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Quand le pouvoir sacralise les déviances (Acte II)

Quand le pouvoir sacralise les déviances (Acte II)

par | 17 novembre 2013 | Société

« L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu. »
La Rochefoucauld, Maximes, 218.

Jean Henri d’Avirac complète ici son approche assez prémonitoire développée il y a un an dans Polémia en plein débat sur le mariage homosexuel (cf. « Quand le marché sacralise les déviances »). Le projet de loi sur la prostitution confirme, si besoin était, l’incroyable inversion à laquelle se livre le pouvoir pour des raisons idéologiques au service d’une inquisition « androcide » ou par calcul politique méprisable et irresponsable. Polémia

L’inversion ? Nous y sommes

L’Inquisition socialiste poursuit son œuvre et cultive ses perversions avec un sourire « Colgate » façon Najat Belkacem, c’est-à-dire sans l’air d’y toucher vraiment, pour un « Amour universel », pour lutter contre le Mal et cette incarnation du Mal : le Mâle.

Étrange monde que celui où l’union de deux personnes du même sexe est présentée comme « tendance », sacralisée au travers d’un mariage au message de fond dévastateur par un pouvoir socialiste qui, dans le même temps, dans une transe néo-puritaine cherche à exécuter toute trace de prétendu machisme, de sexualité masculine, de drague vécue comme un insupportable harcèlement hétérosexuel.

Étrange monde que celui où ces hommes et ces femmes tantôt englués dans une idéologie égalitariste par essence négatrice de toute différence, tantôt animés par une volonté politicienne de diversion, oublient leurs jeunes années de « libération » soixante-huitarde pour endosser le costume gris des ligues de vertu.

Au-delà de ce gouvernement à la dérive, c’est tout un système qui souhaite casser les appartenances pour mieux instaurer des dépendances.

Étrange monde que celui où l’on « pénalise » le client des prostituées et où l’on prépare l’opinion à la légalisation de certaines drogues des plus addictogènes jusqu’à ouvrir des salles de shoot.

Étrange monde que celui où l’on montre du doigt la marchandisation du corps de la femme et où l’on s’apprête à favoriser l’adoption, c’est-à-dire « l’acquisition » par les couples gays d’enfants fabriqués dans des usines à bébé en Inde ou ailleurs.

Étrange monde où l’on s’attaque par facilité au client victime d’une pulsion, d’un handicap, d’une habitude ou de sa seule condition de mâle en oubliant le proxénète, véritable criminel.

Étrange monde où l’on reconnaît à une femme le droit de se tuer au travail, où on l’inciterait même à tout accepter de « patrons financiers prédateurs » au nom de la compétitivité et du plan de carrière, à user ses nerfs, sa famille et sa vie, mais dans lequel on nierait son droit à disposer de son corps après l’avoir défendu à travers le débat sur l’IVG…

Étranges socialistes, clients débauchés de prostituées, « trousseurs de domestiques » et donneurs de leçons à la terre entière.

Personne ne prétend ici que la prostitution puisse être un métier comme un autre. C’est en revanche un métier que l’on peut exercer par choix, ce que revendiquent bon nombre des femmes concernées. D’une certaine manière, leur refuser un droit à disposer ainsi de leur corps est une atteinte grossière à leur liberté. S’agissant du « petit cadeau » qu’elles perçoivent, nous aurons souvent du mal à le distinguer de cette bouteille de champagne ou de cette bague étincelante offerte lors d’un dîner à une femme consentante bien qu’au-dessus de tout soupçon par un amant « sincère » en attente de quelques contreparties en deuxième partie de soirée…

Si « l’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu », le rapport tarifé est bien souvent une dérogation que la vertu accorde au vice.

Enfin doit-on s’attendre à la pénalisation de tout ce qui, de près ou de loin, nous procure soulagement ou plaisir, flatte nos papilles et nos narines, soigne nos muscles en profondeur, charme nos yeux et déclenche une délicieuse sécrétion de dopamine ?… Jusqu’où iront-ils au nom du « Bonheur universel » dans le rationnement de nos plaisirs ?…

Quant à ces femmes, au nombre certes important, enferrées dans une relation complexe et malsaine avec des souteneurs qui sont souvent des criminels, elles sont les victimes de ces réseaux qu’il faut réprimer au même titre que les dealers sont les jouets des trafiquants… Aveuglés par votre bien-pensance néo-gaucho-puritaine, ne vous trompez pas de cibles, Mesdames et Messieurs les Inquisiteurs !

