La façon dont l'oligarchie traite l'homme : une matière première (2)

dimanche 4 octobre 2009
L’Institut Néo-Socratique nous prie d’annoncer la deuxième conférence du cycle 2009-2010 qui se déroulera au cours de l’année à venir sur le thème général :
 
Le Système oligarchique ;
comment il nous domine et comment s’en libérer !
 
Cette  conférence, prononcée par Yvan Blot, Président de l’Institut, se tiendra
Le lundi 19 octobre 2009 à 19H 30
A l’Hôtel Néva (rez-de-chaussée)
14 rue Brey – 75017 PARIS (près de l’étoile)


avec pour titre :

 
La façon dont l’oligarchie traite l’homme : une matière première
 

En avant propos de cette conférence, Polémia en présente la thématique qui sera abordée.

 
La façon dont l’oligarchie traite l’homme : une matière première

1/ Définition de l’oligarchie : Il y a bien des sortes d’oligarchies : militaires, marchandes, politiques, religieuses, voire ethniques. Mais elles répondent toutes à une définition unique : d’après Aristote, c’est le gouvernement de quelques uns dans leur propre intérêt et non dans l’intérêt du peuple. Si l’intérêt du peuple coïncide avec celui de l’oligarchie (pour se faire réélire par exemple), tant mieux ! S’il y a conflit d’intérêt, celui des oligarques l’emporte : on en a des exemples avec la fiscalité, la politique de l’immigration, l’endettement public la politique européenne, par exemple.

2/  l’oligarchie moderne gouverne selon la logique du Gestell (Heidegger).
Le « Gestell » est l’arraisonnement utilitaire ; tout est subordonné à l’utilité, elle-même au service de la volonté de puissance sans but particulier. Le résultat est que la rationalisation des processus sociaux s’accompagne d’une déshumanisation de la société. Trois modèles de « Gestell » se sont affrontés pendant la seconde guerre mondiale : le communisme, le national-socialisme et l’occident oligarchique anglo-saxon. La marque qui caractérise le mieux le Gestell en période de guerre est le fait de s’attaquer massivement aux civils. La famine produite par Staline en Ukraine, les massacres de Pol Pot, le Goulag sont des exemples d’agressions massives de civils dans les régimes communistes. Les massacres des troupes spéciales à l’est (Einsatzgruppen) et dans les camps de concentration sont des exemples dans le nazisme tardif (au début, le régime ne tue pas les civils en masse). Les bombardements systématiques des villes allemandes, ceux de Hiroshima et Nagasaki visant essentiellement les civils de façon délibérée caractérisent la conduite de la guerre par les Anglo-Américains. En tant de paix, l’homme est traité comme « la plus importante des matières premières (Heidegger).

3/ L’homme comme matière première (dite « ressource humaine »).
Il doit avant tout être interchangeable pour les besoins de l’oligarchie marchande. Il doit donc avoir quatre caractéristiques :
- ne pas avoir de racines (ni race, ni  nation, ni religion notamment) ;
- ne pas avoir d’idéal : il doit être un consommateur et un producteur matérialiste et relativiste prêt à gober tous les produits lancés sur le marché (y compris les produits bancaires permettant de l’endetter et donc de mieux le soumettre) ;
- ne pas avoir de religion hors celle de son propre ego, pour être plus facilement isolé donc manipulable ;
- ne pas avoir de personnalité afin de se fondre dans la masse (il doit donc être éduqué de façon purement technique et utilitaire sans culture générale lui permettant de se situer comme homme libre) ;

4/ Pour que l’homme soit une matière première docile, il est finalement nécessaire d’éliminer l’obstacle de la démocratie. La monarchie ne permettait certes pas l’interchangeabilité absolue des hommes et l’oligarchie, pour s’installer, a du l’abattre, en se trouvant pour elle-même, une nouvelle légitimité : la démocratie fut alors mise en avant au 19ème siècle. Mais par la suite, la démocratie fondée sur la nation s’est révélé un obstacle à l’interchangeabilité mondiale des hommes, donc à l’utilitarisme au service de l’oligarchie.

Il a donc fallu vider la démocratie de son contenu réel. Cela consiste à dissoudre le cadre national qui est un cadre d’enracinement, le cadre historique d’enracinement de la démocratie. Le parlementarisme a été affirmé et en même temps vidé de son contenu : il n’y a plus de séparation des pouvoirs et le soit disant pouvoir législatif est totalement dominé par l’exécutif. Le vrai pouvoir est dans les mains des dirigeants oligarchiques des grands partis politiques en liaison avec de puissants lobbies syndicaux, bancaires, culturels et cultuels. La démocratie directe est bannie (sauf en Suisse et avec de grandes restrictions aux USA, en Italie et en Allemagne) car le citoyen doit être réduit à la condition de spectateur, non d’acteur, de la politique. Le citoyen est magnifié en paroles mais il est réduit dans les faits à n’être qu’un agent économique, une matière première de premier choix, un « animal technicisé » (autre formule de Heidegger).

Il faut donc, pour que les peuples occidentaux sortent de cette aliénation, qu’ils prennent conscience de leur servitude malgré le conditionnement médiatique (Voir Hayek : la route de la servitude qui n’est pas que celle des régimes totalitaires !). Il faut ensuite qu’ils réagissent en réclamant notamment le droit d’intervenir dans la conduite de la politique, ce qui suppose aujourd’hui l’introduction de la démocratie directe !

Voilà l’analyse, décidemment très « politiquement incorrecte » que nous développerons !

Yvan Blot
28/09/2009

Correspondance Polémia
04/10/2009

Image : Aristote

Note : 1er conférence : Pouvoirs oligarchiques et démocratie de façade
http://www.polemia.com/article.php?id=2354


 

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