L’empire euro-américain à nos portes

jeudi 20 août 2009

Pour répondre à ces questions [qui nous sont posées sur notre site], je ne peux mieux faire que d’exposer une fois encore que nous ne pourrons échapper au destin mortel que nous ont préparé nos gouvernants autrement qu’en nous opposant à l’unification de l’Europe, en sortant politiquement de l’Union européenne, et en même temps admettre que pour réussir il nous faudrait des forces économiques et organisationnelles que les Italiens Libres n’ont pas. En réalité, nous avons devant nous une énorme montagne : la volonté univoque de tous les partis, aussi bien italiens qu’européens, qu’ils soient de droite ou de gauche, stimulés, épaulés et alimentés financièrement par l’Amérique ; et ce qui rend la tâche encore plus difficile est le fait que pratiquement aucun citoyen, en Italie ou dans les autres pays, ne sait bien ce qui est en train de se produire, vu la complicité absolue entretenus par les journalistes pour conserver le silence.

Je sais qu’il est difficile, pour beaucoup de gens, de se rendre compte que la cause fondamentale de tous les maux qui nous oppressent est la mise en place, de la part des hommes politiques, des instruments indispensables à la réalisation concrète du projet d’unification de l’Europe ; projet qui auparavant était resté pratiquement sur le papier par crainte de l’ingérence de l’Union soviétique.

Je vais essayer de faire le point de la situation le plus simplement possible, en invitant les lecteurs à regarder les faits tels qu’ils se présentent sous leurs yeux.

Nous pouvons considérer la journée sur 29 mars 2009 comme une date déterminante du long parcours qui a été né cécessaire pour nous préparer à l’élimination de la Nation italienne. En fait, Berlusconi a déclaré solennellement, à l’issue du congrès du Peuple de la Liberté, que la fusion des divers partis du centre-droite servirait, en confluant dans le Parti Populaire Européen, à en faire le groupe le plus fort de tout le Parlement de Strasbourg.

Il s’agit là de la pure vérité ; mais il faut en prendre acte : Toutes les opérations politiques ont pour but d’aboutir au maximum de capacité directive de l’Empire européen. Bien entendu, les paroles de Berlusconi sur le Parti Populaire Européen ont été considérées par tous comme une conséquence logique et bienvenue et non comme le but primaire de la fusion ; mais ce genre de duperie est toujours le même, utilisé et mis en pratique chaque jour par tous les hommes politiques, par tous les dirigeants de parti : faire croire que ce qui a été fait, même au niveau européen, concerne l’Italie, les intérêts de l’Italie, laissant l’Europe et l’Amérique en toile de fond, presque invisibles, alors que c’est le contraire qui est vrai.

L’Italie est seulement le corps dont se sont servis et se servent les politiciens pour construire un empire transatlantique, un corps qu’ils sont en train de forger, morceau par morceau, sur le modèle des formes américaines afin qu’il puisse s’ajouter et l’unifier politiquement aux Etats-Unis d’Amérique.

Quelles sont ces formes ? Celles qui, dans le projet conçu par les politiciens le rendront analogue à l’Amérique : un territoire unique, sans frontières afin de supprimer les Etats, rendre les Régions toujours plus importantes et autonomes, à commencer par le fédéralisme fiscal, afin de devenir ce que sont aujourd’hui en Amérique les Etats (ce n’est pas sans raison que les présidents se sont autoproclamés des Gouverneurs) ; avec l’afflux des immigrés obtenir la multiplicité des races, des religions, des coutumes qui caractérisent l’Amérique, et avec l’imposition d’une constitution unique, une monnaie unique, un marché unique, une police unique, une armée unique, une identité unique, devenir l’Etat européen.

Les instruments strictement politiques ont déjà été créés depuis longtemps à coups de traités. En 1993-1994, le Traité de Maastricht a imposé les règles économiques et financières et a fixé les prémisses de la monnaie unique et de la prétendue « harmonisation » des polices, des codes juridiques, des programmes scolaires, culturels, sanitaires, etc. ; en 1995 a été signé le Nouvel agenda transatlantique (NAT) aux fins de former un bloc unique entre l’Union européenne et les Etats-Unis au niveau politique, économique et militaire (le centre de propulsion du projet est le Transtlantic Policy Network), financé par d’importantes multinationales américaines et eropéennes telles que Michelin, Boeing, IBM, Microsift, la Deutsche Bank et bien d’autres. D’après les recommandations émanant précisément ces jours-ci du Parlement européen, le marché transatlantique unifié devrait commencer à fonctionner à partir de 2015. Le bloc unifié politique et militaire a, en revanche, subi quelques temps d’arrêt ces dernières années mais nul ne doute que, avec la sympathique impulsion donnée par le changement de garde à la Maison-Blanche, on le mettra rapidement au pas.

