Cinq cents mots pour la dissidence (Avant-propos et première section, A-B)

lundi 25 janvier 2010

Avant-propos

 

Les mots sont des armes.

Le Novlangue orwellien est, avec la diabolisation des mal pensants, l’arme principale du Système dominant pour stériliser les intelligences et priver les âmes de courage. Polémia y a consacré une première étude. Mais en contrepoint du Novlangue, le franc-parler politique est une arme pour libérer les esprits et leur donner des outils pour mieux comprendre le monde.

C’est le but de ce dictionnaire de la réinformation, de ce lexique de la dissidence.

Il ne comprend qu’un peu plus de 400 mots : il ne prétend donc pas à l’exhaustivité ni même à l’impartialité, encore moins à l’unicité de points de vue exprimés : car tout ce qui peut nourrir de forces la dissidence est bienvenu. Dissidents de toutes sensibilités, unissez-vous !

Aussi, nul besoin d’être d’accord avec chacune de ces 464 définitions pour participer à la bataille. Il s’agit juste ici pour Polémia d’ouvrir la réflexion et d’inciter chacun à la poursuivre pour ouvrir des brèches dans le mur de l’idéologie unique… avant de le faire tomber !

Dans cette première ébauche le lecteur trouvera :

- des mots libérateurs, pour dévoiler ce que le politiquement correct et la censure médiatique veulent cacher ;

- des mots accusateurs, pour comprendre les ressorts du Système mondialiste dominant qui conduit les Européens sur la route de la servitude et de la décadence, afin de mieux le combattre ;

- des mots oubliés, qu’il faut invoquer pour retrouver notre identité et la voie du renouveau de notre civilisation ;

- des mots clés, pour interpréter les réalités et les forces de domination en œuvre.

A chacun de poursuivre ! Car « Chaque Philoctète sait que sans son arc et ses flèches Troie ne sera pas conquise ».

Les Cinq Cents Mots sont présentés en neuf sections successives ainsi réparties : A-B — C — D — E-F — G-I — J-M — N-P — Q-S —T-Z.

L’intégralité est consultable en pdf à :

http://www.polemia.com/pdf/DicoTotal.K.pdf

Le lecteur trouvera ci-après la première section composée des lettres A et B

Section I

• A •

Action. « Agir en homme de pensée, penser en homme d’action » : il est dommage que la droite française ait perdu de vue cette maxime.

Africanisation. C’est le vrai nom, avec islamisation, de l’immigration en Europe ; l’immigration en Europe provient en effet avant tout de l’Afrique noire et du Maghreb. L’africanisation est à la fois le symbole et le moteur de la décadence européenne car l’Afrique est aussi une zone de non-performance et de sous-qualification. L’africanisation génère en outre l’apparition d’un problème noir en Europe. Voir Noir.

Age d’or/ Age de l’or. La sagesse traditionnelle de tous les peuples plaçait l’âge d’or de l’humanité dans un passé lointain et gardait ainsi mémoire de sa chute. Cette croyance trouvait sans doute sa racine dans la mémoire des anciens civilisateurs indo-européens. L’esprit des Lumières a placé au contraire l’âge d’or dans un futur de l’humanité que celle-ci est censée atteindre en se lançant dans la course au « progrès ». Nous savons aujourd’hui où mène ce progrès : non pas à l’âge d’or mais à l’âge de l’or, c’est-à-dire à sa contrefaçon parodique, un âge où toutes les vertus traditionnellement attribuées à l’âge d’or sont bafouées.

Ahurissement/ Technique d’ahurissement. Technique de désinformation consistant à utiliser les appareils de domination médiatique pour saturer l’opinion d’images plus ou moins fabriquées et de faits sans réelle importance ; il s’agit de faire perdre tout repère aux citoyens en utilisant notamment la puissance émotionnelle des images. Voir Désinformation, Société du spectacle.

