« Irak, terre mercenaire » -- de Georges-Henri Bricet des Vallons

jeudi 1 avril 2010

Michel Goya avait livré en avril 2009 une étude pénétrante, et unanimement saluée, sur l’ Irak – Les armées du chaos  (Editions Economica, Prix d’Estienne d’Orves). Ce lieutenant-colonel des troupes de marine, issu du corps des sous-officiers, y disséquait pour le grand public un conflit qui apparaît comme une sévère remise en question de la puissance militaire occidentale (1), et plus largement comme une crise, peut-être irréversible, du modèle occidental de la guerre et, en particulier ,de son avatar états-unien, basé sur le fétichisme technologique et l’application aussi massive que distanciée du Warfighting (Schock and Awe) – un « dogme du feu » littéralement basé sur le choc et l’effroi dont s’enorgueillit l’armée US alors que ses résultats sur le terrain sont pour le moins mitigés...

Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, doctorant en sciences politiques, Georges-Henri Bricet des Vallons complète fort opportunément l’ouvrage fondateur du colonel Goya en s’attachant ici à un aspect spécifique – mais particulièrement révélateur – de cette « guerre impensée » : le recours massif et systématique à la force mercenaire – ou comment  Les armées privées remplacent les troupes américaines .

Chercheur-associé à l'Institut Choiseul et à l'Institut Prospective et Sécurité en Europe, ce jeune spécialiste de la privatisation de la guerre et des sociétés militaires privées est également expert en systèmes d'armes pour la revue Défense & Sécurité Internationale (DSI). Sa thèse ? « La mercenarisation de l'American way of war est désormais une tendance structurelle de la politique étrangère de l'Empire du Bien en déclin, et pourrait bien révolutionner à terme le visage même de la guerre »… Il la développe avec beaucoup de rigueur et de pédagogie, lesquelles sont illustrées par une documentation riche, robuste et variée. Soutenant que l’« addiction mercenaire » des armées occidentales en OPEX relève d’une tendance lourde : « La dynamique économique et idéologique qui a sous-tendu l’émergence des sociétés militaires privées n’est pas contingente mais bien structurelle. Trois facteurs objectifs plaident pour l’expansion du marché de la sécurité privée à l’international :

  • l’essor économique mondial du renseignement privé dans le cadre de la lutte antiterroriste et de la guerre économique ;
  • l’externalisation accrue dans les armées occidentales professionnalisées des fonctions de soutien pour la stabilisation et la reconstruction post-conflit ;
  • la vitalité des programmes SSR (Supporting Security and Justice) pour doter les Etats défaillants de structures étatiques solides ; la privatisation croissante de l’assistance humanitaire dont la problématique siège au cœur des opérations de maintien de la paix. Les autres pays occidentaux vont donc suivre le même chemin [que les Etats-Unis], avec dix à vingt ans de retard, soit par adhésion idéologique, soit comme un pis-aller, soit pour ne pas abandonner le marché de la sécurité internationale à la domination du monde anglo-saxon » (p. 229).


De la bande de « camarades » aux sociétés militaires privées (SMP)


En physique comme en histoire, toute révolution est affaire de différence, moins de nature, que de volume – ou d’intensité. Le mercenariat est une pratique aussi ancienne que la guerre elle-même, comme l’ont amplement démontré les Guerres puniques (« C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar »…), les royaumes hellénistiques, le Bas-Empire romain ou encore, plus près de nous, les nombreuses guerres du Moyen Age et de la Renaissance – où se sont illustrés les capitaines des Grandes compagnies, ainsi que les Landsknechts (Lansquenets), Condottieres et autres piquiers suisses... Les armées régulières n’apparaissent qu’avec les Etats modernes. A l’aune du temps long, l’étatisation des forces armées est une notable exception, quand la privatisation de la violence relève à la fois de l’ontologique, de l’axiologique, et plus prosaïquement de l’efficacité économique. Le retour en force des compagnies mercenaires sur les théâtres d’opération constitue dès lors, avec la fin du dogme de la violence légitime considérée comme légale, un signe supplémentaire de la sortie de la Modernité…  

