« La France, ça ne marche pas au mélange »

mardi 19 janvier 2010

Paru il y a près de dix ans Le Défi gaulois, carnets de route en France réelle est désormais disponible en ligne sur le site de Polémia.

Il a paru intéressant à Polémia d’en republier le chapitre 4 : La France, ça ne marche pas au mélange, pour au moins trois raisons :

- Mettre en évidence l’extraordinaire continuité entre la politique conduite par Jospin, il y a dix ans, et celle de Sarkozy aujourd’hui ; c’est la même idéologie unique qui met en œuvre les mêmes pratiques.

- Souligner l’absolue contradiction entre le métissage contraint et le développement des comportements de terrain identitaires.

- Nourrir le débat sur l’identité française et ses racines gauloises.
Les sous-titres sont de la rédaction ainsi que les textes entre crochets qui actualisent le texte.

Polémia


Politique d’intégration : trente ans d’échec

Il y a plus de vingt ans (30 ans aujourd’hui, NDLR) qu’ont été engagées les premières actions de politique de la ville, la politique dite « d’habitat et vie sociale » visant à améliorer le cadre de vie et l’aménagement des immeubles dans les cités à forte population immigrée. Il y a près de vingt ans qu’ont été engagées, au début du premier septennat Mitterrand, les premières grandes actions de propagande en faveur de l’intégration des immigrés. Avant même la création de SOS-Racisme et de l’instrumentalisation des crimes soi-disant racistes, c’est la « marche des beurs », avec le slogan « la France, c’est comme une mobylette, ça marche au mélange » Après vingt ans d’injection massive de crédits dans les cités, de propagande dans les têtes, le gouvernement socialiste reconnaît que ça ne suffit pas, que ça ne marche pas.

Dix millions d’enfants d’étrangers issus de l’immigration

C’est Chevènement lui-même qui chiffre l’immigration à quatorze millions, ajoutant aux quatre millions d’étrangers les dix millions d’enfants d’étrangers issus de l’immigration, dont il reconnaît ainsi implicitement qu’ils doivent être comptés…à part. Chiffres publiés dans Le Monde de septembre 1999. Sur ces quatorze millions, près de quatre millions correspondent à une immigration d’origine européenne parfaitement ou presque parfaitement assimilée. Restent dix millions : dix millions d’étrangers ou d’enfants d’étrangers venus d’Afrique du Nord, d’Afrique noire, de Turquie, d’Asie, du sous-continent indien ou d’Amérique du Sud, (depuis dix ans, il est rentré près de 200 000 étrangers supplémentaires par an, sans compter les naissances NDLR,).

« L’insertion » s’est substituée à « l’assimilation »

Dix millions d’étrangers ou d’enfants d’étrangers pour lesquels les bien-pensants eux-mêmes ont renoncé au terme républicain d’assimilation, lui préférant celui, au sens tout différent, d’insertion. Or ce n’est pas une différence de nuance, c’est une différence de sens. Être inséré, c’est vivre entre soi, comme chez soi, mais chez les autres. Être assimilé, c’est vivre chez les autres, avec les autres, comme les autres. Encore faut-il le vouloir, et des deux côtés - je parlerai plus loin du « troisième larron », ces Gaulois sur les terres desquels se jouent ces odieuses tractations. Que le gouvernement soit d’accord pour brader le pays, pour tout donner, cela semble, hélas, évident. Que beaucoup d’immigrés soient d’accord pour en prendre le plus possible et en redemander toujours, cela coule de source. Pour prouver sa bonne volonté et se donner les verges qu’il faut pour être bien battu, le gouvernement va multiplier des mesures favorisant ces populations étrangères au détriment de la population française. Mesures, bien sûr, toujours insuffisantes.

Lutte contre la discrimination et mixité sociale

Le gouvernement Jospin annonce donc un plan de lutte contre la discrimination raciale, qui prépare une loi pour améliorer la mixité sociale - traduisez la mixité ethnique - dans les logements, qui vise à imposer le mélange jusque dans les boîtes de nuit et l’embauche obligatoire sur critères ethniques de jeunes arabes ou de jeunes noirs. Le numéro est très au point : SOS Racisme demande à quelques-uns de ses militants le nom de boîtes de nuit à la mode, y envoie trois couples, « un blanc, un black, un beur ». Résultat annoncé par Nicole Hoarau, permanente des potes : « le couple blanc est toujours entré, le couple black parfois, le beur jamais. » Pratiques discriminatoires évidentes, - cela s’appelle « ethniciser les établissements » -, flagrants délits pour 45 boîtes de nuit sur 88. Mesures gouvernementales. Tout cela avec l’intervention des forces de l’ordre, inscriptions sur les mains courantes, sous l’œil vigilant des huissiers requis et des médias locaux. Le gouvernement n’ayant rien de plus urgent à faire que de promettre une « charte d’accueil des jeunes dans les discothèques », signée entre l’État, les professionnels et les associations. Deux contre un, et le tour est joué. Ce que ne dit pas l’histoire, c’est si ce test a été aussi pratiqué à l’entrée des boîtes blacks ou des fêtes qui rythment le calendrier coranique.…

