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Police de la pensée : comment coteries ou groupes de pression ont colonisé les media et assujetti l’Etat

Police de la pensée : comment coteries ou groupes de pression ont colonisé les media et assujetti l’Etat

Texte n°8 (Rétablir la liberté d’expression – XXXe Université annuelle du Club de l’Horloge, les 15 et 16 novembre 2014)

♦ Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia.

Pour le CCIF, « l’islamophobie n’est pas une opinion, mais un délit ». Au vu de la conception extensive du terme « d’islamophobie », la liberté de parole est, en ce domaine, pour le moins restrictive.

Trois temps jalonnent le développement des coteries et des groupes de pression qui ont conquis les média par leur influence et ont obligé l’Etat. Ce fut d’abord l’avènement des « ligues de vertu » avec l’adoption de la loi Pleven de 1972 et la disposition autorisant les associations à se porter partie civile pour les infractions à cette loi. Puis en 1984 survint le « moment SOS Racisme », association créée à l’initiative des dirigeants socialistes après la « Marche pour l’égalité et contre le racisme » de l’année précédente. Enfin, couvrant un autre champ de conquête, apparurent les officines communautaires dont le CRIF est la figure de proue.


L’avènement des « ligues de vertu »

Ces associations, anciennes pour les plus importantes (la Ligue des droits de l’homme et la LICRA ont été créées sous la IIIe République et le MRAP en 1949), usent du pouvoir accusatoire que leur a offert la loi Pleven de 1972 pour s’ériger en censeurs sourcilleux des manquements à l’ordre moral. Cet ordre, qu’impose la pensée dominante et que les « ligues de vertu » contribuent largement à façonner, a une traduction légale qui ne cesse de s’étendre. L’empreinte des « ligues de vertu » est d’autant plus importante que dans des sociétés asservies au temps médiatique, l’annonce d’une action judiciaire quelle que soit son issue suffit à mettre au ban la partie poursuivie. L’affichage par les media devance ainsi par son effet la procédure judiciaire dont le terme peut être éloigné et aléatoire pour la partie civile.

Dans la procédure judiciaire, s’échelonnent l’annonce des poursuites, le procès en première instance, le jugement, l’appel et le pourvoi en cassation. La presse évidemment ne parle que des premières phases : l’annonce, la comparution devant le tribunal correctionnel et, éventuellement, le jugement prononcé par celui-ci. L’appel n’est pratiquement jamais évoqué. Or avec l’écoulement du temps, les chances d’une relaxe s’accroissent pour le prévenu. A cet égard, l’on peut citer l’exemple de Jean-Yves Le Gallou, poursuivi à la suite d’une plainte du MRAP pour un article publié dans Présent sur l’impunité dont bénéficient les jeunes beurs « lorsqu’ils voyagent gratuitement dans les transports en commun » quelle que soit, par ailleurs, leur attitude vis-à-vis des forces de l’ordre. Condamné en première instance, il est relaxé par la Cour d’appel de Paris le 30 janvier 1991. Le pourvoi formé par le MRAP a été rejeté par la Cour de cassation le 5 janvier 1993.

Ces associations jouissent de subventions allouées notamment par des communes de toute tendance. Leur action revêt un caractère pernicieux qu’illustrent des positions prises ou des prérogatives qui leur sont accordées. S’agissant de la LICRA, l’on peut citer, entre autres, les quelques éléments qui suivent.

• Après l’attentat de la rue Copernic, le 3 octobre 1980, dont il est maintenant avéré qu’il s’agissait d’un acte organisé par un groupe opérant à partir du Proche-Orient, Jean-Pierre Bloch qui présidait la LICRA déclara le lendemain au journal de 13 heures de TF1 : « Les assassins, ce sont aussi ceux qui ont créé le climat. Car il y a une certaine presse qui, depuis quelque temps, s’acharne à dénoncer par exemple les jeunes juifs comme des tueurs. Je veux tout de même rappeler “Le Figaro Magazine” de samedi dernier disant que les juifs venus au palais de justice pour le procès Fredriksen étaient venus pour tuer. Je dis que cet article prête à l’attentat et crée l’antisémitisme. Malgré ce que dira M  Pauwels – il versera sans doute comme beaucoup d’autres des larmes de crocodile sur les victimes – je dis que le responsable de l’assassinat, c’est cette presse».

• Patrick Gaubert qui présida le mouvement de 1999 à 2010 intenta de nombreux procès contre les organes de presse.