Pour sa propre étude, Georges-Henri Bricet des Vallons le note : « La « civilianisation » des campagnes militaires américaines est un processus historique de longue haleine et non une aberration qui se serait faite subitement jour sous le règne de Bush et aurait éclaté en Irak » (p. 27). Et « si la privatisation de la Défense a connu avec le règne néoconservateur une accélération hors norme, on ne saurait en faire peser la responsabilité sur la seule administration Bush. Les gouvernements américains, républicains comme démocrates, qui se sont succédé à la tête des Etats-Unis depuis Eisenhower, ont fait preuve d’une continuité remarquable en la matière ; l’externalisation est devenue une mode bipartisane transcendant la logique des partis, et une réponse automatique à tous les problèmes gouvernementaux » (p. 54) - mais également logistiques lorsqu’il s’agit de projeter les boys outre-mer, comme en témoignent la mobilisation de nombreux civils sous contrat dès la Corée, et surtout le Vietnam.
 

Mais, passé la période « romantique » de l’artisanat mercenaire propre à la décolonisation, en particulier en Afrique où éclot la légende de Bob Denard, c’est l’effondrement de « l’ennemi génétique de l’empire américain » - l’Union soviétique - qui va permettre l’avènement du « mercenariat entrepreneurial » sous le double effet du fétichisme technologique qui caractérise la globalisation libérale, et de la saignée imposée aux forces armées étatiques par la quête tout aussi vaine et émolliente des « dividendes de la paix » : entre 1987 et 1997, les effectifs cumulés des armées américaine, russe, française et britannique fondent de 5,23 à 1,24 million d’hommes. Le vide ainsi créé est immense, et l’affaiblissement des forces profonde, alors que les conflits vont se multiplier et rapidement gagner en intensité.

La crise des Balkans inaugure, au sortir de l’affrontement des Blocs, la mercantilisation du recours à la violence politique, et l’avènement des sociétés militaires privées - ou « SMP » : le soutien américain aux programmes d’entraînement et d’équipement des forces croates, puis bosniaques, en butte à la résistance serbe, est assuré par la société paraétatique MPRI et financé, s’agissant des secondes, à hauteur de 103 millions de dollars par les Etats-Unis et 140 millions par une coalition d’Etats musulmans, parmi lesquels l’Arabie saoudite, le Koweït, la Malaisie, Bruneï, les EAU ou encore l’Egypte. « On peut se douter des effets néfastes de cette politique d’ingérence dans une région minée par les séparatismes ethniques : en « armant » les belligérants croate et bosniaque, les Etats-Unis ont directement préparé la région à la guerre et précipité la crise du Kosovo » (p. 42)…

Le tournant de la  Global War on Terror  (GWOT)

La guerre en Irak déclenchée par les néoconservateurs américains en 2003 constitue cependant un tournant autant qu’un accélérateur par rapport à l’ère Clinton : « L’économie mercenaire est passé en une dizaine d’année [1991-2003, NDLR] d’un modèle encore fortement sous-tendu et marqué par l’histoire postcoloniale, où les SMP étaient adossées, via de structures de holding complexes, aux multinationales diamantaires et minières, et dont l’action était fondamentalement centrée sur le continent africain, à un marché en voie de normalisation au sein de l’économie globale et désormais totalement intégré au complexe militaro-industriel » (p. 161). Ou pour mieux, dire – l’auteur ne négligeant pas de s’inspirer des analyses du  Monde diplomatique  : « Ce mouvement classique de concentration et de légitimation des acteurs privés de la guerre par l’idéologie libérale traduit à la fois l’industrialisation de la violence privée et son institutionnalisation par le marché. (…) Longtemps substrat clandestin du kapitalisme (…) de guerre américain, le mercenariat professionnel en est devenu une simple norme » (p. 162).

