Mohamed MERAH n'aurait pas dû avoir la nationalité française !

mardi 3 avril 2012

Mohamed Merah n’était pas français : ni par la culture, ni par la civilisation, ni par les sentiments. Mais il était français administrativement par la nationalité. Il n’aurait pas dû l’être, comme ne devraient pas l’être de très nombreux bi-nationaux inassimilés. Ce sujet a été le point aveugle du débat. Il est abordé ici, sans concession inutile au politiquement correct, par Bruno Gollnisch, un homme politique qui a disparu des écrans des médias de l’oligarchie mais dont le blog est revigorant.

Polémia.

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La plupart des commentaires sur l’affaire Merah demandent de ne pas stigmatiser tous les musulmans. Ils ont raison. Il n’y a pas dans notre culture occidentale, et il ne saurait y avoir, de responsabilité collective. En revanche, on voudrait être plus certain que l’islam est bien pour tous les musulmans cette religion de paix et d’amour que l’on nous vante dans autant de discours lénifiants. Poser la question c’est, hélas, y répondre.

L’islam n’est pas pour tous les musulmans une « religion de paix et d’amour »

Un responsable de l’enquête a exposé que la date choisie par Merah pour ses crimes n’était pas choisie au hasard. Et notamment celle du 19 mars, jour anniversaire de l’entrée en vigueur des Accords d’Evian. Puisque l’on nous y « invite » donc, rappelons que l’islamisme fanatique et l’antioccidentalisme furent parmi les principaux ressorts de l’action du FLN algérien, aujourd’hui encensé de façon indécente, qui pratiqua systématiquement les assassinats de civils, y compris les assassinats d’enfants européens (…).

Mais revenons à Merah. Je laisserai de côté les aspects seconds (…).

Que faisait Merah dans un pays qu’il haïssait ?

Ce qui m’intéresse ici se situe en amont de [la neutralisation de Merah] : que faisait ce garçon dans un pays – le nôtre – qu’il haïssait, comme d’autres membres de sa famille ? Comment, d’ailleurs, et pourquoi, cette famille est-elle arrivée-là, dans un pays où théoriquement l’immigration de travail a cessé depuis 1975 ? A quelle rationalité obéissait cette présence ? Quel profit la communauté nationale a-t-elle retiré de cet « apport » au regard des coûts ? Je ne parle pas des coûts consécutifs au drame : humains – ils sont irréparables – ou matériels (les pensions dues aux veuves, aux orphelins, etc.). Non, je parle de ce qu’il y a eu avant, et que l’on n’évoque pas, ou si peu, ou par bribes, et pour cause :

Combien donc a coûté la famille Merah à la France ? 200.000, 300.000, 400.000 euros ?

Le père, Mohammed Melal Merah, qui nous a légué ses rejetons et s’en est si peu ou mal occupé, incarcéré ici quatre années pour trafic de drogue, et qui a eu le bon goût de retourner en Algérie ; la mère, les deux frères, les deux sœurs, M. Essid, le beau-père, et Sabri Essid, le fils de ce dernier, autre militant salafiste, arrêté les armes à la main, fin 2006 en Syrie, près de la frontière avec l’Irak, condamné et incarcéré en France !

Quelle partie des dépenses de la collectivité a été couverte par leur travail ?

Et en particulier pour feu Mohammed Merah : combien a-t-il coûté à ce pays, qu’il a remercié par ces actes affreux, en allocations pré- et post-natales, en scolarisation gratuite (avec bourses ?), en allocations familiales, en soins gratuits remboursés par la Sécurité sociale, y compris l’hépatite A contractée au Pakistan, en formation professionnelle (CAP de carrossier), en Aide personnalisée au logement, en RSA ? Combien ont coûté ses méfaits précédents, ses 18 arrestations, ses 15 condamnations, en dommages, déprédations, temps passé de policiers, de magistrats, de greffiers, d’éducateurs, etc. ? et ses 21 mois d’incarcération ? Oui, combien tout cela a-t-il coûté ? 200.000, 300.000, 400.000 euros ? Moins ? Plus ?

La nationalité : la question taboue qui ne doit pas être posée ?

Et ceci induit, bien sûr, une deuxième question : LA question, question taboue pour le « politiquement correct », question qui NE DOIT pas être posée selon, entre autres, le journal Libération et qui de fait ne l’a pas été : la question de la Nationalité. Il paraît qu’à l’UMP Jacques Myard, député, l’a soulevée avec trois autres parlementaires du même bord. Ils demandent que désormais l’octroi de la nationalité française à des étrangers nés en France n’ait plus de caractère automatique.

