Tintin au Congo

mardi 18 août 2009

On connaissait le sous-préfet aux champs. Voici maintenant le préfet en Afrique.

On apprend en effet que le préfet Girod de Langlade a été suspendu par le ministre de l'Intérieur à la suite d'un incident qui l'aurait opposé à une personne de couleur chargée des contrôles de sécurité à l'aéroport d'Orly et au cours duquel il aurait proféré des « injures publiques à caractère racial » : faisant, semble-t-il, remarquer qu'il y avait là beaucoup de personnes d'origine africaine. Ce qu'il a ensuite démenti.

En cette période estivale, faute de soucoupe volante ou de monstre du Loch Ness, l'incident a fait l'objet d'une certaine médiatisation, l'intéressé ayant été coordonnateur des Etats généraux de l'outre mer.

Car cet incident aéroportuaire serait resté inconnu du bon peuple s'il avait été le fait d'un français de base. Mais qu'un préfet, c'est à dire un haut fonctionnaire choyé de l'actuel président de la République, soit maintenant impliqué dans ce genre d'affaire, voilà qui devient une information susceptible de contribuer à l'édification des masses. D'ailleurs les ministres n'ont pas manqué de prendre la parole pour fustiger le « racisme ».

C'est cependant toujours distrayant de voir l'établishment découvrir la vraie vie , celle que vivent les franchouillards lambda : en général ils craquent

Arrêt sur image :

D'abord sur la forme, le fameuse présomption d'innocence en a pris un coup puisque avant même que cet incident ne recoive la suite judiciaire qu'il mérite de nos jours, l'intéressé se voit sanctionné. Mais c'est à vrai dire devenu chose courante à l'âge de la médiatisation à outrance. Et en matière de répression « antiraciste », rappelons que c'est au défendeur d'apporter la preuve du contraire et non à l'accusation d'établir les faits. Bienvenue à bord M. le Préfet !

A sa décharge, il est vrai, cette persécution « antiraciste » frappait prioritairement les mouvements indentitaires, la droite de conviction et le bas peuple : telle était d'ailleurs sa fonction première : museler les Français de souche. Les privilégiés du Système, qu'ils règnent sous les dorures de la République ou dans les beaux quartiers, y échappaient et donc trouvaient cela très juste.

Mais voilà , tout à une fin: le monde réel finit par rattraper notre préfet.

Le pauvre découvre ensuite avec stupeur que les contrôles de sécurité dans les aéroports peuvent être tatillons sinon véxatoires pour les Européens de souche, qui pourtant sont statistiquement rarement auteurs d'attentats ou de détournements d'avion .

C'est vrai que lorsqu'on embarque en passant par les salons d'honneur ou directement de son véhicule à cocarde via la passerelle, on ne supporte pas ces désagréments !

Et encore, ne l'a-t-on pas contraint à défaire sa ceinture ou d'enlever ses chaussures pour vérifier si d'aventure le passager — suspect potentiel — ne transporterait pas quelque susbtance dangereuse. Vexations dignes d'une garde à vue pourtant systématiquement appliquées aujourd'hui au commun des mortels.

Et si les propos tenus sont exacts, notre préfet semble avoir aussi découvert qu'une grande partie du personnel des sociétés de sécurité employées par les aéroports occidentaux pour ces contrôles est d'origine africaine ou maghrébine. Cela fait longtemps que ceux qui voyagent le savent : il s'agit en effet d'un travail peu qualifié. Même Philippe de Villiers l'avait évoqué dans son livre Les Mosquées de Roissy. Notre préfet ne l'avait-il pas remarqué jusqu'à présent ? Trop de souçis sans doute.

Le préfet Girod de Langlade avait enfin, dans une affectation précédente, été poursuivi pour avoir établi un rapprochement (totalement infondé comme chacun le sait) entre la présence de nombreux romanichels (ont doit dire rom par respect aujourd'hui) dans son département et la commission de différents délits. Manifestement l'avertissement n'a servi à rien. Car notre préfet recommence.

Voilà qui est insupportable : en tant que haut représentant de l'Etat notre préfet devrait savoir que dans la France d'aujourd'hui il est devenu illicite d'appeler les choses par leur nom . Et que dans notre beau pays « de liberté », on peut se retrouver diabolisé et trainé devant les tribunaux pour un simple mot qui déplaira aux ligues de vertu, dont c'est la juteuse profession de pourchasser les déviants.

On comprend que le ministre de l'Intérieur sévisse à l'encontre d'un tel préfet si ignorant de notre droit coutumier !

Michel Geoffroy
17/08/2009

Correspondance Polémia
18/08/2009

Image : Le préfet Paul Girod de Langlade

 

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