Europe musulmane : la bombe à retardement démographique est en train de transformer notre continent

samedi 19 septembre 2009

Un pavé dans la marre. Avec cet article, le vénérable quotidien britannique, le Daily Telegraph, brise la loi du silence sur l’islamisation galopante et le formidable bouleversement démographique que connaît le vieux continent. À quand le même courage chez les gros titres de la presse française ?


La Grande-Bretagne et le reste de l’Union européenne ignorent une bombe à retardement démographique : un afflux important d’immigrés ces dernières années, dont des millions de musulmans, changera entièrement la face du continent au cours des 20 prochaines années, et cependant aucun décideur politique n’en parle.

Les chiffres sont alarmants. En Espagne, seulement 3,2 % de la population étaient nés à l’étranger en 1998. En 2007 c’était 13,4 %. La population musulmane d’Europe a plus que doublé au cours des 30 dernières années et aura encore doublé d’ici 2015. A Bruxelles, les sept prénoms les plus donnés récemment aux bébés étaient Mohamed, Adam, Rayan, Ayoub, Mehdi, Amine et Hamza.

Le faible taux de natalité des Blancs en Europe, couplé avec l’accroissement plus rapide du nombre d’immigrés, changera complètement la signification de la culture et de la société européennes.

La modification de la composition de la population aura des répercussions considérables sur l’éducation, le logement, la santé, le travail, les arts et dans tous les domaines.

Cela pourrait avoir un impact d’une importance capitale sur la politique extérieure. Une étude a été présentée à l’US Air Force à propos de la possible évolution des relations entre Américains et Européens. Cependant, les responsables de l’Union européenne admettent que l’on n’accorde pas suffisamment d’attention à ces sujets.

Selon Jerôme Vignon, directeur à l’emploi et aux affaires sociales de la Commission européenne, les dirigeants de l’UE ont surtout mis l’accent sur les demandeurs d’asile et le contrôle de l’immigration plutôt que sur l’intégration de ceux déjà présents sur le territoire. « Cela a été certainement sous-estimé – il y a une rhétorique générale qui consiste à dire que l’intégration sociale des immigrés devrait avoir autant d’importance que la surveillance du flux entrant de migrants. » Mais, admet-il, la rhétorique est rarement à l’origine d’une politique.

Les pays de l’Union européenne accueillent depuis longtemps des immigrés, mais deux tendances importantes sont apparues ces dernières années. Les immigrés sont de plus en plus venus d’en dehors des économies développées et leur nombre n’a cessé d’augmenter.

La croissance de la population musulmane est particulièrement intéressante. Non que les musulmans soient les seuls immigrés à arriver en grand nombre dans l’Union européenne : les immigrés arrivent en quantité de tous les points de la planète. Mais les musulmans constituent un ensemble spécial de problèmes, outre le fait que des atrocités ont été commises en Occident au nom de l’Islam.

Aux Etats-Unis, le Pew Forum on Religion and Public Life, qui fait partie d’un organisme apolitique, le Pew Research Centre, a noté dans un rapport :  « Ces pays [de l’Union europénne] possèdent des traditions historiques, culturelles, religieuses et linguistiques enracinées. Jeter dans ces environnements des centaines de milliers, et dans certains cas des millions, de gens qui ont une apparence différente, parlent et agissent différemment, crée souvent un équilibre social difficile. »

Quelle est l’ampleur des changements de population ? Tout le monde est conscient que des zones de certaines villes européennes sont en train de devenir de plus en plus musulmanes, et que le changement est en train de s’accélérer. Mais les données brutes sont difficiles à obtenir car il s’agit d’informations sensibles : beaucoup de pays de l’Union européenne ne recueillent pas de statistiques démographiques par religion.

Les chiffres de l’Union européenne sur l’immigration en général sont instructifs à eux seuls. Dans les dernières années du XXe siècle, les vingt-sept pays de l’Union Européenne avaient un excédent migratoire de cinq cent mille personnes chaque année.  « Mais, depuis 2002 », d’après le dernier rapport de l’Union européenne, « le solde migratoire dans l’Union a en gros triplé pour atteindre entre un million six cent mille et deux millions de personnes par an ».

Ce rythme accéléré a rendu complètement fausses les prévisions antérieures. En 2004, l’Union européenne pensait que sa population aurait diminué de 16 millions en 2050. Elle estime à présent qu’elle aura augmenté de dix millions en 2060. On s’attend à ce que la Grande-Bretagne devienne le pays le plus peuplé de l’Union européenne en 2060, avec une population de 77 millions d’habitants. A l’heure actuelle, elle compte vingt millions d’habitants de moins que l’Allemagne. On s’attendait à une chute brutale de la population italienne : à présent, on prévoit une stagnation.

L’étude réalisée pour l’US Air Force par Leon Perkowski, en 2006, a trouvé au moins quinze millions de musulmans dans l’Union européenne, et peut-être jusqu’à vingt-trois millions. Ils ne sont pas, bien sûr, répartis de manière uniforme. D’après le Migration Policy Institute des Etats-Unis, les habitants musulmans représenteront plus de vingt pour cent de la population de l’Union européenne en 2050, mais ils atteignent déjà cette proportion dans plusieurs villes. Les Blancs seront minoritaires à Birmingham en 2026, affirme Christopher Caldwell, un journaliste américain, et plus tôt encore à Leicester. D’après une autre prévision, les musulmans pourraient dépasser les non-musulmans en France, et peut-être dans toute l’Europe occidentale, d’ici le milieu du siècle. L’Autriche était à 90% catholique au XXe siècle mais l’Islam pourrait être la religion majoritaire chez les Autrichiens de moins de quinze ans en 2050, déclare M. Cardwell.