• Avec Alain Jacubowicz, président en exercice, la LICRA est devenue, notamment, « une officine de combat » visant la liberté d’expression sur internet.

En décembre 2010 la ligue concluait une convention avec le Ministère de l’Intérieur.

En vertu de celle-ci, chaque commissariat de police, chaque gendarmerie doit recevoir pour une diffusion la documentation de la LICRA. De plus, une formation à l’antiracisme dans les écoles de police et de gendarmerie a été prévue. Par ailleurs, le principe d’une coopération avec la LICRA en matière de « veille sur internet » pour prévenir les « dérives » sur la Toile complétée par des « échanges de statistiques » a été arrêté.

Sur Judaïque FM, le 11 janvier 2014, Alain Jakubowicz a été interrogé par le journaliste Olivier Issembert sur l’opportunité et la possibilité de sévir contre les auteurs de « tweets » jugés « déviants » et contre certaines séquences diffusées par le site Youtube. Il lui a été demandé par voie de conséquence si « la prochaine étape, c’est ce combat sur Internet ». Alain Jakubowicz a répondu: « Il y a des mesures coercitives, mais il y a un certain nombre de choses qui sont faites, et je peux vous dire que la LICRA accomplit un travail considérable là-dessus. Nous avons créé d’ailleurs Licranet, avec des spécialistes du net, nous avons maintenant des équipes pour cela. »

Car, ce « combat », en réalité contre la liberté d’opinion, la LICRA « l’a déjà anticipé ». « On est dans ce combat, poursuit M. Jakubowicz, je ne veux pas vous dévoiler les actions que nous menons, mais un certain nombre de vos auditeurs pourront vérifier que certaines vidéos ne sont plus visibles aujourd’hui […] Ce combat-là, dans le cadre légal évidemment, nous le menons parce que la loi ne permet pas que l’on continue à visionner des vidéos dont les propos sont attentatoires à la dignité et constitutives de délits. Pour certaines d’entre elles d’ailleurs, ces vidéos reprennent des propos qui ont été condamnés par la justice, donc ces vidéos [dont, à n’en pas douter, la dernière de l’humoriste franco-camerounais, qui a fait l’objet de 3.025.572 connexions en trois jours] doivent être supprimées et ne doivent plus être accessibles, et évidemment nous accomplissons à cet égard le travail qui doit être le nôtre. »

Le moment SOS Racisme.

Avec la création de SOS Racisme, il s’est d’abord agi d’une opération de communication dont l’objectif était de rénover l’image des associations « bien-pensantes ». Il est apparu important pour les fondateurs d’intégrer parmi les dirigeants des personnes d’origine maghrébine ou d’Afrique noire.

La nouvelle association avait pour buts :

• encadrer le mouvement parti des banlieues en 1984,

• éviter toute forme d’opposition à Israël,

• faire de l’électorat des banlieues une clientèle propre au Parti socialiste,

• transformer l’anti-racisme en un instrument destiné à diviser la droite.

Dans cette démarche deux forces ont été à l’œuvre :

• la Présidence de la République et le Parti socialiste (Jean-Louis Bianco, à l’époque Secrétaire général de l’Elysée et François Hollande) ; cet épisode est rapporté par Jacques Attali dans son livre Verbatim ; il convient aussi de noter l’essai de Serge Malik, publié en 1990 et intitulé Histoire secrète de SOS Racisme

• l’Union des Etudiants juifs de France (UEJF).

Il faut aussi souligner le rôle particulièrement important joué par Julien Dray, à l’origine militant trotskiste, ancien responsable de l’UEJF, rallié au Parti socialiste en 1981.

La direction du mouvement fut confié à une succession de « marionnettes » : Harlem Désir, Fodé Sylla, Malek Boutih, Dominique Sopo.

Nombre de dirigeants de SOS Racisme ont été impliqués dans différentes procédures judiciaires et généralement condamnés.

Les ressources financières du mouvement anti-raciste proviennent, pour l’essentiel de subventions. Ainsi, en 2009, pour un budget global de 904 600 €, les cotisations ne représentaient que 18 700 € et les dons divers 77 700 €. Pierre Bergé et la Fondation Ford ont respectivement offert 100 000 € et 72 700 €. Le Fonds d’aide et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD) et l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE), organismes publics, ont versé au total 348 000 €. Le Ministère de l’Education nationale et le Ministère de la Jeunesse et des sports ont alloué, pour le premier 80 000 € et pour le second 46 000 €. La Marie de Paris et le Conseil régional d’Ile de France ont contribué pour l’un à hauteur de 40 000 € et de 35 000 € pour l’autre. Cette lecture montre que le financement de l’officine créée à l’initiative du Parti socialiste pèse très largement sur le contribuable.