Soit pour mieux dire : « Instrument de gouvernementalité indirecte des conflits, [les SMP] ne sont pas, comme voudraient le faire croire une vulgate droit-de-l’hommiste, une excroissance odieuse de la globalisation, mais le produit de la décantation technologique, idéologique, économique de la machine de guerre américaine. Aussi est-il nécessaire de s’affranchir des caricatures et d’une diabolisation qui revient souvent à hystériser le débat et qui s’avère, au final, incapable de circonscrire la signification du phénomène. Il s’agit de considérer le nouveau mercenariat pour ce qu’il est, c’est-à-dire un « événement » historique et stratégique, une « mutation » des forces armées, d’en souligner les errances mais également l’intérêt, et surtout d’entrevoir l’influence que le phénomène va exercer sur la guerre à venir et comment il va en définir la nature » (pp. 245-246).

Des mirages de la technologie au recours aux forces indigènes…


« Révolution des systèmes d’armes, hypostasie de la « guerre technique », la Révolution dans les affaires militaires (…) développe une vision totémique, quasi religieuse, de la technologie militaire comme facteur de supériorité stratégique » (p. 77). Engagée sous l’ère Clinton, cette réforme stratégique, capacitaire et opérative va rapidement trouver ses limites dans les conflits « contre-insurrectionnels », fondamentalement asymétriques, qui caractérisent les temps présents. La distanciation du champ de bataille - et son soubassement idéologique incarné par la doctrine du « zéro mort » - est en effet incompatible avec la nécessité imposée par toute guérilla d’occuper et quadriller le terrain, d’aller au contact et « faire du résultat » dans les profondeurs des rangs averses.

Confrontés à la résurgence de ces « petites guerres » que les anciennes puissances coloniales de la « Vieille Europe » avaient dû mener aux XIXe et XXe siècles, les Etats-Unis vont finalement se rallier aux nécessités qui s’imposent, avec le pragmatisme qui les caractérise : « (Ils) se contentent de réactiver la stratégie ancestrale de l’ indirect rule  mise en pratique par l’Empire britannique dans ses colonies indiennes, stratégie qui avait pour objet de faire baisser sensiblement la visibilité de la force occupante » (p. 215). Bref, ils cherchent à maintenir et amplifier leur influence directe en Irak comme en Afghanistan à mesure que celle-ci est moins visible. Pour ce faire, les forces mercenaires sont idéales, comme l’avait déjà souligné un conseiller de la cour du roi d’Angleterre Jacques Ier, désireux de contrarier la présence espagnole en Virginie, au début du XVIIe siècle. En l’absence de guerre ouverte, il s’agissait de s’appuyer sur un prestataire privé, à savoir les employés de la compagnie de Londres : « Si l’entreprise échoue, la responsabilité ne reposera que sur leurs têtes. Ce ne sera que la tentative de gentilshommes privés ; l’Etat ne souffrira aucune perte, aucune calomnie. Si en revanche elle est couronnée de succès, ils seront toujours vos sujets, ils l’auront fait pour vous, ils se prosterneront aux pieds de Sa Majesté et lui en feront profiter » (2) (p.98).

Le livre de Georges-Henri Bricet des Vallons décrit parfaitement ces impératifs, et leurs conséquences pour le moins hétérotéliques lorsque les théories se confrontent à l’épaisseur du « brouillard de la guerre », tout en soulignant au passage quelques vérités très éloignées des images d’Epinal véhiculées autour du phénomène mercenaire :

1/ Ces nouveaux « soldats de fortune » sont en fait pour l’essentiel employés dans le soutien aux armées, les fonctions supports des théâtres de guerre - y compris sous l’angle anthropologique (3) - et non dans les opérations elles-mêmes : en Irak, « 80% des activités militaires privatisées concernent la logistique et 20% les missions de sécurité proprement dites » (p. 90) ;

2/ Certes mieux payés, pour certain d’entre eux, que les militaires de grade équivalent, ces « contractors » sont en réalité nettement plus rentables pour les autorités politiques, qui n’ont pas à prendre en charge leur formation (initiale et continue), leur logistique et surtout leurs retraites (voire souvent leurs soins et autres pensions d’invalidité) - l’essentiel des surcoûts constatés en Irak étant lié à la sous-traitance locale et aux contrats en cascade : « Le caractère dispendieux de l’externalisation tient surtout à la chaîne de sous-traitance  de la sécurité par les firmes de logistique. Incapables d’assurer elles-mêmes leur sécurité, elles se sont trouvées dans l’obligation de déléguer leur protection à des SMP, créant un effet domino. En effet, les contrats directs avec le gouvernement américain sont minoritaires par rapport aux contrats indirects » (p. 188).