Un certain nombre de lecteurs penseront alors : qu’y a-t-il de mal à essayer de devenir plus forts en s’unissant à l’Amérique, d’autant plus quand on se trouve à devoir rivaliser avec un monde globalisé ? Eh bien la réponse est très simple : tout ce projet est dénué de réalité. Il a été conçu sans tenir compte ni des antécédents de l’Amérique et de l’Europe, ni de ce qu’est en réalité le « modèle » américain et que les Italiens, les Français, les Allemands, les Espagnols, etc. devraient partager et mettre à exécution.

J’invite les personnes qui sont en train de me lire à réfléchir un instant à quelques-uns de ces téléfilms que les diverses chaînes de télévision nous proposent dans des séries interminables depuis des dizaines d’années : les « policiers », les « soap opera » comme L’Ispettore Tibbs, Ranger Walcher, Le strade della California, Colombo…

Ce sont les Américains qui se racontent eux-mêmes dans ces produits de consommation pour télévision, ce n’est pas nous qui les inventons, ou qui les racontons à partir de nos voyages, de nos études, de notre sensibilité, de nos préjudices. La vie quotidienne en terre américaine est faite de rencontres continuelles entre Blancs, Noirs, Jaunes, Mexicains, Chinois, femmes, hommes, gangs de jeunes rivalisant à qui tuera le plus, policiers corrompus ou jouant aux justiciers, shérifs en compétition avec la police fédérale, vieux menager et politiciens prêts à tout pour aboutir à leurs buts, immigrés clandestins engagés dans la prostitution et dans les trafics d’organes, clochards ressemblant à des lambeux d’êtres humains endormis sur les trottoirs, trafic de drogue constellé d’homicides… Le paradis de la société multiethnique que nous prêchent continuellement nos hommes politiques n’existe pas et ne peur pas exister.

L’Amérique en est la preuve incontestable précisément parce qu’elle est née avec cette caractéristique. Les premiers immigrants anglaise ont débarqué sur la côte américaine (la Virginie) en 1607. Les premiers Noirs les rejoignirent quelques années plus tard, en 1620, amenés par un bateau hollandais qui faisait commerce d’esclaves. C’est à partir de cette époque que sont arrivés en Amérique des individus de toutes les races, de toutes les religions, de toutes les cultures. Mais, en dépit de l’immensité du territoire et de ses richesses considérables, malgré l’origine commune des immigrés et l’usage de la même langue, l’unique modèle culturel qui a pu se développer est le modèle, matériel, du marché, du commerce, du culte de l’argent et de la volonté de l’accroître en abattant toutes les barrières qui fassent obstacle à la circulation des marchandises. De là découle toute l’histoire de l’Amérique, sa volonté de domination pratiquement jusqu’à l’actuelle crise économique.

Inutile de tourner autour du pot : l’Europe doit se tuer pour essayer de leur ressembler. La richesse de l’Europe réside dans son intelligence, sa créativité, ses productions de langues, de pensée, d’art, de musique, de droit, de sciences.

Réduite à un modèle de marché, sens identités de nations, de patries, de civilisations, l’Europe sera, comme elle le démontrer dès aujourd’hui, extrêmement faible, extrêmement pauvre.

La démocratie sera ce qu’elle est aujourd’hui, de pure formalité électorale, dont nous ne connaissons ni le nom ni la langue de ceux qui nous gouvernent. Et puis la liberté n’est qu’apparente puisque tous les instruments ont été mis en place afin que personne ne puisse de rebeller. Le mandat d’arrêt européen, qui sera étendu au système judiciaire américain ; l’archivage commun de toutes les empreintes digitales ; le contrôle des comptes courants et l’interdiction de la circulation de l’argent en espèces, toutes choses qui suffisent pour empêcher toute velléité d’opposition. Sans argent et sans secret il est naturellement impossible d’organiser la moindre petite action de désordre [perturbation ?] ; pour cela la querelle sur les paradis fiscaus concerne exclusivement l’Europe, laissant dans la complète indifférence les Américains et les Israéliens : il n’y a qu’en Europe que le fait de possséder secrètement de l’argent pourrait permettre une quelconque rébellion contre la perte de la patrie.

C’est ainsi que vont les choses. Mais même si le cadre est atroce, nous devons continuer à surveiller les événements avec la plus grande attention, nous efforcer de gagner les informations et ouvrir les yeux à tous ceux qui ne savent âs encore et ne se rendent pas compte de ce qu’est le projets des politiciens et nous tenir prêts pour quand arrivera le moment – ça c’est certain – où il sera possible d’agir.

Ida Magli
ItalianiLiberi
02/04/09
http://www.italianiliberi.it/Edito09/ilpunto.html

Traduction de l’italien pour Polémia par YF

Correspondance Polémia
20/08/2009

Image : Eutope des régions
 

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