, c'est un choix de société qui est en jeu. Pour l'aborder, nul n'est besoin de recourir à des arguments d'autorité ou de s'appuyer sur des convictions philosophiques ou religieuses.

Un examen fondé uniquement sur la raison permet de comprendre que l'amour entre deux personnes du même sexe et leur désir de fonder une famille, bien que sincères, ne suffisent pas à autoriser leur union et le droit à l'adoption. C'est ce que nous souhaiterions montrer ici.

D'un point de vue anthropologique, il faut rappeler - si cela était nécessaire - que la conception d'un enfant est toujours issue de la différence sexuelle de ses géniteurs auprès desquels il a vocation à s'épanouir.

Le priver par anticipation du bénéfice de l'altérité sexuelle de ses parents n'est conforme ni à sa nature ni à son intérêt. Cela revient à l'exposer volontairement à des difficultés d'identification et de structuration de sa personnalité. Si le mariage civil prévoit la complémentarité homme-femme, c'est essentiellement parce que l'enfant a besoin d'un père et d'une mère.

Notre droit s'appuie donc sur cette réalité naturelle et considère que l'altérité homme-femme est une référence indispensable à la croissance psychologique, affective et humaine de l'enfant. Par dérogation, il a permis après la seconde guerre mondiale que l'adoption par des personnes seules soit autorisée, en raison de circonstances exceptionnelles. Il fallait alors permettre la transmission de patrimoine dans les familles qui avaient été lourdement touchées par le conflit.

Il faut rappeler enfin que, d'un point de vue juridique, le mariage civil ne relève pas du domaine sentimental ni d'un désir de reconnaissance visant à satisfaire des revendications particulières. Il est exclusivement un cadre juridique offrant les garanties d'un environnement le plus stable possible pour la croissance de l'enfant, en vue de l'intérêt général de la société.

C'est la raison pour laquelle le mariage interdit par exemple la polygamie, l'union entre personnes de la même famille, ou encore pose une condition d'âge pour les époux. Faut-il y voir là aussi des discriminations ?

Dignité

Au regard de cette définition inscrite au coeur de notre code civil, il apparaît clairement que le mariage n'a pas vocation à favoriser le droit «à» l'enfant, qui relève d'un désir d'adulte, mais bien les droits «de» l'enfant, en lui reconnaissant sa dignité de personne.

Prenons garde par ailleurs, sous prétexte de lutter contre une prétendue discrimination entre adultes, d'en créer une, bien réelle, entre les enfants qui auraient le droit de grandir auprès d'un père et d'une mère et ceux qui ne le pourraient pas.

Pour toutes ces raisons, le droit fondamental de l'enfant à être accueilli et à s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère doit être garanti. Ce droit est dans l'intérêt de chacun. Il est dans l'intérêt de toute la société.

Véronique Besse
députée (MPF) de Vendée
 et Béatrice Bourges
porte-parole du Collectif pour l'enfant
Le Monde.fr 18.09.2012

Le Collectif pour l'enfant regroupe 71 associations. Il s'est notamment donné pour mission de « prévenir des dangers de l'homoparentalité »

Correspondance Polémia - 21/09/2012

Image : la famille dite nucléaire reste dominante par rapport à la famille recomposée ou monoparentale.

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