Référendum sur les minarets : nous sommes tous des Suisses allemands (édito 12/09)

jeudi 3 décembre 2009

Le non des Suisses à la construction des minarets, non acquis par référendum, le 29 novembre 2009, est un événement majeur ; d’autant que la décision souveraine du peuple suisse a été adoptée à une large majorité : 57,5% des votants (avec une participation de 53,4%, absolument exceptionnelle pour un référendum populaire) ; et 22 des 26 cantons : tous les cantons alémaniques (sauf les bobos de Bâle ville), le Tessin italien, les Grisons romanche, le Jura français et les cantons franco alémanique de Fribourg et du Valais.

En fait les Suisses, parce qu’ils restent un peuple libre, ont pu parler au nom de tous les Européens. C’est en tout cas l’opinion de l’oligarque Cohn-Bendit reconnaissant que « Les Suisses ont voté comme le feraient sans doute une bonne partie des Européens »…qu’il n’est pas question d’interroger d’ailleurs.

La réponse populaire est claire :

1-Oui, à la défense de l’identité, c'est-à-dire des permanences collectives et aux traditions locales et nationales ; significativement, les électeurs des quatre cantons suisses d’origine ont voté à plus des deux tiers pour le oui au référendum, c'est-à-dire pour le non aux minarets.

2-Non aux « accommodements raisonnables » (selon l’expression québecquoise) avec l’islam. « Accommodements raisonnables » qui sont en fait des accommodements déraisonnables conduisant à accepter successivement : les lieux de culte puis les mosquées, puis les mosquées avec minarets ; le voile islamique puis la burqa ; les repas halal puis l’interdiction du cochon. Les Suisses ont sous les yeux les mauvais exemples allemands, britanniques et français : et ils n’en veulent pas !

3-Non au chantage financier.
L’oligarque Cohn-Bendit a déclaré : « La plus formidable des ripostes – mais je rêve – serait que les plus riches des pays musulmans retirent leur argent des banques suisses. » Mais ce chantage a déjà été fait pendant la campagne électorale et il n’a pas marché. Il y a des limites à la collaboration économique : même Zurich a refusé les minarets !

4-Non au chantage « moral »: la campagne des oligarques du système dominant a tourné autour de la dénonciation de la « xénophobie ». Cela n’a pas pris. Alors que l’Union démocratique du centre (UDC, parti du peuple suisse) ne pèse (ce qui n’est déjà pas mal) que 28% des suffrages, le non aux minarets l’a emporté par 58% des votants, soit plus du double. L’opinion modérée et les féministes se sont ralliés au non à l’islamisation. En France, le mouvement de gauche « Riposte laïque » s’est réjoui du résultat et dénonce les campagnes de diabolisation.

5-Oui, à la démocratie :
c’est au peuple de trancher pas aux oligarques ni aux juges. Certes les Verts ont annoncé leur décision de saisir la Cour européenne des droits de l’homme pour obtenir l’annulation du référendum. Mais l’UDC a immédiatement réagi en annonçant que, dans ce cas, il faudrait alors dénoncer la convention européenne des droits de l’homme attentatoire aux libertés suisses.

6- oui au désaveu des sondages : alors que les sondages donnaient, dans les meilleurs cas de figure, un rejet de l’initiative à près de 45% des voix, c’est un résultat diamètralement opposé qui est sorti des urnes, puisque 57,5% des votants se sont exprimés pour l’initiative, c’est à dire en faveur de l’interdiction des minarets. Cela montre que les sondages sont par essence biaisés, et sans correction possible, par les réponses données par les sondés qui ne correspondent pas à leurs véritables intentions de vote – phénomène particulièrement marqué sur les sujets sensibles, cibles des diabolisations.

7-Non à la théocratie des droits de l’homme.
Il est en effet anormal que quelques juges, choisis pour leur conformisme au politiquement correct puissent décider depuis Strasbourg à la place des peuples. Il n’est pas acceptable qu’ils décident à la place des Suisses de leurs règles d’urbanisme. Il n’est pas acceptable non plus qu’ils décident à la place des Italiens du fait de savoir s’il doit y avoir ou non des crucifix dans les salles de classe. Il n’est pas davantage acceptable qu’ils décident à la place des Français du contenu de leurs lois sur l’immigration, ce qui les rend parfaitement inefficaces contre l’immigration clandestine. Il faut résilier la Convention européenne des droits de l’homme qui ne sert pas à protéger les libertés individuelles mais qui est utilisée pour détruire les identités collectives.

8-Non aux oligarques de la superclassse mondiale : il ya un intéressant parallèle à faire entre la votation suisse sur les minarets et l'entrée en vigueur du traité européen de Lisbonne qui interviennent à peu de jours près:
-d'un côté la réponse populaire
-de l'autre la machine à gouverner sans le peuple.
Or rarement la condamnation des oligarques aura été aussi forte. Alors que l’UDC ne rassemble que 28 % des suffrages, 58% Suisses l’ont suivi dans son opposition aux minarets : en désavouant la totalité des grands médias, les grands responsables économiques et financiers, les évêques et les rabbins, les chefs syndicaux et le tout culturel.

9-Oui aux hommes politiques courageux : fils d’un tyrolien et d’une valaisanne, Oskar Freysinger l’inspirateur du référendum sur les minarets est un pur produit du « réduit alpin ». Son initiative n’était pas allés sans soulever l’inquiétude des moins audacieux de ses amis. Une belle leçon de courage et de lucidité pour les hommes politiques qui sont parfois tentés - y compris dans les partis populistes - de mettre de l’eau dans leur vin.

10-Oui à la démocratie directe : la post démocratie européenne, sous contrôle de la tyrannie médiatique, n’a rien à voir avec la vraie démocratie. Seul le référendum d’initiative populaire permet aux peuples de s’exprimer. Nous en sommes loin en France où un référendum ne peut être organisé qu’à la demande de 185 parlementaires (zéro en Suisse) et 4,5millions d’électeurs ( 100 000 en Suisse). Précisons de surcroit que Nicolas Sarkozy a fait retirer de la Constitution française l’article prévoyant l’organisation automatique d’un référendum pour l’entrée de tout nouveau pays dans l’Union Européenne : il s’agissait alors de supprimer le seul verrou à l’adhésion de la Turquie. Turquie dont le Premier Ministre Erdogan a vilipendé la décision suisse. Une décision qu’il a d’ailleurs contribué à provoquer en citant, lors d’une campagne électorale, un « poète » turc pour lequel : « Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats. »

11- oui, à l’Europe des peuples libres


Polémia
03/12/2009


Voir :
VIVE LES SUISSES !
Vingt textes pour soutenir les électeurs suisses, lynchés par le politiquement correct
mercredi 2 décembre 2009, par Cyrano
http://www.ripostelaique.com/Vingt-textes-pour-soutenir-les.html



Image : Affiche électorale pour l’initiative
 

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