Alarmisme climatique/ Réchauffisme. Grande peur médiatisée annonçant des catastrophes humanitaires à la suite du réchauffement de la planète consécutif aux rejets anthropiques de gaz à effets de serre ; une thèse qui mélange faits réels (l’usage de combustibles fossiles), observations délicates (sur la hausse des températures) et simulations mathématiques hasardeuses ; une thèse à tout le moins objet de débat dans les milieux scientifiques ; en France l’Académie des sciences a rendu publics les différents points de vue dans une étude de novembre 2009. Voir Grande peur.

Aligné. Condition des pays de l’Union européenne qui se placent sous le protectorat des Etats-Unis en abdiquant leur indépendance stratégique.

Altereuropéens, Européens autrement. Désigne les Européens critiques vis-à-vis de l’Union européenne mais attachés à ce que leur continent retrouve le fil d’Ariane de sa civilisation ; les Altereuropéens sont favorables à une confédération européenne fondée sur l’identité, la puissance, le respect des libertés nationales et des solidarités communautaires. Voir Europe-puissance.

Altermondialisme. Voir Mondialisme.

Alternance/ Illusion de l’alternance. Remplacement d’une équipe gouvernementale par une autre ; donne aux électeurs, dans les démocraties occidentales, l’illusion qu’ils choisissent les équipes et les politiques conduites. En réalité, celles-ci sont strictement encadrées par l’idéologie dominante et le politiquement conforme. Voir Politicien.

Américanisation. Les Etats-Unis étant à la tête du Système occidental, ils sont la référence pour la nouvelle classe dirigeante qui affiche ainsi une anglophilie et une américanophilie de principe ; l’américanisation de la culture non seulement traduit la puissance américaine mais est également son instrument car elle est un moyen de plier les peuples à sa conception du monde et à ses intérêts. La résistance à l’américanisation de la culture et des mœurs n’est donc pas un combat marginal mais crucial.

Américanophile, anglophile. Caractéristique de la nouvelle classe dominante qui s’aligne en fait sur les valeurs et les ambitions de la puissance dominante en Occident par mimétisme et par intérêt. Au XXe siècle les classes dirigeantes sont américanophiles comme au XVIIIe siècle elles étaient anglophiles.

Ami. La discrimination entre l’ami et l’ennemi est l’acte fondateur de la politique, d’après le politologue Carl Schmitt : on ne peut pas faire de la politique sans désigner son ennemi principal. Ceux qui prétendent fonder une attitude politique sur le « ni-ni » adoptent en réalité une posture impolitique : ils se condamnent à être le simple objet de ceux qui savent faire de la politique, qui sont, eux, de vrais sujets politiques. Ainsi la gauche a toujours su désigner la droite comme son ennemie quand cette dernière croyait habile de flirter avec elle. Amour. « Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles » : Gilbert Keith Chesterton. Voir Cœur.

Anglo-américain. Voir Globish.

Antitradition. Posture intellectuelle consistant à prendre le contre-pied des principes sur lesquels reposaient les sociétés traditionnelles. L’antitradition repose sur une subversion, c’est-à-dire une inversion de cet ordre. L’antitradition s’est manifestée sous différentes formes au cours de l’histoire récente, en particulier dans l’esprit de gauche, le bolchevisme et l’altermondialisme ; mais aussi dans le « financial art » et le capitalisme apatride d’obédience anglo-saxonne ; enfin, dans le politiquement correct. Voir Financial art, Mal.

Antivaleur. Les prétendues « valeurs » auxquelles se réfère sans cesse la nouvelle classe dirigeante sont en réalité des antivaleurs car elles sont mortelles pour les sociétés qui les adoptent. Voir Valeurs.

Apolliniens. Selon Yuri Slezkine, le « monde apollinien » est un monde de paysans et de guerriers fondé sur l’éthique de l’honneur et de l’enracinement ; au XXe siècle le « monde apollinien » s’est trouvé marginalisé par la société marchande et le « monde mercurien ». « Un jour Apollon reviendra et ce sera pour toujours » : prophétie de la dernière pythie de Delphes. Voir Mercuriens, Société marchande.