3/ Si la représentation du métier renvoie encore à la mythologie des guerres post-coloniales et de ses « soldats perdus », d’origine européenne, la réalité actuelle est toute autre, car les nouveaux mercenaires sont pour l’essentiel des salariés non occidentaux (si tant est par ailleurs que les armées « occidentales » soient encore majoritairement constitués de militaires de souche indigène…) – la « multiethnicité des forces privées » étant une réalité manifeste (4) : 


                                                                  IRAK                                 AFGHANISTAN

Origine du contingent mercenaire   Nombre de mercenaires     %    Nombre de mercenaires      %
 

Employés occidentaux et 

internationaux                                         19.120                    57%          4.000 / 6.000            20%
 

Dont employés du tiers monde                 13.000                    39%          1.500 / 2.000              7%

Employés autochtones                             14.600                    43%         15.000 / 20.000          80%
 

Total                                                      33.720                   100%         19.000 / 26.000        100%

 

Guerre et culture : retour aux fondamentaux
 
Et la situation en Afghanistan est encore plus criante qu’en Irak – un pays il est vrai de vieille tradition urbaine et cultivée : « […] Le laisser-faire « permet d’occuper les seigneurs de la guerre, car si on leur retirait ce genre d’affaires, on se retrouverait avec de gros problèmes. Cela fournit du travail à leurs hommes et permet de les retirer de la rue » (5). Un instrument de contrôle social (…) à l’efficacité très limitée et qui, s’il peu feindre d’accoucher sur le court terme d’une illusion de stabilité, au moins dans les centres urbains, risque au final de coûter très cher à l’USAF et aux Américains. Cette politique occidentale du « laisser-faire » pourrait en effet servir de support au renforcement de futurs mouvements insurrectionnels si le fragile équilibre obtenu par la Coalition venait à se disloquer » (p. 225)…

Même porté par la mondialisation libérale, le développement actuel des forces mercenaires  n’est pas sous-tendu par les seules lois du marché. Il est également le fruit de l’effondrement des croyances collectives, du désenchantement qui tend à délégitimer l’esprit de sacrifice propre au métier des armes, bref d’« un poison plus puissant que l’argent : le chant de sirène de la Fin de l’Histoire. (…) Quel horizon spirituel et patriotique un jeune officier saint-cyrien a-t-il en 2008 ? Se bat-il encore pour l’armée française ou pour un gouvernorat européen au service des intérêts transatlantiques ? » (p. 176). La réponse est bien évidemment dans la question. Même s’il est permis de trouver somme toute plutôt rassurant que la violence ne soit pas le monopole des « peuples jeunes » aujourd’hui pour l’essentiel issus de l’hémisphère Sud (6), et que la sortie de la Modernité se manifeste, aussi, pour la poignée de jeunes vétérans des armées occidentales qui se reconvertissent dans le mercenariat, par un retour aux sources et un goût intact pour toutes les formes exécutives de la polémologie chère à Gaston Bouthoul… L’auteur ne s’y trompe pas, ayant choisi de citer en exergue de son ouvrage Ernst Jünger (« C’est la guerre qui a fait des hommes et des temps ce qu’ils sont »…) et Nietzsche (« L’on a renoncé à la grande vie lorsque l’on renonce à la guerre »).

