Lors des funérailles d'Otto de Habsbourg, le dernier héritier de l'Empire - Seuls le rite et l'histoire vainquent la mort

lundi 1 août 2011

Al lado del Carlos V de Tiziano, un presidente de República tiene [...], ¿verdad?, un cierto aire de retorno, no diré que hacia el jefe de tribu, pero sí al alcalde pedáneo o el juez de paz.

JOSE MARIA PEMAN

Jamais une dynastie détrônée n’aura reçu, comme le samedi 16 juillet 2011 la dynastie des Habsbourg l’a reçu à Vienne, un tel hommage de la part de son peuple. De ses peuples, en réalité, car nombreux, disparates et entremêlés étaient les peuples qui, à travers une harmonie unique en Europe, composaient l'Empire austro-hongrois.

Ils étaient tous là ce samedi : Hongrois, Bohémiens, Slovaques, Polonais, Croates, Bosniaques, Slovènes… Avec leurs drapeaux et leurs costumes bien à eux. Sortis des malles. Ressuscités pour la première fois dans l’Histoire depuis que les vainqueurs de la première partie de la Guerre Civile Européenne aient tout écrasé lors de l’année de malheur 1918.

Elle était là aussi l’Armée autrichienne, qui rendait les honneurs. Et ils étaient là les représentants des Maisons Royales et des gouvernements de toute l’Europe, et les chevaliers de l’Ordre de Malte, et les titulaires de la Toison d’Or…

Et il était là, l’Archiduc Charles, chez qui la lignée sera poursuivie. Et ils étaient là les enfants de l’Archiduc, qui la poursuivront à leur tour.

Et il était là le peuple, qui espérait avec ferveur, se pressant dans les rues où des milliers de gens s’entassaient pour rendre hommage à celui qui, ayant pu devenir leur souverain, était conduit lors d’une procession solennelle – les cloches de Vienne sonnaient le glas, les canons tiraient les vingt-et-un coups de rigueur – depuis la cathédrale de Saint-Etienne jusqu’à la Crypte impériale des Capucins.

Et elle était là la mort – vaincue. Non seulement celle du prince héritier de la Couronne royale et impériale, dont le cercueil était conduit à la Crypte où il reposera avec les ancêtres de sa lignée vieille de sept cent ans. Non seulement sa mort : celle de tous.

Ouvrez les yeux ! C’est de la mort, imbéciles, qu’il s’agit ! De la vôtre aussi, misérables, insignifiants petits nains qui poussez de hauts cris devant tant de rite, tant de solennité, tant d’Histoire ! Devant tant de grandeur.

Allez, crevez!… Plus vite que ça ! Passez comme le vent. Passez sans laisser de traces de votre présence sur terre. Crevez sans éclat et sans gloire, vous qui détestez tant la gloire et la grandeur.

Crevez… N’était-ce qu’en vous inclinant comme vous vous inclinez devant la mort, n’était-ce qu’en agissant comme vous agissez afin que nos peuples ignorent tout lien, toute continuité dans le temps, c’est bien nous tous que vous êtes ainsi en train de tuer.

Javier R. Portella (traduction)
El manifiesto.com
18/07/2011

Correspondance Polémia – 1/08/2011

Image : funérailles d’Otto de Habsbourg

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