Après-démocratie, post-démocratie. Forme politique contemporaine, en particulier dans les démocraties occidentales, où le vote des électeurs ne sert pas à choisir les gouvernants mais à leur donner une légitimité. C’est en effet le Système financier et médiatique qui présélectionne, en fonction de critères commerciaux et idéologiques, les hommes et les femmes qui peuvent réellement concourir pour l’exercice des mandats politiques. Les autres sont marginalisés et/ou diabolisés ; le bipartisme américain ou anglo-saxon en est la forme la plus achevée ; le régime français s’en rapproche. A leur manière la Russie, voire la Chine, pratiquent aussi la post-démocratie. Voir Démocratie, Diabolisation.

Archéo-futurisme. Expression inventée par Guillaume Faye : par opposition au culte du « progrès » qui constitue une composante de l’idéologie de gauche, l’archéo-futurisme considère que l’avenir doit s’enraciner dans la redécouverte des principes et de la sagesse traditionnelles que l’idéologie des Lumières a détruits. « Le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire », rappelle Nietzsche, et non à ceux qui font table rase de leur passé et de leur identité. Voir Progrès, Révolution.

Archétype. Selon la théorie de Carl Gustav Jung, l’inconscient collectif des peuples et des personnes se compose de différents archétypes, c’est-à-dire d’images symboles qui structurent et expriment leur identité et leur personnalité dans la durée. Ces images peuvent être positives ou négatives (comme l’archétype du héros ou l’image du diable en Europe, par exemple) et s’exprimer de différentes façons, comme dans les rêves notamment. Voir Mythe.

Architecture. C’est « l’éloquence du pouvoir », disait Nietzsche. Si les bâtiments publics ressemblent de nos jours de plus en plus à des sièges sociaux d’entreprises, cela signifie que la souveraineté est désormais exercée par la fonction marchande en Occident. Et si les bâtiments commerciaux dépassent en hauteur les églises, cela traduit aussi physiquement et visuellement l’éclipse du sacré en Occident.

Aristocratie. Etymologiquement : le gouvernement des meilleurs. Il est significatif que ce terme ait progressivement pris un sens péjoratif avec la modernité qui a instauré le règne de la bourgeoisie, c’est-à-dire le gouvernement des calculateurs ; l’aristocrate est aussi celui qui a d’abord des devoirs et qui, en particulier, peut sacrifier sa vie ; par opposition au bourgeois qui est celui qui calcule et qui veut préserver son intérêt.

Armes de manipulation massive (AMM). Pour Mac Luhan, « Le média est le message » ; aujourd’hui il est aussi très souvent le mensonge : par le truquage, l’amalgame, la déformation ou la fabrication des faits, les grands médias disposent d’armes de manipulation massive particulièrement utiles dans les conflits internationaux (Irak, Serbie, Kossovo, Iran) ou lors d’élections difficiles pour les forces dominantes. Voir TKKADM, Tyrannie médiatique.

Arraisonnement utilitaire/ Gestell. L’oligarchie gouverne selon une logique nouvelle qui est celle du « Gestell », de l’arraisonnement utilitaire, selon la formule de Heidegger. La logique du Gestell conduit à traiter l’homme comme la plus précieuse des matières premières et à rendre autant que possible tous les hommes interchangeables, en mobilisant pour cela les ressources des passions égalitaires. Tout ce qui distingue les êtres humains doit être éliminé dès lors que cela peut gêner le caractère interchangeable que les hommes doivent avoir pour être de parfaites matières premières. L’homme du Gestell doit donc avoir quatre caractéristiques :

- ne pas avoir de racines (ni race, ni nation, ni religion notamment) ;

- ne pas avoir d’idéal : il doit être un consommateur et un producteur matérialiste et relativiste prêt à gober tous les produits lancés sur le marché ;

- ne pas avoir de religion hors celle de son propre ego, pour être plus facilement isolé donc manipulable ;

- ne pas avoir de personnalité afin de se fondre dans la masse (il doit donc être éduqué de façon purement technique et utilitaire, sans culture générale lui permettant de se situer comme homme libre). Voir Marchandisation, Oligarques, Société marchande.