Servie par une écriture à la fois fluide et serrée, cette étude se lit comme un roman. Celui du chaos à venir. Car l’issue est prévisible lorsque des peuples repus, vieillissants et rongés par la perte du sens du sacré s’en remettent à des forces mercenaires, de surcroît massivement allogènes, pour assurer leur sécurité… Tout comme la Révolution imaginée par le président Mao, la sortie de la Modernité ne sera définitivement pas un « dîner de gala » !


© POLEMIA
25/03/2010

George-Henri Bricet des Vallons, IRAK, terre mercenaire. Les armées privées remplacent les troupes américaines, préface de Jean-Philippe Immarigeon, Editions Favre SA, Lausanne, novembre 2009, 268 pages, 20 €.
http://www.amazon.fr/Irak-terre-mercenaire-remplacent-am%C3%A9ricaines/dp/2828910954/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1268561487&sr=1-1-spell

Notes :

(1) Invité sur ce thème de la stimulante émission sur l’actualité géopolitique européenne diffusée sur Radio-Courtoisie  Chroniques de la Vieille Europe  (22/09/2009) : http://vieilleeurope.free.fr/?p=161 et http://pehele.podomatic.com/entry/eg/2009-09-23T01_54_22-07_00

 (2) Cité par T.J. Wertenbaker,  Virginia Under The Stuarts, 1607-1688 , in the Shaping of Colonial Virginia, Princeton University Press 1914.

(3) L’un des chapitres les plus intéressants du livre, avec celui consacré au lobbying agressif mais sous un biais politiquement correct des SMP auprès de l’ONU (pp. 128-131), est relatif au programme  Human Terrain System  : la mobilisation, sous l’impulsion de l’ancienne analyste de la RAND Corporation et de l’Office Naval Research, Montgomery McFate, de chercheurs et universitaires spécialistes en anthropologie et plus généralement en sciences humaines dans la lutte contre-insurrectionnelle - notamment en matière de renseignement (pp. 148-155). Les conclusions de l’auteur laissant supposer un échec de ce programme, et donc de ce type d’initiatives, sont en revanche moins convaincantes : il est au contraire à parier que, la lutte contre-insurrectionnelle se gagnant pour l’essentiel « dans les cœurs et les esprits » (donc au travers des systèmes de représentations), le créneau de la connaissance et de la manipulation mentales constitue en soi un marché « mercenaire » tout à fait porteur. Il n’est d’ailleurs pas innocent que Montgomery McFate ait directement contribué  la rédaction du nouveau manuel de contre-insurrection américain, l’US Army Field Manual (FM 3-24) Counterinsurgency, inspiré par le général David H. Petraeus (décembre 2006).
 

(4) Ces chiffres ne concernant que les personnels armés. Tableau reconstitué à partir des données sur l’Irak établies par la PSCAI en 2008 (citées page 91) et, pour l’Afghanistan, du rapport Private Security Companies and local populations, Rapport Swiss Peace, novembre 2007  (p. 220)

(5) Peter Singer, cité dans War PLC  de S. Armstrong (éditions Faber & Faber, Londres 2008).
 

(6) Au moment de la Révolution conservatrice, au sortir de la Première Guerre mondiale, la jeunesse – et donc la vitalité – d’un peuple pouvait se mesurer à l’aune de son affranchissement des diktats de la bien-pensance imposés par la bourgeoisie installée, et – déjà – d’un libéralisme mortifère. « Les peuples jeunes savent certes aussi que l’étatisation ne fait d’abord que protéger l’homme, mais qu’elle ne les comble pas encore. Et au même moment où nous tirons la conclusion de la première question : Que faire de nos masses ? sort d’elle et se dresse pour ainsi dire contre elle la seconde question : Que faire de l’homme ? c’est une question tout autre que celle qui demande : Comment sauver la nature face à la machine ? Les peuples vieux ont trouvé ne réponse facile à cette question : par un individualisme qui a précipité dans le machinisme tout ce qui ne peut pas s’affirmer comme individu » (in « La révolution des peuples jeunes » d’Arthur Moeller van den Bruck, p. 96, préface d’Alain de Benoist, éditions Pardès 1993).

Image: IRAK, terre mercenaire.

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