Dans Libé, journal passé du maoïsme à Rothschild, aujourd’hui son principal actionnaire, devenu gazette officielle de la bien-pensance et arbitre des élégances morales, M. François Sergent, éditorialiste, s’en indigne. Il stigmatise le « propos ignoble et hystérisé » (sic). Il s’écrie : « Merah est aussi français que Jacques Myard ». Il martèle : « Merah est certainement un monstre, mais un monstre français ». Nous y voilà ! Il faut que Merah soit de chez nous, bien de chez nous, rien que de chez nous. Parce qu’il faut que quelque part la France soit coupable. Et personne d’autre.

Pour la bien-pensance il faut que la France soit coupable

Coupable, la France, de n’avoir pas été assez gentille avec celui que son ex-avocate, dans le même journal, nous présente comme « gentiment crâneur, attachant, maladroit » (pas dans le maniement des armes, semble-t-il), car « Son rapport aux adultes était marqué par une grande politesse, une certaine délicatesse. Il était attentif à ses interlocuteurs » (les victimes apprécieront). Elle gardera donc l’ « image de ce gosse souriant, nuque courte, jean taille basse, polo « Ralph Lauren » (sic). Comme tout cela est touchant ! D’autant plus que Libé prend bien soin de ne pas nous dire un mot des raisons qui ont valu à Merah ses déboires judiciaires. Et de conclure :

« Jusqu’à quelle génération un enfant né français sera-t-il renvoyé à son origine algérienne, pour combien de générations son ascendance le fera-t-il éternellement étranger au pays qui est le sien ? » Voilà, M. Sergent, un noble et beau discours que beaucoup d’enfants d’origine européenne eussent aimé entendre lors de l’indépendance algérienne, eux dont les familles étaient en Algérie depuis parfois six générations, au lieu de se voir proposer le « choix » entre la valise ou le cercueil !

Un Code de la nationalité qui distribue la qualité de Français aussi bien à ceux qui l’ont méritée qu’à ceux qui ne la méritent pas

Mais il n’est pas besoin de remonter aussi loin ! Mohammed Merah est de la première génération à être francisée, et il l’a été, sans perdre sa nationalité d’origine, par l’effet quasi automatique d’un Code de la nationalité qui distribue la qualité de Français aussi bien à ceux qui l’ont méritée qu’à ceux qui ne la méritent pas, à ceux qui la désirent comme à ceux qui la méprisent, à ceux qui aiment la France comme à ceux qui la haïssent. Et c’est là tout le problème ! Un problème tabou, mais un vrai, un grave, un très grave problème !

En réalité, comme je l’ai dit dès le début de cette affaire, et comme presque tous les médias l’ont occulté, le plus longtemps possible, Merah, né le 10 octobre 1988 de parents algériens, avait la double nationalité. C’était d’ailleurs une évidence. Croyez-vous un seul instant que la France ne revendiquerait pas comme l’un des siens, par exemple, un enfant né de père français et de mère française au Guatemala, et ce au seul motif que sa naissance dans ce pays lui vaudrait la nationalité guatemaltèque ?

Merah était algérien par le jus sanguinis comme Giscard est français

A ce compte-là, Valéry Giscard d’Estaing serait allemand ; Jean-Luc Mélenchon, Elisabeth Guigou et Dominique de Villepin, marocains, Edouard Balladur, turc, Bertrand Delanoë, tunisien puisqu’ils sont nés respectivement à Coblence, à Tanger, à Marrakech, à Rabat, à Smyrne, à Tunis ! Absurde ? Oui, absurde, en effet ! C’est donc que la filiation est un critère a priori bien plus fort que le lieu de naissance dans l’attribution de la nationalité. Et voila justifié ce fameux droit du sang, jus sanguinis, que d’incultes crétins font remonter à Adolf Hitler, alors que ce concept de droit romain, le plus important dans les droits de la nationalité de tous les pays du monde, se trouve depuis toujours dans tous les manuels de droit international privé des facultés de droit, sans exception : concept si peu « racial » qu’il englobe aussi l’attribution de la nationalité de l’adoptant à l’adopté, du moins dans l’adoption plénière.

Eh bien, si nous considérons qu’un enfant né de parents français, même à l’étranger, est français, l’Algérie, très légitimement, fait de même pour les siens. Merah était donc algérien, et son père vient de vendre la mèche en révélant qu’il avait toujours eu un passeport algérien.

