Election de Nicolas Sarkozy : retour à la case 1986 ou vraie « rupture » ? (édito 05/07)

mercredi 25 mars 2009

La victoire de Nicolas Sarkozy, homme providentiel médiatique, frappe par son ampleur. Elle place le nouveau président de la République dans l’obligation d’apporter les changements qu’attendent « la majorité silencieuse » et « la France qui se lève tôt ».

Malgré le risque d’un « 3e tour social », il lui faudra apporter des libertés et des responsabilités économiques nouvelles. Malgré le danger d’un « 3e tour ethnique », il lui sera essentiel d’agir pour rétablir la sécurité et sauvegarder l’identité nationale.

Pour cela, il sera impératif de délégitimer les forces syndicales et associatives hostiles. Il faudra aussi organiser la majorité sociologique sortie des urnes et redonner de la pluralité au paysage intellectuel français (PIF) et au paysage associatif français (PAF). Ce n’est qu’à ce prix qu’un vrai changement sera possible. Car la vraie « rupture », ce n’est pas simplement engager des réformes mais gagner les batailles qui permettront de les mettre en œuvre !

Explication :

 

1/ A vote massif, électeurs exigeants

A rebours de l’évolution des 25 dernières années, un nouveau cycle de la vie politique s’ouvre marqué par un retour vers les urnes :

–   le nombre de nouvelles inscriptions sur les listes électorales a été particulièrement fort (+3,3 millions, +7,5% par rapport à 2002) ;
–   la participation a été élevée : 83,77% au premier tour, soit 14 points de plus qu’en 2002 et 85% au second tour ;
–   les « partis du gouvernement » ont rassemblé 75,62%, soit les trois quarts des suffrages des électeurs au premier tour, et le duel Royal/Sarkozy a mobilisé 38 millions d’électeurs au second tour, record absolu en nombre de suffrages ;
–   le vainqueur a rassemblé dès le premier tour près du tiers des électeurs et a creusé l’écart au deuxième avec plus de deux millions de voix d’avance sur son adversaire de gauche.

Nul doute que dans la foulée, avec un centre probablement dégonflé autour de 10/12% et un Front national vraisemblablement ramené à 5/7%, les élections législatives ne donnent une large majorité au parti du président comme ce fut le cas dans des circonstances de calendrier comparables en 1981, 1988 et 2002.

Ces résultats sont donc un double succès : du système politique qui s’est relégitimé dans les urnes ; et, bien sûr, du vainqueur, Nicolas Sarkozy, dont la stratégie droitière de rupture (au moins verbale) avec certains tabous a été plébiscitée.

D’ores et déjà, ce succès aura une importante contrepartie : les exigences des électeurs seront à la hauteur de l’ampleur de leur vote.

 

2/ Les risques financiers et politiques d’un clientélisme médiatisé

Observons d’abord que bien souvent, lors de la campagne électorale, y compris lors du débat télévisuel Sarkozy/Royal du 2 mai, les grands enjeux nationaux et internationaux sont passés au second plan derrière les problèmes catégoriels : cette campagne présidentielle a souvent fait l’objet d’un clientélisme médiatisé ; elle a été la rencontre d’un double individualisme : le « moi je » (« moi je ferai ») des postulants venant à la rencontre du « moi je » (« moi je voudrais ») des électeurs consommateurs.

Or les marges de manœuvre budgétaires sont réduites : côté Etat, 1.100 milliards de dettes ; côté sécurité sociale, absence de provisions pour les retraites futures et franchissement, au premier trimestre 2007, du seuil d’alerte pour la croissance des dépenses de l’assurance maladie.

D’ores et déjà, il apparaît que dépenses nouvelles et réductions d’impôts seront difficilement compatibles. Tous les électeurs ne savent pas encore ce que les germanophones connaissent : « croire au père Noël » se dit « nikolausglaübig » en allemand (croire en Nicolas)…

« Ensemble tout devient possible » s’est révélé un excellent slogan de campagne mais ne pourra pas être une ligne de conduite budgétaire. Des arbitrages difficiles seront rapidement nécessaires. Il est clair que, par leur ampleur, les promesses électorales portent en germe le risque d’une facture financière ou d’une fracture politique.
 

