XXVIe Université annuelle du Club de l'Horloge

mercredi 6 octobre 2010

« La France en faillite ? Pourquoi nous croulons sous la dette et les impôts »
Samedi 9 octobre 2010

  Qui a endetté la France ?
Résumé de la communication de Jean-Yves Le Gallou

 

Qui a endetté la France ?
La réponse est simple : la dynastie des Endettors qui gouverne la France depuis 1981.

La dynastie des Endettors arrive au pouvoir en 1981 : elle ne l’a pas quitté depuis.

Lorsque François Mitterrand, Endettor-Ier, arrive au pouvoir, la dette de la France est de moins de 300 milliards (en équivalent euros actuels) ; il l’a porte à 650 milliards. Jacques Chirac, Endettor-II, double lui aussi la dette qui atteint à son départ de l’Elysée près de 1.200 milliards. Endettor-III, Nicolas Sarkozy, va faire encore mieux : en trois ans seulement il porte la dette à 1.600 milliards. Tous les premiers ministres successifs ont pris activement part à cette politique.

Tous ces hommes ont eu une logique courtermiste. Leur horizon s’est souvent borné à la prochaine élection : « Plaire aujourd’hui… et facturer le plus tard possible », telle a été leur devise.

La logique clientéliste des Endettors-Distributors

A partir du moment où la vision du long terme s’estompe et où le souci de l’intérêt général disparaît, le clientélisme s’impose comme règle majeure de la décision politique. Et la loi du marché politique s’applique de manière implacable. Cette loi peut se formuler ainsi : toute dépense nouvelle destinée à un petit nombre de bénéficiaires rapporte davantage de voix d’électeurs que la dissémination de l’impôt supplémentaire correspondant sur l’ensemble des contribuables ne fait perdre de suffrages. En clair : augmenter les dépenses est électoralement payant.

Un autre point mérite d’être signalé : le Parlement est un club de grands élus. D’où le système du député/maire : le maire s’achète des clientèles qui lui permettent de se faire élire député ; et le député vote des impôts d’Etat qui abondent à hauteur de près de 90 milliards – le cinquième du budget de l’Etat – les caisses des collectivités territoriales.

Les Endettors-Dilapidators à l’action : la création des « droits à »

On peut distinguer deux sortes de crédits publics : ceux qui sont fixés en début d'année de manière limitative par les autorités publiques ; ceux dont le montant final dépend de décisions individuelles permettant de faire jouer des droits à prestations. Ce sont « les droits à » .C'est cette dernière catégorie de dépenses qui a explosé au cours des vingt dernières années. Les Endettors-Dilapidators ont créé ces « droits à » sans jamais évaluer leur coût à long terme : RMI, RSA, RSA-jeune, Allocation d'adulte handicapé (AAH), Prestation de compensation du handicap (PCH), Aide personnalisée à l'autonomie (APA), Couverture médicale universelle (CMU), Aide médicale d'Etat (AME), cette sorte de Couverture médicale universelle, CMU, pour les étrangers clandestins.

S'élevant à près de 25 milliards, ces prestations de solidarité et d'assistance sont en forte expansion sous un double effet :

  • - démographique : le vieillissement de la population ;
  • - d'aubaine : toute prestation nouvelle fait émerger des besoins inédits, y compris venant de l'étranger.

Il faut ici signaler l’absurdité d’un système ouvrant indistinctement des droits aux Français et aux étrangers et, pour ces derniers, d’ailleurs, aussi bien lorsqu’ils sont en situation régulière qu’en situation clandestine. Le déficit s’explique aussi par le fait d’asseoir sur des cotisations hexagonales le financement de prestations mondialisées.

Les Endettors-Dilapidators à l’action : les services rendus à l’oligarchie

Les Endettors-Dilapidators se constituent des clientèles électorales de pauvres ou de moyens-pauvres en distribuant l’argent public. Mais ils se constituent aussi des soutiens financiers en renonçant à tout ou partie des recettes fiscales attendues : derrière chaque « niche fiscale » il y a des intérêts et souvent de gros intérêts ; gros intérêts qui financent, légalement ou non, des campagnes électorales de plus en plus coûteuses.