La naissance sur le sol français ne lui aurait conféré aucun droit automatique

Et j’en viens à ma conclusion : si le Code de la nationalité était ce qu’il devrait être, comme ce qu’il est dans la plupart des pays du monde, la naissance sur le sol français ne lui aurait conféré aucun droit automatique. Elle eût été un simple élément à l’appui d’une éventuelle demande de naturalisation, naturalisation accordée à ceux qui s’en sont montrés dignes (il y en a, bien sûr !) et refusée aux autres, comme ç’eût été le cas en l’espèce, compte tenu de ses multiples méfaits. Mieux : les méfaits des rejetons – et du père – auraient conduit dans n’importe quel pays à la résiliation des autorisations de séjour de cette famille étrangère.

Le séjour en France n’est pas un droit : c’est une faveur

Car le séjour en France n’est pas un droit. C’est une faveur. Les parents Merah qui, contrairement aux exigences de la loi, ne se sont pas présentés lors des comparutions de leur rejeton, n’auraient pas pour autant été condamnés. Mais il leur aurait été enjoint de retourner dans leur pays avec leur descendance, puisque certains de leurs enfants troublaient gravement l’ordre public français. C’est ce qui arrive en pareil cas dans la plupart des pays du monde.

C’est certainement ce qui arriverait à une famille française dont les enfants commettraient des méfaits en Algérie. C’est conforme au droit international public. Et c’est le bon sens. Et cela aurait très certainement sauvé six vies, sans compter celle de Merah lui-même qui aurait eu cependant intérêt à filer doux : la police et la justice algériennes sont moins compréhensives que les nôtres.

Un dernier mot. Je connais M. Myard depuis 26 ans. C’est un collègue aimable. Quand j’étais député en 1986 à l’Assemblée nationale, membre de la commission des Affaires étrangères, il était conseiller de M. Michel Aurillac, ministre de la Coopération dans le gouvernement Chirac. J’avais été élu sur le programme du Front national ; la majorité chiraquienne avait été élue sur un pâle décalque de ce programme FN, qui s’appelait « la plate-forme commune RPR-UDF » (on dirait aujourd’hui « la plate-forme UMP »). Dans ce document, RPR et UDF s’engageaient solennellement à changer le Code de la nationalité pour faire disparaître les cas de « naturalisation automatique ». Il fallait empêcher les électeurs d’aller massivement vers le Front…

Quand la mandature s’est terminée, RPR et UDF avaient renoncé à changer quoi que ce soit. Ils n’ont pas changé un seul mot des lois sur la nationalité. Vingt-six ans après, ils en sont toujours aux promesses électorales. Votez Marine Le Pen.

Bruno Gollnisch
2/04/2012

P.S. Cet article me vaudra, c’est sûr, comme d’habitude, des accusations de dureté de cœur, d’incitation à la haine, de récupération politique, et tout le bazar habituel de la rhétorique des bien-pensants. Je m’en contrefiche. Comme l’écrivait Chateaubriand, il est des temps où il faut être économe de son mépris, à cause du grand nombre de nécessiteux. Je réserve ma compassion aux victimes : aux soldats français, aux enfants et à leur maître assassinés d’aussi ignoble façon. Et aussi aux victimes d’avant le crime : à Bitru, figure du Français de souche – du « souchien », comme ils disent – qui part au boulot tous les matins, qui n’emmerde personne, qui élève ses gosses, qui n’aura jamais de quoi se payer le pavillon de ses rêves, qui vivra ses dernières années avec 750 euros de retraite et qui, sans le savoir – et sans qu’on lui ait jamais demandé son avis – a entretenu Merah par son travail, ses cotisations et ses impôts…
Quant à ceux qui m’accuseront d’écrire par détestation de l’Algérie ou des Arabes, ils ont aussi tout faux : je n’ai rien contre les Algériens ; je souhaite des relations apaisées et mutuellement profitables avec l’Algérie. La famille Merah aurait pu venir d’Argentine, d’Albanie, du Kirghizistan ou du Zimbabwé, mon raisonnement serait le même.

Note de la rédaction : Le titre de l’article et les intertitres sont de Polémia. La vocation de Polémia est d’éclairer la réflexion de ses lecteurs, pas de donner des consignes de vote mais nous avons respecté la conclusion de Bruno Gollnisch.

Voir aussi :

http://www.gollnisch.com/
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Correspondance Polémia – 3/04/2012

Image : Citoyenneté française

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