PISA 2010

jeudi 16 décembre 2010

Le PISA (*) nouveau est arrivé.

Etablie tous les 3 ans, il s'agit d'une étude comparative du niveau scolaire des jeunes de 15 ans issus des 65 pays membres de l'OCDE.

En ce qui concerne les résultats obtenus par la France, pas de quoi pavoiser! De la "meilleure Ecole au monde" il y a 50 ans, l'Ecole française n'a eu de cesse de dégringoler dans tous les domaines : langue maternelle, mathématiques, sciences.

En 10 ans, date de la première édition du PISA, les Français ont chuté du 13e au 22e rang du classement pour la compréhension de l'écrit, du 16e au 22e rang en mathématiques et du 25e au 27e rang en sciences, pendant que l'Allemagne, l'Italie et le Portugal connaissent des évolutions inverses, et les pays arrivant en tête étant la Finlande, la Chine et la Corée du Sud.

La France est donc largement devancée par les autres pays et se situe même au-dessous de la moyenne internationale.

Pourtant, l'étude PISA instituée par L'OCDE n'évalue pas de hauts de niveaux de compétences

Elle n'évalue par des programmes scolaires pas plus que des méthodes, mais des résultats, ces résultats consistant à apprécier les compétences des élèves de cette classe d'âge dans les domaines de la langue maternelle, des mathématiques et des sciences, compétences définies de façon très basique.

En langue maternelle, par exemple, il ne s'agit pas d'apprécier une culture littéraire, mais simplement une capacité à comprendre un écrit, à extraire des informations d'un texte, à comprendre les liens entre les personnages, voire à dégager l'idée forte d'un écrit, capacité qui peut et était acquise largement avant - à l'école primaire - quand notre système éducatif « tournait rond ».

Les exigences en mathématiques et en sciences relèvent également du même esprit.

Dégringolant aussi bas, les Français doivent donc savoir que nos enfants ne possèdent pas plus les savoirs de base que le minimum de formation intellectuelle, obérant ainsi leur faculté d'appréhender la compréhension des situations les plus courantes de la vie de tous les jours.

La situation est donc catastrophique, bien que le pire soit encore devant nous. Par ailleurs, il apparaît que les écarts sociaux se creusent, l'impact du milieu socio-économique sur la performance des élèves est de plus en plus élevé. Rien d'étonnant.

Dans un système performant, peu importe - quasiment - le milieu socio-économique, dans la mesure où l'enfant est scolarisé : le milieu n'a rien à voir avec l'intelligence, et un enfant issu de milieu modeste peut disposer de la faculté d'apprendre s'il en a les aptitudes et la volonté . Rien n'empêche qu'il puisse monter dans la hiérarchie sociale grâce à ses mérites acquis par une scolarité studieuse et structurante, ce qui apparaît clairement dans cette étude : dans les pays qui arrivent en tête du classement, les écarts entre milieux socio-économiques ne sont pas significatifs.

Dans un système qui se délite, au contraire, les écarts se creusent forcément entre les enfants issus de milieux socio-économiques différents dans la mesure où ceux issus des milieux socio-économiques élevés - pas plus doués que les autres - ont des parents qui ont les moyens de financer des cours de soutien et de remédiation.

Toute la différence est là et nous conduit à considérer que les résultats de l'étude PISA seraient même encore bien pire pour la France sans les remédiations extérieures - songeons aux cours Acadomia côtés en bourse - et qui marquent la différence d'un milieu à l'autre.

Alors, en réaction à ces résultats catastrophiques de l'étude PISA mise à jour le 08 décembre 2010, comment réagit le « Père Chatel »?

Ayant repéré deux « fléaux » - un nombre accru d'élèves en difficulté et un déterminisme social - le « Père Chatel » a dans sa hotte :

  • - l'autonomie des établissements,
  • - le renforcement du travail en équipe pour les « enseignants » (qui n'en sont plus) et en réseau...(foin de la liberté pédagogique),
  • - le recentrage sur les fondamentaux - dont il ne nous est toujours pas dit de quoi il sont faits - grâce à la refonte des programmes du primaire, au socle commun de connaissances et de compétences...lesquelles?
  • - et puis, et puis...la personnalisation de l'enseignement via l'aide personnalisée tout au long de la scolarité.

Rien de nouveau donc : le parcours se poursuit sur la pente savonneuse et descendante de l'Ecole lieu de vie qui rendra nos enfants inaptes à concourir au prochain PISA.

Par ailleurs, pour combattre le « déterminisme social », le « Père Chatel » poursuit la politique des « internats dits d'excellence » pour les enfants des banlieues uniquement, internats où les enfants - pour la plupart étrangers - bénéficient de conditiopns d'enseignement privilégiées, refusées aux Français tant au niveau des méthodes d'enseignement que des effectifs réduits des classes, de la qualité du corps professoral - trié sur le volet - et de ses exigences, système dans lequel se profile nettement la philosophie du système : permettre aux immigrés d'être l'élite de la Nation et fabriquer des crétins français.

Voilà l'avenir de notre Nation, via « notre » Ecole.

Alors, non
Dans les pays asiatiques arrivant en tête, le recours aux cours privés est beaucoup plus fréquent, quel que soit le niveau économique des familles, c'est ce qui explique que ces pays-là réussissent bien.

Alors, « Père Chatel », si vous mettiez un « chèque-éducation » dans votre hotte pour le déposer dans les souliers de chaque élève de France, nous pourrions l'avoir, nous aussi, notre Ecole performante et l'éradication de notre fléau national : la fabrication des crétins

Claude MB
14/12/2010

(•) PISA : Programme International pour le Suivi des Acquis

Voir : « Bas les masques - De la désinformation sur l'école », par Claude Meunier-Berthelot

Correspondance Polémia 16/12/2010

Image : Des élèves

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