Revoilà donc sur le devant de la scène les hongreurs, les castratrices, les pourfendeuses de mâles pour lesquels un homme présentable doit être eunuque ou dépourvu de toute pulsion, c’est-à-dire un impuissant ou peut-être… une femme.

Vers une Inquisition féministe, liberticide, androcide, infanticide

« Derrière cette croisade il y a le rêve d’une sexualité transparente, démocratique, égalitaire, c’est-à-dire le contraire d’une sexualité », nous dit fort justement Élisabeth Lévy, « comme si on était passé de la guerre des sexes à la guerre au sexe ».

Le monde rêvé par les idéologues de nos gouvernants n’a pas d’équivalent dans la Nature et dans l’Histoire, une abstraction, en somme, qui conduit inéluctablement à la mort des peuples et des civilisations… car traquer l’érection, la pulsion de vie, c’est chercher à compromettre le processus vital de tout être et de toute organisation humaine. Vouloir encadrer, rationnaliser, uniformiser des comportements, par essence complexes et subtils, c’est « désérotiser » le monde et, au bout du compte, lui ôter toute saveur.

Lorsque le sexe devient un délit, l’inversion est avérée. Lorsque la liberté du mâle disparaît, le mâle disparaît et les enfants qui sont déjà considérés comme de simples sujets/objets de consommation finiront tout naturellement par disparaître.

Les prêtresses du féminisme auront alors autour d’elles ce champ de ruines qu’elles ont déjà dans leur tête. Les thérapies qu’elles préconisent en Suède ou ailleurs aux mâles « fauteurs de troubles » pourraient peut-être s’appliquer à leur propre personne et à l’analyse de leur histoire personnelle avec les hommes. Il est des maladies qui peuvent devenir contagieuses lorsque le système immunitaire des peuples (fondé sur les repères fondamentaux) est défaillant.

L’art de légiférer sur les braguettes

Ce bien misérable gouvernement, incontestablement le plus incompétent et le moins populaire de la Ve République, a besoin de rideaux de fumée… Alors il commémore, cherche à mener des croisades lointaines et légifère… sur les braguettes ! Au lieu de gérer les affaires du pays et d’affronter les réalités, il cherche à incarner un nouvel ordre moral, fait diversion sur des sujets sociétaux ou joue les va-t-en-guerre et nous ridiculise sur la scène internationale. À l’instar des dictateurs, les crèmes caramel du système ont un effet dévastateur sur la vie des hommes qu’elles engluent de leurs jus sucrés jusqu’à l’étouffement.

Ce cocktail politicien a trois composants : un doigt d’idéologie pour revenir aux fondamentaux égalitaristes, un nuage de diversion dans un contexte où foisonnent les vrais dossiers sur lesquels ils sont impuissants (économie, insécurité, immigration…) et un doigt d’intention « clivante » pour bien repolariser, façon droite/gauche, la scène politique française autour de ces piteux débats sociétaux.

Voilà les vrais desseins de nos gouvernants qui n’hésitent pas à faire feu de tout bois pour survivre dans ce pays qui leur est désormais absolument, totalement hostile.

Il y a donc ceux qui, dans les coulisses du pouvoir, veulent à travers cette idéologisation du sexe et ce déferlement de lois « punir l’hétérosexualité » pour reprendre les termes de Philippe Caubère, et puis il y a ceux qui, au pouvoir, instrumentalisent ces thèmes pour occuper l’espace médiatique en détournant l’attention du peuple ou des élus des maux qui rongent la Nation.

Lorsqu’un publicitaire nous montre deux femmes qui s’enlacent sur une affiche de 12 m², il crée de l’impact, retient votre attention à défaut d’obtenir votre approbation. Lorsqu’un politicien vous amène sur ces sujets, c’est avec les mêmes intentions, mais avec une absence totale et coupable du sens de la responsabilité. À ces improbables curés de nouvelles ligues de vertu, toujours prompts à écarteler les valeurs traditionnelles et les hommes libres, nous opposerons la sagesse solaire de la Nature et celle, vitaliste, d’un Friedrich Nietzsche : « Et garde-toi des bons et justes, ils aiment à crucifier ceux qui s’inventent leur propre vertu ».

 J. H. d’Avirac
14/11/2013

Jean-Henri d'Avirac

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