Art caché. C’est l’art enraciné qui réussit à survivre malgré la domination de l’art officiel déraciné marchand. Il est caché car il ne réussit presque jamais à franchir le barrage du conformisme officiel. Il est caché dans la mesure où ceux qui font la loi dans le monde de l’art lui dénient le droit d’exister ou l’occultent en le baptisant « art d’arrière–garde » ou « art pastiche ». On y trouve aussi bien le « grand art » que les artistes amateurs.

Art déraciné marchand, art officiel mondial. C’est l’art imposé aux Occidentaux, avec la complicité du Système institutionnel ; c’est un art officiel et un académisme, au demeurant source de fructueux profits pour la superclasse mondiale (SCM) qui en fait commerce via son réseau de « galeries ». Voir Art caché, Financial art.

Artistiquement correct. Les jugements esthétiques et artistiques sont aussi soumis à la tyrannie du politiquement correct : toute personne qui ne partage pas le goût de l’art « moderne » officiel est cataloguée dans la catégorie des obscurantistes et des réactionnaires. Le terrorisme artistique règne ainsi sur les pouvoirs publics qui sont sommés, au nom de la culture, de favoriser et de financer uniquement l’art déraciné marchand. L’artistiquement correct a ainsi réussi à imposer en Occident ses rites et ses codes : déconstruction du corps humain, promotion narcissique de l’artiste, refus de la figuration, préférence pour l’abstraction géométrique et la mécanique, mise en avant des déviances comportementales, notamment.

Assimilation. L’immigration n’est acceptable qu’à la condition d’être régulée, c’est-à-dire que les étrangers restent en nombre limité, qu’ils s’assimilent à la société d’accueil, à sa culture, à ses valeurs et qu’ils respectent ses lois ; cela a constitué le modèle traditionnel de l’immigration en France. Mais aujourd’hui l’idéologie dominante, qui veut détruire les nations, préconise un modèle inverse qui est celui de « l’intégration » ; c'est-à-dire que ce sont les sociétés d’accueil qui sont, au contraire, sommées de s’adapter à la culture des immigrants. Cette « intégration » débouche en réalité sur l’éclatement tribal des sociétés, le communautarisme ouvertement revendiqué et la dictature des minorités. Telle est d’ailleurs sa finalité réelle. Voir Africanisation, Islamisation.

Assujettis. Situation actuelle des Européens. Voir Condition servile.

Atlantiste, Atlantisme. Partisan et doctrine de la soumission stratégique de l’Europe aux Etats-Unis ; soumission présentée trompeusement comme une alliance. On doit leur opposer le point de vue des indépendantistes et des continentaux, partisans d’une Europe indépendante et libre, de l’Atlantique à l’Oural ; le sarkozysme est atlantiste. Voir Eurasie.

Autocentré/ Espace économique autocentré. Les oligarques européens militent pour un libre-échange extrémiste consistant à transformer l’Europe en un marché totalement ouvert au commerce des hommes, des capitaux comme des marchandises ; ce faisant, l’Union européenne prend le contre-pied de ce qui se pratique, implicitement ou explicitement, ailleurs (Etats-Unis, Japon, Chine, de nombreux pays émergents, notamment), c'est-à-dire un marché intérieur plutôt protégé et/ou une économie tournée vers l’exportation. Cette orientation vers un libre-échange total n’a apporté à l’Europe que chômage et désindustrialisation. Elle trahit aussi l’ambition initiale du marché commun, qui était conçu comme une protection commune. Au XXIe siècle, qui est un monde ouvert à la concurrence de nouvelles puissances économiques, l’Europe doit se constituer en un nouvel espace économique autocentré pour atteindre une « autosuffisance radieuse », selon l’expression d’Alexandre Soljenitsyne. Voir Protectionnisme, Protectionnisme raisonné et raisonnable.