3/ Adhésion large, échec de la diabolisation, forte aspiration au changement

Conséquence d’une double stratégie audacieuse : omniprésence médiatique d’un côté, exposition politique droitière de l’autre, Nicolas Sarkozy a fait l’objet d’une adhésion forte : 31,16% au premier tour, soit presque autant que Valéry Giscard d’Estaing, 32,60% en 1974 ; 53,06% au second tour, soit presque autant que François Mitterrand, 54,01% en 1988, et Charles de Gaulle, 55,20% en 1965. Or il s’agit, selon le sondage TNS-SOFRES, publié dans « Le Monde » du 2 mai, d’un vote d’adhésion et, qui plus est, d’adhésion au changement.

A la question « En votant pour ce candidat voulez-vous manifester votre adhésion à ce candidat ? » 60% des électeurs de Nicolas Sarkozy répondent positivement ; 36% répondent qu’ils choisissent simplement le rejet de l’autre candidat. Les proportions étant inversées pour Ségolène Royal. Le résultat du second tour traduit donc à la fois l’adhésion à Nicolas Sarkozy et l’échec de la campagne de diabolisation menée contre lui.

Cette adhésion est aussi une adhésion au changement, 63% des sondés s’attendant « à beaucoup ou pas mal de changement » en cas d’élection de Sarkozy, 35% seulement en cas d’élection de Royal qui était donc perçue comme la candidate de l’immobilisme. De même 61% des sondés pensaient qu’une victoire de Sarkozy favoriserait « la mise en œuvre rapide des réformes ».

Le mandat de Nicolas Sarkozy est donc clairement de réformer. Ce qui ne manquera pas, s’il va au-delà de simples mesures cosmétiques, de mécontenter. Il est, à cet égard, déjà préoccupant que les sondés de TNS-SOFRES se soient déclarés plus proches de Royal que de Sarkozy dans trois domaines sensibles : l’éducation (45% contre 33%), les retraites (37% contre 31%), l’assurance maladie (38% contre 28%). Or dans ces trois secteurs la problématique des réformes n’a pas été clairement exposée durant la campagne et les forces hostiles au changement saisiront la première occasion pour tenter de prendre leur revanche.

 

4/ Sécurité et immigration : les attentes les plus fortes

Dès le premier tour les motivations les plus fortes des électeurs de Nicolas Sarkozy (comme de ceux de Jean-Marie Le Pen) portaient sur la lutte contre l’insécurité et la lutte contre l’immigration clandestine.

Pour le second tour, le sondage TNS-SOFRES, déjà cité, a posé cette question : « Sur les thèmes suivants de quelle position (d’un candidat) êtes-vous le plus proche ?» C’est de très loin sur la sécurité et l’immigration que les écarts sont le plus creusés et l’adhésion différentielle à Nicolas Sarkozy la plus forte : sur la sécurité, 61% des sondés se sentent plus proches de Sarkozy, 26% de Royal ; sur l’immigration, 56% des sondés se sentent plus proches de Sarkozy, 32% de Royal. C’est sur ces thèmes que Sarkozy a bâti son succès lui permettant d’attirer, soit au premier soit au deuxième tour, une très grande partie de l’électorat de Jean-Marie Le Pen. C’est aussi sur ces thèmes qu’il a amené à lui la partie la plus populaire de son électorat, celle qui est venue justement du Front national voire de la gauche ou de l’extrême gauche.

Or dans ce domaine, plus encore que dans d’autres, les solutions sont difficiles. Il ne suffit pas de changer les lois pour diminuer la délinquance (il y a déjà 11.000 incriminations possibles dans le Code pénal), il faut davantage de places de prison pour mettre les délinquants hors d’état de nuire ; or les construire prendra du temps.

Surtout il faut faire un bon diagnostic des phénomènes de délinquance et reconnaitre comme une donnée majeure d’explication leur corrélation avec les problèmes ethniques.
S’il y a des zones de non-droit en banlieue ou dans certaines gares, c’est parce que la police en est de fait bannie (sauf lorsqu’elle y intervient en nombre), et si elle y est interdite, c’est qu’il y a, pour des raisons de coagulation ethnique, religieuse ou raciale, une solidarité de fait entre une partie de la population et les délinquants issus de ses rangs. Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, n’a pas su réduire les « zones grises », le président de la République qu’il est devenu le pourra-t-il sans frapper au cœur l’idéologie dominante ?

