Le dîner du CRIF

mardi 19 février 2008
Bien que bon nombre de juifs ne se reconnaissent pas dans les engagements du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), notamment pour des raisons politiques et sa position très partisane à l’égard de l’Etat d’Israël, cette organisation ultra-puissante revendique la représentation quasi exclusive de la communauté. Son pouvoir est considérable.

Pour la première fois, un président de la République, en lieu et place du premier ministre, a présidé le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives qui s’est tenu le 13 février. Faisant fi de la tradition de la Ve République qui place le président au dessus des partis et des factions, Nicolas Sarkozy a choisi de présider lui-même cette manifestation.

Le dîner du CRIF est selon son président, Richard Prasquier, « un grand moment de la vie politique ». Quel est son rôle ? Faire passer auprès de la classe politique, qui y participe dans son intégralité, les mots d’ordre de cette organisation communautaire.

Sur le plan international, si l’on analyse sa lettre quotidienne sur Internet, la ligne du CRIF est aujourd’hui la suivante :

- d’abord un soutien sans faille à l’Etat d’Israël et à la défense des décisions de son gouvernement ;
- ensuite la préparation de l’opinion et des divers gouvernants à une guerre préventive — éventuellement nucléaire — contre l’Iran considéré actuellement comme la principale menace sur Israël.

Sur le plan intérieur, le CRIF met au premier rang de ses préoccupations la lutte contre le « racisme », l’ « antisémitisme », le « révisionnisme » et la « xénophobie » ; à ce titre il agit dans le sens d’un durcissement des lois réprimant la liberté d’expression, notamment sur Internet.

Par ailleurs, le CRIF milite en faveur d’une France ouverte à l’immigration et multicommunautaire. Il a récemment parrainé le dîner du Conseil représentatif des associations noires « CRAN ». A cette occasion le secrétaire général de cette organisation avait salué ses convives en hébreu.

Dans son discours, le président Sarkozy a annoncé, en une sorte de message de soutien et de sympathie destiné à la communauté juive, qu’il voulait que chaque élève de CM2, à partir de la rentrée scolaire 2008, se voie « confier la mémoire » d’un enfant français victime de la Shoah. Avec cette annonce, Nicolas Sarkozy n’imaginait sans doute pas la violente polémique qu’il allait soulever, allant jusqu’à provoquer des mots extrêmement durs contre lui, y compris de la part de ses plus chers partisans, comme par exemple Simone Veil qui, rappelons-le fut sa directrice de campagne pour la présidentielle.


R.S.
© Polémia
18/02/08
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