Autochtones. Au sens propre : « issus d’eux-mêmes », c'est-à-dire d'un même sang et d'une même terre. L'idéologie dominante, qui est de nature cosmopolite, tend donc à donner une connotation péjorative à ce terme. Elle préfère, bien sûr, en Europe le « nomade », « l'homme aux semelles de vent » ou l'immigré à l'autochtone enraciné. Voir Enracinement.

• B •

Bankster. Expression inventée dans les années 1930 pour disqualifier les banquiers et les hommes politiques impliqués dans des scandales financiers. L’expression est toujours actuelle ! Voir Finance.

Banlieues de l’immigration. Juste dénomination, correspondant à la réalité ethnique et sociologique de ce que le novlangue appelle « quartiers difficiles », « cités sensibles », voire « zones de non-droit » ou « quartiers populaires ». Voir Emeutes ethniques.

Bien. « Qui veut faire l’ange fait la bête », dit le proverbe, ce qui signifie notamment que la morale des intentions est dangereuse. Nous vivons à l’époque de « l’angélisme exterminateur », celle où les ingénieurs sociaux prétendent créer de force le paradis sur terre et faire le bonheur des gens malgré eux. Ils ont oublié la vieille sagesse traditionnelle qui affirmait que le mal n’était pas dissociable du bien. Voir Mal.

Big Brother/ Big Mother. Par référence à l’ouvrage de George Orwell, 1984, Big Brother symbolise l’Etat qui surveille en permanence les citoyens (« Big Brother is watching you »), en particulier pour sanctionner les crimes de la pensée. Le Système qui domine aujourd’hui en Occident a repris les attributs de Big Brother sur ce plan. Mais il se présente aussi sous la forme de Big Mother : l’Etat providence s’efforce de materner les citoyens en prétendant assurer leur santé et leur sécurité. Le Système est autant un grand hôpital qu’une prison.

Big Four. Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PricewaterhouseCoopers sont les quatre groupes d'audit les plus importants du monde. Ils imposent leurs normes comptables, financières et organisationnelles aux transnationales, voire aux administrations, et sont un élément majeur de la normalisation du monde. Référence pour les marchés financiers, ce sont des instruments de la domination de la superclasse mondiale. La langue de travail des Big Four est le globish. Les Big Four marquent les territoires qu’ils dominent en construisant de grands immeubles fonctionnels et sans âme dans les quartiers d’affaires (à Neuilly et à La Défense en France). Voir Globish, Mondialisation, Normalisation, Superclasse mondiale, Transnationales.

Blanc. L’évolution des rapports, notamment démographiques, entre les civilisations et les races se fait aux dépens du monde blanc, c'est-à-dire avant tout de la civilisation européenne. Mais les maîtres du discours s’efforcent d’empêcher la prise de conscience par les Européens de cette réalité, en particulier en instrumentalisant « l’antiracisme » : les Européens n’auraient pas le droit de se voir comme une civilisation blanche, alors que bien d’autres peuples les perçoivent ainsi – et les haïssent parfois, d’ailleurs ,pour cette raison. Voir Noir.

Blason. Le blason, qui est enraciné dans notre identité européenne et dont le sens est tout à la fois physique et symbolique, doit être opposé au « logo » déraciné, publicitaire et mercantile. L’art du blason ou héraldique remonte en effet aux temps les plus anciens et a servi de dépôt symbolique. C’est pourquoi son élimination n’a rien d’anodin. L’abandon des blasons des villes et des régions et leur remplacement par des logotypes « modernes » (comme c’est le cas également pour les nouvelles plaques d’immatriculation des véhicules) symbolise aussi la domination croissante du modèle mercantile en Occident. Voir Antitradition.

Bling-bling. Expression moqueuse caractérisant la richesse ostentatoire des parvenus de la nouvelle classe dirigeante ; c’est aussi une « classe Rolex », par référence à la montre de luxe qu’il faudrait posséder avant cinquante ans au risque de rater sa vie (selon le publicitaire Jacques Séguéla).