 

5/ Le danger d’un « troisième tour ethnique »

Globalement, la maîtrise des flux migratoires reste difficile car les mouvements actuels sont liés à une « immigration identitaire » à base de regroupement familial et de regroupement de « familles de Français » : il s’agit là des conséquences des mariages de plus en plus nombreux conclus entre Français ou Françaises d’origine immigrée avec des ressortissants étrangers du pays dont leur famille est issue.

Pour tenter de maîtriser ces évolutions, Nicolas Sarkozy a annoncé une loi sur le regroupement familial pour l’été 2007. Nul doute qu’il se heurtera alors au puissant lobby immigrationniste structuré par les réseaux trotskystes, disposant de relais associatifs nombreux, bénéficiant d’un accès aux médias privilégié et nourrissant des clientèles multiples : avocats obtenant des causes à défendre payées par les associations ; médecins d’hôpitaux trouvant une patientèle venue du tiers-monde ; présidents d’université développant une offre formation permettant à des Africains de s’inscrire comme étudiants pour venir en France ; animateurs et assistants sociaux se procurant de nouveaux publics d’exclus.

« Oumma.com », le principal site Internet musulman en France, a déjà donné le ton dans son éditorial officiel du 7 mai intitulé  « Du mouton dans la baignoire au mouton dans l’isoloir » en appelant à « la résistance civique et démocratique à l’Etat Sarkozy » (http://www.oumma.com/spip.php?article2426).

Quel que soit le contenu des lois projetées, énergiques ou simplement cosmétiques, le conflit avec le lobby immigrationniste est inévitable. Il porte en lui la menace d’un troisième tour ethnique.

 

6/ Les espérances de la France « qui se lève tôt »

Nicolas Sarkozy a fait campagne sur la « valeur travail » ; il a appelé à la mobilisation de « la France qui se lève tôt ». Il a été largement entendu. Selon le sondage TNS-SOFRES paru dans « Le Figaro » du 4 mai, les clivages électoraux les plus forts, par catégories socioprofessionnelles, sont les suivants :

–   les deux tiers des commerçants, artisans, chefs d’entreprise avaient l’intention de voter Sarkozy ;
–   les deux tiers des professions intermédiaires (à forte présence du secteur public – santé, travail social, enseignement primaire – et salariés administratifs des grandes entreprises) avaient l’intention de voter Royal.

S’il veut répondre à l’attente des premiers, le nouveau président devra libéraliser le Code du travail et alléger les charges sociales (ce qui suppose la maîtrise des dépenses de santé et la réforme des retraites). Il devra aussi, car c’est une promesse à forte charge symbolique qu’il lui faudra impérativement tenir, instaurer le service minimum dans les transports publics.

 

7/ Les risques d’un « troisième tour social »

Sur tous ces sujets, le conflit avec les grands syndicats du secteur public (CGT, FO, SUD, FSU) est inévitable. Le risque d’un « troisième tour social » est très fort, comme il y en eut en 1986 (avec la loi Devaquet sur les universités), 1994 (avec la loi Giraud instaurant le CIP, Contrat d’insertion professionnelle), 1995/96 (avec les réformes du gouvernement Juppé), 2005 (avec le CPE, projet Villepin de Contrat première embauche).

Ainsi la vraie « rupture » ne sera pas d’engager des réformes mais de gagner les batailles qui permettront de les mettre en œuvre !

 

8/ Retour à la case 1986, ou vrai changement ?

Contrairement à ce qui est dit, la situation politique n’est pas tout à fait nouvelle et ce n’est pas de 1981 qu’elle se rapproche le plus.