Aujourd’hui, il apparaît bien que « le moment SOS racisme » est passé. Trois raisons, au moins, l’expliquent :

• la désaffection pour les campagnes menées par l’association socialiste dont témoigne un reflet de plus en faible sur les réseaux sociaux,

• le discrédit qui frappe les dirigeants,

• la prise de conscience d’une manipulation par des personnalités comme Farida Belghoul, proche du mouvement de la Marche des beurs de 1983.

Le temps des officines communautaires

                                                                                                                                                                                               

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   Le CRIF est la plus ancienne d’entre elles. Il fut créé clandestinement en 1943 sous le nom de Comité général de défense juive. Longtemps seule grande organisation communautaire, le CRIF, avec le développement des groupes de pression et une forme de fragmentation de la société française, a fait des émules. En 2003 apparaissait le CFCM (Conseil français du culte musulman) qui bénéficia du soutien du Ministre de l’Intérieur de l’époque Nicolas Sarkozy. Puis ce fut en novembre 2003 la naissance de la Fédération LGBT avant la constitution du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France), deux ans plus tard, en novembre 2005.

Le CRIF

Le CRIF et son rôle figurent parmi les quatre-vingts séquences composant le livre d’Eric Zemmour Le Suicide français.

Le dîner annuel du CRIF est la réception la plus brillante de « l’établissement français ». Le premier de ces dîners eut lieu au Sénat, le 19 octobre 1985, en présence du premier ministre Laurent Fabius. Ce début fut modeste puisque la réunion ne comptait que deux cents personnes environ dont quelques dizaines de journalistes. Personne, à l’époque, n’accorda une grande importance à cette rencontre.

Aujourd’hui, l’événement revêt un prestige particulier puisque s’y rendent plus de personnalités que pour la Fête nationale du 14 juillet.

Les trois thèmes maintenant défendus par le CRIF tiennent à :

• la défense d’Israël,

• la lutte contre le racisme,

• la censure de l’Internet.

Dans son discours lors du dîner annuel du 3 février 2010, Richard Prasquier, président en exercice, a tenu des propos qui interpellent, pour le moins, ceux qui sont attachés à la libre expression : « Les juifs sont au cœur des débats où les limites à la liberté d’expression sont sollicitées (…) Internet est un multiplicateur de racisme et d’antisémitisme (…) Nous souhaitons que la politique pénale s’étende au racisme ordinaire sur Internet en faisant connaître les condamnations, en améliorant la surveillance, en s’aidant de ces vigies que sont les associations antiracistes ». Clairement, le propos constitue un appel à la délation, à la répression et à la censure sur Internet. Alors, il ne relève pas du hasard si les premières jurisprudences touchant à une censure d’opinions émises sur internet résultent de plaintes déposées une association phare du CRIF, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). C’est la même association qui a déposé une autre plainte contre Valeurs actuelles pour la couverture de son numéro du 26 septembre au 2 octobre 2013 : « Naturalisées, l’invasion qu’on cache ».

Lors d’un entretien avec le ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, Richard Prasquier a même précisé quels étaient les objectifs de « surveillance » de son organisation, soit : « les forums de discussion, les chats, les emails, les sites web et les blogs ». On a bien lu : « les emails », c’est-à-dire les correspondances privées, ce que seuls les États totalitaires osent envisager.

Il est vrai que dans sa démarche de censure, Richard Prasquier avance, toujours dans son exorde du 3 février 2010, un argument qu’il croit de poids : « La liberté d’expression doit se subordonner au respect de la vérité. » Mais qu’est-ce que la vérité ? Dans les pays musulmans (et pas seulement en Iran !) c’est le Coran, en Chine c’est la ligne du parti, en Corée du Nord, c’est la vision du Grand Timonier. Mais il en va tout autrement en France et en Europe. Depuis les déclarations des droits des XVIIe et XVIIIe siècles, mais aussi depuis la Renaissance, la révolution papale des XIe et XIIe siècles et, bien avant, dès l’Antiquité grecque, est dit vrai ce qui est librement réfutable. En matière politique, historique ou scientifique il n’existe pas de vérités absolues. Il n’y a que des affirmations exposées, sans cesse, à la libre critique. Vouloir censurer au préalable ce que l’on considère comme contraire à la « vérité », c’est s’inscrire à rebours de toute notre culture et notre histoire.