Le déni de réalité des Endettors-Dilapidators coûte cher

Les Endettors-Dilapidators ont pour règle de gouvernement : le gouvernement du politiquement correct par le politiquement correct pour le politiquement correct. Cela les conduit à mettre en place des politiques aussi coûteuses qu’inefficaces telles que « la politique de prévention », « la politique de la ville », « la politique d’intégration », « le soutien scolaire », les « Zones d’éducation prioritaire » (ZEP), « l’aide au retour à l’emploi ». Mais plus une politique échoue, plus elle a de chances d’obtenir une prolongation, voire une amplification, des crédits qu’elle reçoit.

L’abandon de la souveraineté économique par les Endettors-Déconstructors

Les Endettors-Déconstructors ont doublement abandonné la souveraineté économique de la France : vis-à-vis de l’Union européenne d’abord, de l’Organisation mondiale du commerce ensuite. Cela a contribué à détruire la richesse.

Ainsi l’industrie française a perdu deux millions d'emplois en trente ans ; et un document de Bercy estime qu’entre 2000 et 2007 63% de ces destructions sont le fait de la concurrence internationale. Le libre-échangisme mondial a donc des conséquences économiques et sociales destructrices. Or chaque emploi perdu creuse doublement le déficit : parce qu’il diminue les recettes soumises à l’impôt ; et parce qu’il augmente les droits à prestations des victimes de la mondialisation. L’Etat-providence est le SAMU social de la mondialisation.

La mondialisation a aussi une autre conséquence sur les finances publiques : la concurrence fiscale des Etats qui a pour conséquence non la baisse des dépenses publiques mais la baisse des recettes fiscales en provenance des grandes entreprises multinationales qui « optimisent » la localisation de leurs bénéfices.

L’abandon de la souveraineté politique par les Endettors-Déconstructors

Les Endettors-Déconstructors se sont entendus pour développer ce qu’ils appellent « un Etat de droit » : en pratique, un gouvernement des juges interprétant des textes généraux en fonction de l’idéologie politiquement correcte. Ceci a de nombreuses conséquences financières.

Ce n’est donc plus ni le peuple, ni ses représentants qui consentent aux dépenses. C’est désormais les juges du Conseil d’Etat, de la Cour de cassation et du Conseil constitutionnel qui participent à imposer des dépenses obligatoires.

Ces juridictions comme le Gouvernement et le Parlement sont en outre « surplombées » par des juridictions internationales : notamment la Cour de justice de l’Union européenne à Bruxelles et la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. En matière de droits sociaux, ce sont les gnomes de la Cour de Strasbourg qui remplissent le rôle de législateur suprême.

Renverser la dynastie des Endettors

On le voit, le redressement des finances publiques n’est pas une affaire simple.
Il ne s’agit pas de remplacer tel homme politique politiquement correct par tel autre, cela ne changerait rien. Le bilan de Juppé vaut celui de Strauss-Kahn et François Fillon n’a pas de points à rendre à Martine Aubry.

En matière de déficit public, il n’y a pas une bête politique moins malade que les autres : c’est comme pour la vache folle, c’est tout le troupeau qu’il faut abattre ! Ou, pour rester élégant, c’est la dynastie des Endettors qu’il faut renverser.

Plus sérieusement, il n’y aura pas de redressement des finances publiques sans changement radical du référentiel idéologique dominant :

  • -rétablissement de la souveraineté politique nationale ;
  • -rétablissement de frontières économiques et sociales ;
  • -mise aux orties de toutes les mesures d’inspiration politiquement correcte ;
  • -abandon du libre-échangisme mondial ;
  • -arrêt de toute immigration supplémentaire et dégonflement de l’immigration présente ;
  • -reconstruction d’un développement économique endogène : local, national et européen ;
  • -rigueur identitaire et rigueur budgétaire.

Ce n’est évidemment pas l’offre politique dominante, soumise à la tyrannie médiatique, qui peut répondre à ces nécessités. Seul un soulèvement populiste le pourra. S’il n’a pas lieu, c’est la faillite qui se chargera de rappeler les réalités aux peuples d’Europe et au peuple français et qui balaiera la dynastie des Endettors. Comme aime à le rappeler le grand historien Dominique Venner : « L’histoire est le lieu de l’inattendu ».

 

Polémia - 06/10/2010

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