Lettre ouverte à Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur

mercredi 15 décembre 2010

 

 

RASSEMBLEMENT POUR L’INDEPENDANCE
ET LA SOUVERAINETE DE LA FRANCE
 

 

                                                                                        
                                                                              Monsieur Brice Hortefeux
                                                                         Ministre de l’Intérieur
                                                                          Ministère de l'Intérieur
                                                              Place Beauvau
                                                          75008 PARIS

                                                                                                 Paris, le 8 décembre 2010

 

LRAR (par précaution)

Monsieur le Ministre,

Avec une immense stupéfaction, nous avons appris par voie de presse (Le Figaro, jeudi 2 décembre 2010) que vous aviez signé ces jours-ci avec la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), une convention dont l’objet même ne peut que susciter l’indignation légitime de celles et ceux qui, parmi nos compatriotes, sont foncièrement attachés à la protection des libertés publiques.

Selon ce que nous avons pu saisir en l’état des informations communiquées par vos services, la collaboration organisée officiellement avec la Licra porterait sur trois objectifs passablement imprécis : « la veille sur Internet » pour mieux réprimer les dérives (!) sur ce réseau d’information ; « la lutte contre le racisme dans les stades » ; « les échanges de statistiques ».

En marge de la « formation à l’antiracisme » qui sera prochainement dispensée « dans les écoles de police et de gendarmerie », chaque commissariat serait ainsi doté d’une documentation spécifique conçue par cette association.

Par ailleurs, un observatoire du racisme serait créé et sa conduite en serait confiée sous peu au Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN).

Nous sommes certes, comme beaucoup de Français, fortement attachés à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et nous partageons pleinement les ambitions que vous affichez de la sorte légitimement. Pour autant, ces valeurs partagées ne sauraient en aucun cas donner lieu à une confusion dommageable des attributions et des compétences de chacun.

Les missions qui relèvent du ministère de l’Intérieur sont par essence régaliennes : elles ne peuvent donc, en tout ou partie, être déléguées ni sous-traitées à de quelconques structures associatives extérieures à l’organisation de votre ministère.

Nous sommes tout autant préoccupés par la création prochaine d’un observatoire du racisme qui pourrait être animé demain par une association qui affiche ouvertement ses objectifs communautaristes et dont la dénomination autant que les actions nous paraissent radicalement étrangères aux valeurs universalistes depuis toujours défendues par la France.

Procédant manifestement d’une déliquescence de l’esprit public, la démarche aventureuse que vous initiez nous paraît, dès lors, porter gravement atteinte aux principes fondamentaux qui façonnent notre République ; elle donne pareillement prise à la critique de celles et ceux qui, nombreux dans notre pays, s’alarment de façon générale de l’enracinement en France d’une inquiétante police de la pensée.

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons instamment de reconsidérer sans plus tarder les mesures que vous avez cru devoir arrêter en dehors de toute concertation publique.

Dans l’hypothèse où notre appel ne serait pas entendu, nous engagerions alors à travers le pays une vaste campagne politique pour sensibiliser solennellement les Français sur les risques manifestes que font courir de pareilles dérives pour la cohérence de l’action de la puissance publique.

Veillez agréer, Monsieur le ministre, l’assurance de notre dévouement au service de la France

 

Alain BOURNAZEL                                                                 Yves-Marie LAULAN
Secrétaire général du RIF                                                       Economiste et démographe

Karim OUCHIKH                                                                     Jean-Luc PUJO
Avocat, vice-président du RIF                                                 Président des Clubs ‘‘Penser la France’’

BP 10014 – 75362 Paris Cedex

 

Correspondance Polémia - 15/12/2010

Image : Brice Hortefeux

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