Sanctionner plus efficacement : inverser la charge de la preuv
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Et si vous n’allez pas danser tous les samedis, ne vous inquiétez pas, Jospin pense quand même à vous, surtout si vous êtes susceptible de ne pas embaucher un jeune issu de l’immigration. En effet, pour « sanctionner plus efficacement les discriminations », Jospin a annoncé un aménagement de la charge de la preuve en matière de droit au travail et de logement. « Ce ne sera plus au plaignant d’apporter la preuve de la discrimination. Il reviendra désormais au juge de l’apprécier d’après les pièces du dossier ». Vaste programme. Il sera donc tout à fait possible pour n’importe quel chômeur parisien de se faire embaucher dans un supermarché chinois du XIIIème, dans un salon de coiffure afro du XVIIIème ou comme vendeur de saris du côté de la gare de l’Est…

Le président du MRAP réclame la Halde…il l’aura

Malgré cela, les sept cents “ jeunes des banlieues ” réunis à la Grande Arche de la Défense, le 18 avril 2000, avec sept ministres, pour les Assises de la citoyenneté, n’étaient pas tous satisfaits - pauvres chéris ! Mouloud Aounit, le président du MRAP, pour “ trois quart satisfait ”, a annoncé, pour sa part, que “ les jeunes veulent vivre en citoyens, dans le respect de la pluralité, (et qu’) on a tourné la page du discours intégrationniste ”, regrettant que ne soit pas créée une autorité administrative indépendante pour lutter contre les discriminations.
Ni plus, ni moins.
(La HALDE sera créé sous la présidence Chirac, Sarkozy étant au gouvernement, NDLR).

La schizophrénie s’installe entre les institutions et l’opinion

Ces jeunes avaient noté, avec une touchante perspicacité, qu’il y avait un certain écart entre “ les bonnes volontés du gouvernement ”, les mesures qui “ vont dans le bon sens ” et …leur application sur le terrain.
Car c’est bien une espèce de schizophrénie qui s’installe entre les institutions officielles qui imposent le mélange et une société qui cherche par tous les moyens à s’en échapper.

Le mélange est obligatoire…

Le mélange s’opère en effet dans tout ce qui est obligatoire et organisé par la société : l’école publique, les centres de loisirs et les colonies de vacances municipales, le sport subventionné, où la composition des équipes est indissociable d’une volonté affichée de promouvoir le métissage général. Sans parler des places gratuites dans les stades offertes aux jeunes des banlieues qui montrent ainsi, par télévision interposée, leurs frimousses réjouies à la France entière. Le monde de la publicité, lui, s’est placé de lui-même sous la bannière de Benetton (rejoint depuis par celui des grandes entreprises, NDLR).

…Mais tout le monde s’efforce d’y échapper

Mais la réalité est tout autre. C’est la fraude à la carte scolaire, un vrai sport national, c’est la ruée vers les écoles libres. C’est le choix d’un logement parfois coûteux ou éloigné du lieu de travail, mais tranquille. Tel brave petit bourgeois, qui dira aux sondeurs, pour se faire bien voir, que l’immigration n’est pas un problème, votera avec ses pieds en changeant ses enfants d’école. À Paris, la sectorisation des collèges est un échec complet, les parents s’évertuant à choisir pour leurs enfants les établissements qui leur conviennent, en fonction des populations qu’ils accueillent. Quant au prix de l’immobilier, il est le reflet exact de l’évolution en matière d’immigration. À Villeneuve-la-Garenne, ville proche de Paris, le prix des logements s’effondre, tout simplement parce que ses habitants fuient une immigration excessive pour se réfugier dans les bourgs et les villages du Vexin français, du Vexin encore français.
Au-delà de ces choix de vie réfléchis, ce sont mille exemples de la vie quotidienne qui nous montrent ce que les Français font de leur liberté.

Les musiques des uns ne sont pas celles… des autres

N’est-ce qu’une question de goûts musicaux si les concerts de musique classique, de variétés françaises, de groupes celtiques, de techno,  - sans parler du RIF, le rock identitaire français! - ne drainent pas le même public que le rap ou le raï? Aller écouter le dimanche l’Orchestre national d’Ile-de-France à Villarceaux ou l’Orchestre national de Barbès, est-ce seulement un choix culturel? Les amateurs de Johnny Halliday, au Champ de Mars ou au Parc de Sceaux ne sont pas ceux des groupes Armaguedon, Base et Acide ou J.Mi Sissoko.

Et les loisirs ne sont pas les mêmes

Plus simplement encore, les lieux où se fêtent les petits et grands événements de la vie familiale ne seront pas les mêmes pour chacun : les familles bien gauloises de Colombes, de Gennevilliers ou de Villeneuve se retrouvent pour baptêmes, anniversaires, communions ou mariages au Campanile ou au Climat  et, si vous voulez danser la valse ou le tango, faites un  tour dans les guinguettes des bords de Marne…

Nos fils ont élu quelques bars irlandais pour la qualité de leurs bières, mais aussi pour leurs jolies rousses, même si quelques racailles viennent chahuter lors de « Saint Patrick »  trop médiatisées. Et quand ils nous ont invités à voir Starwars sur l’écran géant du Gaumont Italie, ce n’est ni l’heure tardive ni le prix des places qui pouvaient à eux seuls expliquer le style du public : mille jeunes de vingt à trente ans - presque tous masculins - propres et bien coiffés, avaient ce soir-là quitté leur ordinateur pour retrouver les grands mythes du fantastique occidental. Et ce n’étaient pas des jeunes des banlieues.

Jean-Yves Le Gallou 
octobre 2000
Polémia


Le Défi gaulois, carnets de route en France réelle
http://www.polemia.com/pdf/defigaulois.pdf

Reprise
19/01/2010

Image : Intégration
 

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