Estimer les taux de croissance prête à discussion. Les taux de natalité sont difficiles à prévoir, et le nombre des immigrants peut connaître des flux et des reflux. Mais Karoly Lorant, un économiste hongrois qui a rédigé un rapport pour le Parlement européen, calcule que les musulmans forment déjà 25 pour cent de la population à Marseille et Rotterdam, 20 pour cent à Malmö, 15 pour cent à Bruxelles et Birmingham, et 10 pour cent à Londres, Paris et Copenhague.

Des sondages récents tendent à montrer que la radicalisation redoutée des populations musulmanes sur le sol européen ne s’est pas produite. On peut donc espérer que les nouveaux-venus s’intégreront avec succès. Cependant certains signes semblent indiquer que les deuxième et troisième générations sont plus difficiles à intégrer que leurs parents. Selon une étude réalisée par le think-tank britannique Policy Exchange, si 70 % des musulmans de plus de 55 ans estiment avoir autant en commun avec des non-musulmans qu’avec leurs coreligionnaires, ce chiffre tombe à 62 % dans la tranche d’âge 16-24 ans.

Ces changements démographiques sont une cause de malaise dans toute l’Europe. Les sondés disent souvent ne plus vouloir davantage d’immigration, mais la plupart des hommes politiques préfèrent éviter le débat.

La France a interdit le port du voile à l’école, et défendu également d’y porter de grandes croix ou la kippa, pour éviter qu’on prétende que la loi visait exclusivement les musulmans. La Grande-Bretagne, quant à elle, a durci ses lois sur l’incitation à la haine religieuse, mais ces exemples ne témoignent pas d’une réponse législative globale.

Des partis politiques d’extrême droite, dont le British National Party, qui a emporté deux sièges lors des dernières élections européennes, ont profité de ce vide pour apparaître sur le devant de la scène. Geert Wilders, l’homme politique hollandais, qui tient un discours hostiles à l’Islam et qui s’est vu refusée cette année l’entrée sur le territoire britannique, a figuré en tête des sondages dans son pays.

Le forum de Pew avait identifié le silence du courant majoritaire en 2005 : « Le fait que [les partis extrémistes] se retrouvent sur le devant de la scène révèle de manière crue l’état et la qualité des débats sur l’immigration. [Des universitaires] ont avancé l’idée que les élites européennes n’ont pas encore pris à bras-le-corps les questionnements plus larges de race et d’identité autour des musulmans et autres groupes de peur d’être considérées comme politiquement incorrectes. »

Le point de départ devrait être une discussion plus poussée sur l’intégration. Importe-elle vraiment ? Oui, déclare M. Vignon à la Commission Européenne. Sans cela, la polarisation et les ghettos pourraient voir le jour. « C’est mauvais car cela crée de l’antagonisme. Il oppose des pauvres contre d’autres pauvres : les gens avec un faible niveau d’éducation se sentent menacés » dit-il.

L’UE avance que le taux d’emploi est plus faible chez les résidents non issus de l’UE que pour les autres, ce qui rend difficile leur ascension économique et leur intégration. Le manque de maîtrise de la langue en est une des raisons majeures. L’Institut de la Politique Migratoire (Migration Policy Institute) dit qu’en 2007, 28 pour cent des enfants nés en Angleterre et au Pays de Galles avaient au moins un parent né à l’étranger. Ce nombre grimpe à 54 pour cent à Londres. Globalement en 2008, 14,4 pour cent des enfants à l’école primaire avaient une langue maternelle autre que l’anglais.

Les musulmans, qui constituent un groupe très largement divers, n’ont, jusqu’à présent, montré qu’une faible motivation à s’organiser politiquement selon des critères raciaux ou religieux. Mais cela ne signifie pas que leurs voix ne sont pas écoutées. L’Allemagne a commencé à réformer ses lois électorales depuis 10 ans, donnant certains droits de vote à l’importante population turque. Cela serait étrange si cela ne modifiait pas l’attitude du pays sur la candidature de la Turquie pour entrer dans l’UE. L’étude de M. Perkowski explique : « Confrontés à la rapide croissance d’une population musulmane chez ses plus anciens et plus puissants alliés, population sans droit de vote et ayant un poids politique de plus en plus important, les Etats-Unis pourraient être en butte à des défis majeurs dans leur politique extérieure au Proche-Orient. »

La démographie va forcer les hommes politiques à se frotter à ces questions plus tôt qu’ils ne le pensent. Récemment, certains ont commencé à secouer quelque peu le débat. Angel Gurria, le sécrétaire général de l’OCDE, a déclaré en juin : « L’ immigration n’est pas un robinet qu’on peut ouvrir ou fermer à volonté. Nous avons besoin d’une politique juste et efficace sur l’immigration et l’intégration ; une politique qui marche et qui s’ajuste aussi bien aux bonnes qu’aux mauvaise conjonctures économiques. »

Adrian Michaels
Telegraph.co.uk
08/08/2009

Titre original : Muslim Europe : the demographic time bomb transforming our continent

Source : Daily Telegraph (Traduction française de www.fdesouche.com) et http://www.bivouac-id.com


Correspondance Polémia
19/09/2009

Image
: muslimheadscarves
 

Archives Polemia