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Pourquoi j’étais sur les Champs-Élysées ce 11 novembre

Pourquoi j’étais sur les Champs-Élysées ce 11 novembre

par | 12 novembre 2013 | Politique

« La mémoire n’interdit pas l’action. Elle la justifie ».

Pourquoi me suis-je retrouvée ce lundi matin vers 11 heures sur les Champs-Élysées ? Parce que j’avais déniché un bonnet rouge dans un sac de montagne ? Oui, mais pas seulement. Parce que j’aime les chevaux, les fanfares et les beaux militaires ? Oui, mais pas seulement. Parce qu’un beau soleil d’automne flamboyait sur Paris ? Oui, mais pas seulement. Parce que quelques alertes avaient sonné ici ou là, annonçant un peu de chahut après les commémorations ? Oui, mais pas seulement. A.L.B.

J’étais sur les Champs-Élysées parce que je subodorais que les médias allaient vite faire œuvre de désinformation. Des « très méchants » auraient voulu, ont-ils dit, s’approcher du président. Vous voulez rire, avec une double rangée de barrières tout du long de l’avenue et des gendarmes ou des CRS tous les cinq mètres ! Avec des barrières dès la rue de Tilsitt et la rue Balzac ? Avec des dizaines de fourgons dans les rues adjacentes ? Avec les vitres teintées, allez donc savoir dans quelle voiture Hollande a redescendu les Champs…

En fait, « pourquoi ? », ce n’est pas la bonne question. La vraie question, c’était : « Pour qui ? »

Pour ceux et celles qui, refoulés sur simple délit de faciès, n’ont même pas pu arriver sur les Champs-Élysées. Pour ces jeunes gens en colère qui ont été violemment jetés à terre par des policiers en civil puis embarqués vers le commissariat de la rue de l’Evangile. Parce qu’ils portaient ce fameux bonnet rouge. Voire parce que leur drapeau – français ou breton – était un peu trop voyant, leur coupe de cheveux un peu courte, leur démarche trop volontaire… Pour ces familles et ces couples plus âgés qui, n’osant ni siffler ni huer, chuchotaient en assistant, l’air désemparé, à ces interpellations musclées.

Mais, répètent en chœur les médias du système, on ne manifeste pas les jours de commémoration. Cela ne se fait pas. Le 11-Novembre, ce n’est pas le 14-Juillet. En effet. Sauf que personne n’a bougé lors de la cérémonie. Sauf que les petits « bleuets » de France fleurissaient au revers des manteaux. Sauf que ni les ambassadeurs, ni les grands invalides, ni la Garde républicaine n’ont été hués. La France bien élevée a des principes et le sifflet sélectif.

Mais aussi, et surtout, si j’étais ce 11 novembre sur les Champs-Élysées, c’est que je tenais à défendre la mémoire de ceux qui ont façonné cette France que nous aimons. À défendre le souvenir de ceux dont j’ai vu passer les ombres, il y a quelques semaines, en arpentant les coteaux des Éparges. Pour que la France de demain, celle dont nos enfants et petits-enfants hériteront, ne soit pas trop différente de celle que nos aïeux nous ont transmise. Parce que la mémoire n’interdit pas l’action. Elle la justifie.

Anne-Laure Blanc
Mère… et grand-mère
11/11/2013

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