Comment échapper au halal ? Obtenir la traçabilité des conditions d'abattage des boeufs, moutons et poulets !

mercredi 23 juin 2010

 L’abattage halal choque profondément les consciences européennes. Imposant l’égorgement sans étourdissement préalable de l’animal, ce mode d’abattage condamne ce dernier à souffrir atrocement pendant dix à quinze minutes. C’est la raison pour laquelle toutes les réglementations européennes imposent l’immobilisation et l’étourdissement préalables de l’animal de boucherie avant son exécution, et l’usage de procédés de mise à mort instantanée. Sauf exception pour raisons religieuses.

Suède, Norvège, Islande, Suisse, Autriche, Nouvelle-Zélande refusent l’abattage rituel

Certains pays refusent les dérogations religieuses au nom de la défense des droits de l’animal et de leurs traditions nationales : c’est le cas de la Suède, de la Norvège, de l’Islande, de la Suisse et de certaines provinces autrichiennes. C’est aussi le cas de la Nouvelle-Zélande qui vient d’interdire le mode d’abattage halal.

Ces pays (sauf la Nouvelle-Zélande) subissent des pressions politiques et judiciaires : notamment celle de la Cour européenne des droits de l’homme qui considère que l’abattage rituel fait partie de la liberté religieuse.

D’autres pays autorisent les dérogations religieuses permettant d’échapper à la réglementation protectrice des animaux. C’est notamment le cas de la France : la quasi-totalité des moutons, la moitié des poulets et 20% des bovins y sont abattus halal pour des raisons où le mercantile rejoint le religieux ; ce qui pose un vrai problème. Voir à ce sujet : "Polémia fait le point sur le phénomène halal".
 

L’abattage halal : une filière qui se généralise en France

Certes, on peut comprendre certaines préoccupations religieuses, même lorsqu’elles peuvent paraître barbares à celui qui ne les partage pas. En revanche, il n’est guère acceptable d’être obligé de manger halal sans le vouloir et sans le savoir.

C’est pourtant le cas de la majorité des consommateurs français :

  • lorsqu’ils prennent leurs repas dans les cantines ou les restaurants d’entreprises, d’écoles ou de collectivités ;
  • lorsqu’ils achètent des plats cuisinés ;
  • lorsqu’ils mangent du mouton ;
  • parfois, lorsqu’ils se fournissent en viande de bœuf, en particulier dans les grandes surfaces de distribution (produits Bigard-Charal, notamment).

Il n’est pas acceptable d’être obligé de manger halal sans le vouloir ni le savoir Pour éviter cette situation, profondément anormale, il y a deux solutions :

  •  la première, la plus radicale, consisterait à revenir sur la totalité, en tous les cas sur la majorité, des dérogations accordées ; dans la mesure même où il est pour le moins anormal que les dérogations deviennent dans les faits la règle ;
  •  la seconde, la plus souple, consisterait à imposer une traçabilité des conditions d’abattage ; en clair : le consommateur devrait pouvoir savoir si la pièce de viande qu’il consomme (au détail ou dans un plat cuisiné) a été abattue dans des règles conformes à la réglementation.

Que les musulmans puissent manger halal en France, c’est une chose dont on peut à la limite discuter. Mais que les non-musulmans soient contraints de manger halal ou crypto-halal ce n’est pas acceptable.

Polémia
23/06/2010

Pour en savoir plus :
Nouveaux enjeux autour de l’abattage rituel musulman : une perspective européenne. Cahiers d’économie et sociologie rurales, n° 73, 2004
Florence Bergeaud-Blackler

Image : Abattage rituel

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