La droite a déjà connu un leader qui a mené des « campagnes droitières », il s’agit de… Jacques Chirac jusqu’en 1986. Jacques Chirac dont le discours de fondation du RPR en 1976, à la Porte de Versailles, était protosarkozyste ;  Jacques Chirac, président du RPR, qui s’adressait à « la France qui ose » et à « la France qui travaille »… lors des législatives de 1978 ; Jacques Chirac qui a présenté, en 1986, un projet inspiré alors par le Club de l’Horloge et le Club 89, de facture très nationale/libérale et peu éloigné, à l’époque, du programme du Front national. De vraies réformes furent d’ailleurs engagées en 1986 dans les premiers mois du gouvernement Chirac : sur la libéralisation de l’économie, la réforme des universités, la révision du Code de la nationalité, le renforcement du Code pénal et la création de places de prison, la maîtrise des effectifs de la fonction publique (dont la hausse régulière a alors marqué une pause). Ce cap fut abandonné lorsque les manifestations étudiantes de décembre 1986 furent marquées par la mort de Malik Oussékine. Une longue parenthèse – de 21 ans –de timidité de la droite de gouvernement s’est alors ouverte. Elle s’est refermée le 6 mai 2007. Pour combien de temps ?

 

9/ L’inévitable contradiction entre les aspirations des « Johannites » et les exigences du politiquement correct

Les atouts de Nicolas Sarkozy sont nombreux : il est bien élu ; il a cinq ans devant lui pour exercer la fonction de président de la République ; il disposera selon toute vraisemblance d’une majorité confortable à partir du 16 juin prochain. Pourtant les handicaps et les contradictions ne manquent pas.

Il est d’abord permis d’observer un décalage entre, d’un côté, le logiciel idéologique de l’UMP et la soumission au politiquement correct des hommes et des femmes présentés comme ministrables, de l’autre, les discours droitiers et la symbolique identitaire de la campagne électorale. Si l’on écarte l’hypothèse d’une simple posture électorale qui risquerait de passer pour une imposture, le nouveau président de la République devra réduire les dissonances cognitives entre sa campagne et son appareil : faire évoluer son équipe dans un sens un peu moins mondialiste et un peu plus national, un peu moins « antiraciste » et un peu plus identitaire. S’il veut continuer à plaire aux « Johannites » (référence à Jeanne d’Arc), il lui faudra prendre le risque de désespérer Sciences-Po !

Nicolas Sarkozy dispose d’un redoutable savoir-faire médiatique et de nombreux appuis chez les grands patrons de presse : pour autant, la majorité de la classe journalistique reste idéologiquement acquise, en particulier sur les sujets de société, à ses adversaires.
 
Et il connaîtra comme ses prédécesseurs l’hostilité de la quasi-totalité des appareils syndicaux et du monde associatif. Conséquence de l’échec des politiques d’immigration et d’intégration depuis 20 ans, il est aussi exposé au péril d’une dissidence territoriale des banlieues immigrées.

En termes de jeu de go, le président Sarkozy contrôle le centre du pouvoir mais il court le risque de l’encerclement périphérique.

 

10/ Livrer la bataille des périphéries

Nicolas Sarkozy est un stratège politique qui expose sa vision : il avait annoncé sa volonté d’occuper la scène, il y a été présent jusqu’à courir le risque de la surexposition médiatique (4.200 passages à la télévision de 1996 à 2006) ; il avait prévenu de son intention de réduire électoralement le Front national, il y est parvenu en cannibalisant sa thématique malgré les dangers de l’autodiabolisation. Pour son quinquennat il a déjà annoncé la couleur : il a l’objectif d’être réélu en 2012 et il sait que, comme ses homologues espagnol, britannique ou allemand qui ont effectué plusieurs mandats, il devra avoir agi pour présenter un bilan. Il s’est donc donné le calendrier suivant : deux ans pour réformer, deux ans pour gérer les réformes, un an pour la nouvelle campagne électorale. Il a donc devant lui deux ans pour régénérer la politique française et pour gagner. Pour ce faire, il a pour le moment derrière lui la « majorité silencieuse » et la « majorité invisible », par opposition aux « minorités visibles » qui ont massivement voté contre lui.

Mais ces majorités ne sont ni structurées ni organisées. Or il en aura besoin s’il veut gagner la bataille des périphéries.