Bourgeois, Bourgeoisie, Bourge. Le phénomène marquant de la seconde moitié du XXe siècle est le ralliement définitif de la bourgeoisie à l’idéologie de gauche et au cosmopolitisme et donc sa rupture avec les valeurs de la droite. Cette évolution résulte de deux phénomènes. D’abord, la richesse est de plus en plus transnationale, comme les entreprises : c’est la bourgeoisie qui tire le plus grand profit de l’ouverture des frontières, sans en supporter les conséquences pénibles puisqu’elle vit dans un environnement protégé. Ensuite, la chute du communisme en Europe : le communisme faisait peur, en effet, à la bourgeoisie marchande et l’incitait à ne pas se couper de ceux qui pouvaient lui faire obstacle, la droite et les nationalistes notamment ; il incitait aussi la bourgeoisie à soutenir des politiques sociales afin de contrecarrer l’influence des communistes dans les milieux populaires. La disparition de cette menace a rendu cette prudence superflue. Mieux : c’est la droite identitaire qui est considérée comme la menace principale désormais, puisqu’en luttant contre la mondialisation elle porte atteinte à la principale source de profit et de pouvoir de la nouvelle bourgeoisie. « La bourgeoisie est d’instinct contre le peuple mais elle sait très bien, en revanche, utiliser les hommes politiques de gauche, avec qui elle peut dîner en ville » : Charles De Gaulle. Voir Aristocratie.

Bourgeoisie (bis). La bourgeoisie s’est ralliée à l’idéologie de gauche en ce qui concerne les thèmes sociétaux (morale, mœurs, immigration, relativisme moral, culture de mort, anticléricalisme, …) mais non sur le plan économique où elle défend la propriété privée des moyens de production et la recherche du profit. Ce ralliement de la bourgeoisie (de fait également du grand capital) à cette partie « sociétale » de l’idéologie de gauche a été le prix à payer pour pouvoir continuer à profiter du Système libéral. Les entreprises ont payé le racket de la gauche par l’adhésion forcée à la diversité et au plan banlieues (« Nos banlieues ont des talents ») soutenu par l’Institut Montaigne et le Medef. Ainsi s’explique en grande partie cette alliance entre l’idéologie de gauche et le monde des affaires : « libéralisme toléré » contre « adhésion aux valeurs de gauche ». Pour le bourgeois contemporain, la seule valeur qui compte est le commerce. Il est prêt à toutes les compromissions et toutes les alliances pour sauvegarder son patrimoine et ses revenus. Il n’est pas là pour servir mais pour se servir.

Brésilâtrie. Phénomène d’aveuglement à l’endroit du Brésil décrit par le criminologue Xavier Raufer pour qui « Dans les années 1960 du XXe siècle l’intelligentsia sombra dans la “Maolâtrie”. Aujourd’hui l’ “homme de Davos” se vautre dans la “Brésilâtrie” ». Pourtant, loin d’être un paradis, le Brésil est :

- un enfer criminel : avec 50 000 homicides par an et le record du monde des assassinats par arme à feu ;

- un pays dont une partie de la surface est constituée de zones grises échappant à la souveraineté de l’Etat : forêt amazonienne livrée à la déforestation sauvage et aux chercheurs d’or clandestins ; favelas des grandes mégalopoles ;

- enfin, l’un des pays les plus inégalitaires au monde où les riches vivent derrière des murs de trois mètres de haut, protégés par des centaines de milliers d’agents de sécurité privée. Voir Chaos mondial, Ecologisme planétaire, Mondialisme.

Bullocrate. Expression inventée par Jean-François Kahn pour décrire la nouvelle classe dirigeante qui vit dans une bulle sécurisée qui la protège de ce que supporte et de ce qu’elle fait supporter au reste de la population. Voir Oligarchie.

 

A suivre…

Polémia

25/01/2010

Image : Les mal pensants

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