Deutschland schafft sich ab [L'Allemagne s'autodétruit]

vendredi 27 août 2010

En Allemagne, l’affaire Thilo Sarrazin, du nom de l’ancien sénateur SPD, chargé des finances de la ville de Berlin, nommé en mai 2009, par les autorités de cette ville et le Land de Brandbourg, au directoire de la Banque centrale, fait grand bruit et confine au scandale.

Dans un livre, Deutschland schafft sich ab [L’Allemagne s’autodétruit], qui doit sortir le 30 août, cette personnalité politique et financière dit tout simplement que l’Allemagne est menacée par les immigrés notamment par les musulmans. Raciste, provocateur ? Il embarrasse son parti, le SPD, et, bien sûr, la Banque centrale.

La presse allemande s’est emparée de l’affaire. Le Der Spiegel a publié sur cinq pages des extraits qualifiés par Angela Merkel de « particulièrement blessants et diffamants ». Le Bild Zeitung, dont le tirage avoisine les 3,8 millions d’exemplaires et les lecteurs 12 millions, assure la promotion du livre en accordant à Thilo Sarrazin une page quotidienne durant toute la semaine. Polémia, grâce au concours d’un de ses contributeurs germanophone que nous remercions, présente la traduction en français du 2ème article de Thilo Sarrazin, 65 ans, président de la Bundesbank, ancien ministre des finances socialiste du Land de Berlin, publié le 24 août 2010 dans le Bild

Polémia

« Lorsque je veux entendre le muezzin, Je me paie un voyage en Orient »

Une politique de naïveté, de préchi précha soit disant humaniste et de mensonge délibéré, telle est la politique d’immigration de l’Allemagne selon le politicien socialiste (SPD) Thilo Sarrazin, dans son livre L’Allemagne s’autodétruit . Voici les extraits publiés par Bild le 24 août 2010.

« L’immigration incontrôlée à toutes les époques a menacé les états et a déstabilisé la société. C’est pourquoi les empereurs de Chine créèrent la grande muraille. Les Romains eurent leur Limes. La régulation de l’immigration et la sécurité du territoire furent toujours importantes à toutes les époques. Les dérives dans ce domaine ont toujours menacé gravement les états et les sociétés et se sont accompagnées de violence et d’orgies sanguinaires.

Dans les medias allemands, c’est souvent censuré. Les questions d’immigration sont traitées avec l’index accusateur et le proverbe fameux : tsss, tsss, tsss, nous aimons tout le monde. Cette formule est aussi naïve que d’une ignorance crasse en matière historique. C’est d’autant plus triste de voir que la classe politique allemande se laisse dicter sa position sur l’immigration par les medias. Ce faisant, elle s’éloigne de la réalité du problème mais elle s’éloigne aussi du peuple.

La croissance des mouvements politiques de droite populiste qui caractérise beaucoup de pays européens, ou le référendum interdisant les minarets qui vient d’avoir lieu en Suisse, sont des conséquences de la politique migratoire opportuniste, naïve et irresponsable sur le plan historique que mènent les états européens.

Dans tous les pays concernés, Angleterre, France, Allemagne, Pays Bas, Belgique, Danemark ou Norvège, on fait des observations analogues sur les immigrés musulmans à savoir :

  • - Faible intégration sur le marché du travail ;
  • - Dépendance plus forte que la moyenne à l’égard de l’aide sociale ;
  • - Niveau éducatif inférieur à la moyenne ;
  • - Fertilité démographique supérieure à la moyenne ;
  • - Ségrégation géographique avec tendance à former des sociétés parallèles ;
  • - Religiosité plus forte que la moyenne avec influence croissante de l’islam intégriste ;
  • - Criminalité supérieure à la moyenne, de la simple délinquance de rue jusqu’à la participation à des activités terroristes.

En Allemagne, une armée de fonctionnaires de l’intégration, de chercheurs sur l’islam, de sociologues, de politologues, de représentants d’associations, et une clique de politiciens naïfs travaillent main dans la main à minimiser le problème, à le nier et à s’autoaveugler.

La mode est d’accuser les critiques de l’islam d’intolérance. Mais il faut faire la différence. On peut et on doit être tolérant à l’égard des croyances et des styles de vie différents du sien. Mais la tolérance ne peut s’étendre à ceux qui sont eux-mêmes intolérants. L’assassin de 18 ans Ayham Sürücü missionné par sa famille turque kurde intégriste, qui a tué en février 2005 à Berlin sa sœur plus âgée de cinq ans parce qu’elle vivait autrement, était un intégriste représentant d’une partie non négligeable de l’opinion musulmane en Allemagne. Est-ce de l’intolérance de porter un jugement de valeur sur ce genre de religion, même s’il ne conduit pas toujours au meurtre ?