 

11/ Délégitimer les appareils associatifs et syndicaux hostiles

Le nouveau président de la République dispose d’un pouvoir direct sur l’appareil d’Etat et d’un pouvoir d’influence sur la direction des médias centraux. Ce n’est pas rien. Mais ce n’est pas suffisant pour affronter la multitude des pouvoirs syndicaux et associatifs hostiles à la politique qu’il a annoncée. Le ralliement de quelques intellectuels néoconservateurs à l’américaine et celui de quelques « people » ne sauraient fournir des forces suffisantes pour livrer la bataille de la modernisation économique et celle de l’identité nationale, pas plus que l’UMP, machine électorale efficace mais simple parti de « supporters ».

La bataille de la périphérie se gagnera d’abord en délégitimant les forces hostiles et en posant ou en faisant poser les questions qui fâchent : que représentent réellement les syndicats dits représentatifs ? Que pèsent vraiment les grandes associations et organismes politiquement corrects ? Sur quoi, sur qui, se fonde leur légitimité ? Quels intérêts véritables défendent-ils ? Quels rapports ont-ils au respect des lois ? Comment utilisent-ils l’argent public qu’ils reçoivent ? Qui se cache derrière eux ?

Il y a déjà beaucoup de réponses à ces sujets qui dorment dans les rapports de la Cour des comptes. Encore faut-il les exploiter et les faire connaître !

 

12/ Rééquilibrer le PIF et le PAF

La bataille de la périphérie ne se gagnera pas seulement en délégitimant les adversaires, elle se gagnera aussi en jouant le rééquilibrage du PIF et du PAF : nous voulons ici parler du Paysage intellectuel français et du Paysage associatif français.

Le paysage intellectuel français (PIF) manque cruellement de diversité : car la présence éditoriale ou médiatique est monopolisée par les tenants du politiquement correct. Or on ne peut administrer un discours économique libéral sans faciliter l’expression des économistes de l’offre et des libertariens ; on ne peut tenir un discours sur les valeurs, citer Barrès, évoquer Jeanne d’Arc, sans permettre à la pensée identitaire, nationale conservatrice et/ou traditionaliste de s’exprimer à parité avec celle des soixante-huitards et post-soixante-huitards, même repentis. Si le discours national/libéral est plus qu’un simple appât électoral, il doit être accompagné d’un renouveau des libertés universitaires et des cercles de pensée. Il n’y a pas que les Etats-Unis qui ont besoin de think tanks conservateurs… et pas uniquement néoconservateurs !

Le paysage associatif français (PAF) manque aussi cruellement de pluralité. Est-il permis de se prendre à rêver d’un monde où les associations familiales bénéficieraient de la même écoute et du même soutien que les associations de « Gay, bi et autres trans » ? Au nom de quoi les associations de parents qui veulent choisir l’école de leurs enfants, voire la créer, n’auraient-elles pas droit aux mêmes égards que les syndicats marxistes d’enseignants ? Et pourquoi le racisme antifrançais et les discriminations dont souffrent parfois les Français d’origine ne seraient-ils pas eux aussi pris en considération et combattus ? Le caractère univoque de « l’antiracisme » est insupportable.

 

13/ La vraie rupture

La vraie rupture, ce n’est pas de rassembler une majorité silencieuse dans les urnes… cela s’est déjà fait. La vraie rupture, c’est de s’appuyer ensuite sur cette majorité sociologique et de gouverner sans chercher d’abord à plaire aux minorités.
La vraie rupture, ce n’est pas d’engager des réformes… cela s’est déjà fait. La vraie rupture c’est de les conduire à leur terme sans reculs ni reculades.
La vraie rupture ne peut rester celle des mots, elle doit devenir celle des faits.


Les Français ont élu en Nicolas Sarkozy un homme providentiel médiatique. Mais si le nouveau président de la République veut inscrire son œuvre dans la durée et engager réellement une action de redressement de la France, il ne pourra échapper aux questions suivantes : Comment adapter son appareil d’exercice du pouvoir à la ligne stratégique de sa campagne ? Comment structurer intellectuellement et associativement sa majorité sociologique ?

Polémia
07/05/07


 

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