Statistiquement incorrect :
Les stratégies nuptiales des Français d’origine étrangère, signes de l’échec de l’intégration

mercredi 5 septembre 2007

Les statistiques qui suivent viennent en complément illustrer le dossier que Polémia a présenté sur son site le 2/04/2007 avec, en reprise, le titre du livre de Marie-Annick Delaunay, « L’immigration par escroquerie sentimentale », paru aux Editions du Journalisme continu, collection Tatamis, décembre 2006, 215 pages (http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=43&iddoc=1373).

Sociologiquement, l’intégration c’est le rapprochement des comportements d’un groupe minoritaire de ceux du groupe majoritaire. Ainsi, si l’intégration des immigrés fonctionnait, leur comportement nuptial se rapprocherait de la population générale : les jeunes Français(es) d’origine étrangère épouseraient majoritairement d’autres Français(es), d’origine étrangère ou non. Tel n’est pas le cas.

« Au total les mariages mixtes – entre Français et étrangers – célébrés en France et à l’étranger ont été au nombre de 90.700 en 2005, dont environ 42.500 et 48.200 à l’étranger représentant 28% des mariages célébrés ou transcrits dans notre état-civil », selon le rapport remis au Parlement en 2006 par le Secrétariat général du comité interministériel de contrôle de l’immigration dirigé par Patrick Stéfanini.

Bien sûr, ces chiffres recouvrent des réalités différentes. On y trouve aussi bien le trader français de Londres qui épouse une Anglaise que l’enseignante parisienne qui se marie à un cadre finlandais.

Mais l’explosion statistique de la « nuptialité mixte » au regard du critère de la nationalité ne traduit pas une hausse des mariages entre nationalités européennes ; elle s’explique, au contraire, par l’augmentation du nombre des mariages – choisis, consentis, arrangés voire fraudés – entre une Française issue de l’immigration et un étranger, d’une part, et un Français issu de l’immigration et une étrangère, d’autre part.

 

Evolution de la « nuptialité mixte »
de 1998 à 2005
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                                          1998               2005             Progression

 

– Mariages mixtes
en métropole                               25.999            42.496          + 63%

– Transcriptions de mariages
effectués à l’étranger                    30.603            48.199          + 57%

 

Total                                            56.602            90.695          + 60%

(Source : Rapport Stéfanini.) http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/074000232/0000.pdf

 

L’analyse détaillée par pays des chiffres montre que ce phénomène d’amplification de la nuptialité mixte concerne principalement les pays  du tiers-monde d’émigration vers la France et non les proches pays européens.

 

Evolution du nombre des mariages
de ressortissants français à l’étranger
de 1994 à 2005
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                                                   1994                 2005           Progression

 

– Ensemble du monde                  20.607              48.200        + 234%

– Maghreb + Turquie                    3.354                24.547        + 731%

– 4 pays d’Afrique noire
(Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali,
Sénégal)                                      913                   2.718          + 298%

– 4 pays européens
(Allemagne, Belgique,
Grande-Bretagne, Suisse)             5.099                4.206          - 18%

(Source Rapport Stéfanini.) http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/074000232/0000.pdf

 

La signification de ces chiffres ne prête pas à discussion : en l’espace de 11 ans, les nationalités impliquées dans la nuptialité mixte ont vu leur poids relatif profondément bouleversé.

En 1994 les 4 pays européens étudiés (Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne, Suisse) fournissent un contingent de 5.099 conjoints supérieur aux 4.267 conjoints issus des pays du Maghreb, de Turquie et des quatre pays d’Afrique francophone étudiés.

En 2005, le panorama est radicalement différent : le nombre de mariages entre nationalités européennes a décliné de 18% (évolution sans doute en relation avec le recul de la nuptialité en Europe) ; en revanche, le nombre de mariages contractés à l’étranger avec les ressortissants des principaux pays d’émigration (hors Espagne et Portugal) vers la France a, lui, explosé, passant de 4.267 à 27.265, soit une multiplication par 6,5 !

L’évolution la plus spectaculaire concerne les ressortissants algériens : 1.129 d’entre eux épousant en Algérie des Français en 1994, 12.457 en 2005, soit 11 fois plus.

Ce phénomène de grande ampleur, aussi majeur que méconnu, a des causes multiples :

  1. Il y a, bien sûr, des mariages fraudés ; le mariage avec un Français étant aujourd’hui la première source d’immigration légale en France, « les postes consulaires français, à l’étranger, entre autres administrations, constatent le développement d’une fraude au mariage et par conséquent à la nationalité française », selon le rapport Stéfanini. Un ouvrage a, du reste, été consacré à « L’immigration par escroquerie sentimentale ».

http://www.polemia.com/contenu.php?iddoc=1373&cat_id=43.
La réforme des textes sur l’immigration en 2003, en resserrant légèrement les mailles du filet, a d’ailleurs conduit à une stabilisation provisoire en 2004 et 2005 du nombre de mariages avec des étrangers prononcés en France (mais non dans les pays d’origine).

  1. Mais il y a aussi les mariages arrangés entre familles permettant à un jeune beur de nationalité française de prendre femme au Maghreb ou conduisant une jeune Franco‑Maghrébine à accepter d’épouser un Algérien ou un Marocain.

 

Parallèlement, les médecins sont confrontés à une demande croissante de chirurgie réparatrice d’hymen :
http://www.sosfemmes.com/archives_bulletin_info/archives_2007.htm
Selon Jacques Lansac, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français : « Nous sommes confrontés à des demandes de certificats de virginité et de réparation d’hymen. Ce n’est pas massif mais on n’avait jamais vu ça avant ».
Et Stéphane Saint‑Léger, gynécologue à Aulnay-sous-Bois, déclare : « On accepte de refaire les seins des femmes pour qu’elles ressemblent aux bimbos des magazines. Pourquoi ne pas recoudre des hymens ? Il s’agit dans les deux cas d’une soumission à une idéologie, occidentale d’un côté, musulmane de l’autre ». Le propos est net : indépendamment des jugements de valeur que l’on peut apporter sur ces pratiques, il est clair que l’évolution observée ne va pas dans le sens du rapprochement des comportements des minorités immigrées avec la population d’origine, mais au contraire d’un éloignement.

En se mariant de plus en plus fréquemment avec des ressortissants du pays d’origine de leurs parents ou de leurs grands-parents, les jeunes Franco-Maghrébins ne manifestent pas une intégration croissante à la société d’accueil mais une fidélité maintenue aux valeurs du « bled », selon l’expression couramment utilisée en banlieue pour désigner les lieux de leur ressourcement.

Jean-Yves Ménébrez
© Polémia
30/08/07

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