La corruption, pétrole du Politiquement correct (édito 07/2010)

mercredi 7 juillet 2010

Le socialiste Michel Rocard et l’UMP Simone Veil ont cosigné une tribune libre pour dire : ne parlons pas des « affaires » car en parler c’est faire le jeu du populisme. Ils ont raison ! Mais leur raisonnement est incomplet car la réalité est la suivante : le Politiquement correct a besoin de la corruption pour s’imposer. Explications.

Depuis près de trente ans les majorités au pouvoir (PS ou UMP, peu importe) imposent contre vents et marées mondialisation de l’économie et immigration de masse. Pourtant les faits montrent que ces politiques débouchent sur la baisse des salaires, la montée du chômage et l’explosion de l’insécurité. Ces politiques sont donc manifestement contraires aux intérêts du peuple et en particulier des classes moyenne et populaire. Néanmoins les partis dits de gouvernement –simples relais de la superclasse mondiale – les proposent et les imposent. Et ils le font grâce à des campagnes de communication massives.

Corruption et communication

Or la communication cela coûte cher : les partis et les candidats à l’élection présidentielle ont donc besoin de toujours plus d’argent. Les lois de financement des années 1980/1990 ont partiellement réglé la difficulté en autorisant les grandes entreprises et les grands intérêts à effectuer des dons ; ce qui revenait à légaliser la corruption : car pourquoi un promoteur immobilier ou une grande surface commerciale financerait une campagne politique s’ils n’en attendaient pas des avantages en retour ? Mais, comme l’argent « légal » ne suffit pas, la pratique des « enveloppes » a manifestement continué à perdurer, d’autant plus que l’internationalisation de l’économie l’a rendue plus facile. Résultat : la démocratie française s’est transformée, sur le modèle américain, en ploutocratie où les intérêts et les lobbies dominants font les lois et financent les campagnes électorales.

Parlementaires et trafics d’influence

Ceci ne va pas sans conséquences sur la classe politique elle-même : les hommes de projet ou de programme ont cédé la place aux hommes d’image et de communication, tout comme Yvonne De Gaulle a cédé la place à Carla Bruni ! Au demeurant, les hommes de conviction n’ont plus guère de place dans les partis dominants auxquels s’impose une idéologie unique à base de mondialisme, d’antiracisme et de rupture des traditions. Le bon socialiste ou le bon UMP ne livre plus des batailles d’idées, il sert des lobbies et gère des clientèles. Dans ces conditions autant le faire confortablement !

La dégradation de la morale publique se mesure à un signe : le nombre croissant de parlementaires qui se font avocats. Or la politique est un métier à plein temps (plutôt deux fois trente-cinq heures, d’ailleurs !). A de rares exceptions près les parlementaires qui se font avocats ne vendent ni leur temps, ni leur capacité juridique ; ils mettent sur le marché leur carnet d’adresses et se font rémunérer leurs interventions législatives. Ainsi, légale ou non, la corruption est au cœur du système et elle en assure le maintien. La corruption, c’est le pétrole du Politiquement correct. Et les « affaires » ne sont que des marées noires accidentelles.

Polémia
07/07/2010

Image : Corruption politique

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