Que la croissance forte de la minorité musulmane inquiète les Européens ne doit pas être confondu avec de la xénophobie.

On constate que le taux d’activité des immigrés musulmans en Allemagne est inférieur à la moyenne. 33,9% seulement tirent leur revenu d’une activité professionnelle. Le taux moyen en Allemagne est de 43%.

On fait remarquer que beaucoup d’immigrants musulmans ont une activité indépendante. C’est le cas de 80 000 personnes d’origine turque dont 40 000 dans le commerce de détail. Mais ce taux est très inférieur au taux de la population allemande ou des autres étrangers. En 2007, le taux est de 6,8% contre 12,4% pour les immigrés d’Europe et de 13,9% pour les immigrés asiatiques et 10,4% pour les Allemands de souche.

Quatre fois plus d’immigrés musulmans vivent de l’assurance chômage et de Hartz IV que chez la population allemande. Ce n’est pas le cas des immigrés des pays d’Europe dont le taux d’emploi (44%) est un peu plus haut que celui des Allemands.

30% des immigrés musulmans en Allemagne sortent de l’école sans diplôme et 14% seulement ont le bac. Il est évident que les immigrants d’Europe ou d’Asie du sud-est n’ont pas de problèmes de ce type. Les enfants vietnamiens installés par contrat dans l’ancienne Allemagne de l’est ont 80% de réussite au bac, soit mieux que les Allemands.

Ce manque de résultats des immigrés musulmans ne peut pas venir de la discrimination, car les Asiatiques ou les Indiens, bien plus « visibles » que les Turcs ou les Arabes ont de meilleurs résultats parfois que les Allemands. L’échec ne vient pas de l’hérédité ou des dons puisque nos immigrés musulmans ont des origines très diverses. C’est aussi une énigme que les réussites à la deuxième et à la troisième génération restent aussi faibles, quand bien même cela arrive, que parmi les autres groupes de population.

Une partie des Allemands, surtout dans l’élite, n’a toujours pas compris le problème. Pour eux, les immigrants musulmans sont les forces de travail qui nettoient les bureaux ou un amusement exotique lorsqu’ils visitent le quartier de Kreuzberg à Berlin. Une partie des intellectuels et de la presse de gauche semble même ressentir une joie cachée à voir que l’immigration musulmane est en train de détruire l’Allemagne.

Qu’ont fait les Etats-Unis pour intégrer les immigrés allemands, juifs, irlandais ou italiens ? Ils se sont intégrés tous seuls car ils n’avaient pas le choix s’ils voulaient survivre. Il n’y avait pas aux USA d’aide sociale pour l’importation des fiancées. Le manque d’intégration tient à la vérité à l’attitude des immigrés musulmans.

Je voudrais que mes petits enfants dans 100 ans puissent encore vivre dans une véritable Allemagne s’ils en ont envie. Je ne voudrais pas que le pays de mes petits enfants soit en partie islamique où, dans des rues entières, on parlerait turc ou arabe, où les femmes auraient un tchador sur la tête et où le rythme du jour est fixé par le cri des Muezzin. Si je veux vivre cela, je peux me payer des vacances en Orient !

Je ne voudrais pas que nous devenions des étrangers dans notre propre pays.

Demain la suite : “ L’échec de l’éducation en Allemagne n’est pas une question d’argent mais de volonté” ».

Extraits de Thilo Sarrazin : l’Allemagne s’autodétruit (Deutschland schafft sich ab). Deutsche Verlag Anstalt. 464 pages. 22,99 euros. Sortie le 30 Août 2010

Note de la rédaction : Un dépèche AFP du 25/08/2010, sous le titre « Un membre de la Bundesbank cause un tollé avec des propos jugés racistes » signale l’événement et termine sa présentation par la position du CRIF allemand : « Le Conseil central des juifs d'Allemagne a conseillé à Thilo Sarrazin de quitter le SPD pour rejoindre le parti néo-nazi NPD et dénoncé "les tirades haineuses et racistes" du responsable de la Bundesbank.Toutefois, a jugé le secrétaire général du Conseil Stephan Kramer, "Sarrazin n'est que le résultat d'un autre problème, à savoir l'incapacité de la politique de relever le défi de l'immigration et de l'intégration et de développer une stratégie pour l'avenir” »

Correspondance Polémia – 27/08/2010
Traduction de l'allemand pour Polémia: Y.B.
Image : Thilo Sarrazin

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