De même l’argument selon lequel la censure ne porterait que sur les idées « haineuses » ou « odieuses » est dérisoire : ni Staline, ni Mao, ni Castro, ni Kim Il Sung n’ont censuré les idées qu’ils trouvaient sympathiques !

Le CFCM

Dans sa démarche, le Conseil français du culte musulman obéit au même principe et à la même technique que le CRIF.

L’occasion d’une expression devant un parterre de personnalités est le dîner de rupture de jeûne. Ainsi, le mardi 7 septembre 2010, le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a présidé un prestigieux dîner de clôture du jeûne du ramadan au Pavillon Dauphine. Ce fut l’opportunité d’un dialogue public avec le ministre de l’Intérieur : Brice Hortefeux. Cet événement est révélateur de la place grandissante occupée par les autorités musulmanes dans le paysage politique français.

Parmi les personnalités présentes, outre Bric Hortefeux, on relève Eric Besson, Fadela Amara et Nadine Morano. Mais aussi, Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile-de-France, et Claude Bartolone, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, plusieurs préfets dont le préfet de police de Paris, Michel Gaudin. Le vice-président du Conseil d’Etat, gardien des lois, avait aussi fait le déplacement. Participaient aussi des ecclésiastiques parmi lesquels figuraient le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, président de la Conférence épiscopale, ainsi que le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France. Bien sûr, étaient conviés les plus éminents représentants de la communauté juive : les Grands Rabbins de France et de Paris, les présidents des Consistoires central et de Paris, le président du Fonds social juif unifié et le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Il est vrai que l’organisation et les méthodes du CRIF servent de référence et de modèle au CFCM.

Comme le CRIF, le CFCM exhibe des revendications communautaires :

• la nourriture halal, les carrés musulmans dans les cimetières, la construction de mosquées,

• la lutte contre « l’islamophobie ».

Dans la réalité, la lutte contre « l’islamophobie » vise à interdire toute critique contre la religion musulmane. L’islamophobie devient une « cyberhaine » lorsqu’elle s’exprime sur internet.

Comme pour les autres minorités auxquelles le complexe politique, médiatique et intellectuel accorde une audience et une protection particulières, la dénonciation des actes d’hostilité dont seraient victimes les musulmans compte parmi les antiennes immanquablement les plus ressassées.

Ainsi, à regarder le site de RTL (www.rtl.fr › ActuSociété et faits divers) en date du 28 octobre 2014, l’on observerait une hausse des manifestations malveillantes contre les musulmans au travers d’une analyse pour le moins paradoxale.

« Islamophobie : hausse des actions contre les musulmans

L’ensemble des actes antimusulmans a baissé d’environ 30% en France entre janvier et septembre 2014 par rapport à 2013, a annoncé ce mardi 28 octobre l’Observatoire contre l’islamophobie. Dans le détail, l’observatoire note toutefois une évolution contrastée des actions (+12,5%) et des menaces (-44,9%). Il relève 110 actes (actions et menaces) pour les neuf premiers mois de 2014, contre 158 sur la même période de 2013.

Basés sur les plaintes déposées, ces chiffres toutefois “ne reflètent pas la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte systématiquement lorsqu’ils sont victimes d’actes xénophobes, convaincus qu’il n’y aura aucune suite, ce qui est très souvent la réalité”, écrit le président de l’observatoire, Abdallah Zekri, dans un communiqué.

Même le CFCM ne porte plus plainte

En outre, la baisse globale dissimule une hausse des actions (dégradation de lieux de culte par des insultes et tags nazis, têtes de porc déposées devant des mosquées, envoi par courrier à des responsables musulmans de tranches de jambon, tentatives d’incendie, agressions de femmes voilées…), dont le nombre est passé de 40 à 45.

Les menaces, elles, sont en baisse (65 contre 118 un an plus tôt), mais l’organisme communautaire relativise cette évolution. “Même l’Observatoire national contre l’islamophobie ne porte plus plainte suite aux courriers de menaces et d’insultes que reçoivent les dirigeants du CFCM, car ces plaintes sont toujours classées sans suite par les parquets, sous prétexte que ceux qui ont commis ces infractions ou délits ne sont pas identifiés”, regrette Abdallah Zekri.

Hausse de la cyberhaine

Sans pouvoir la chiffrer, l’instance estime enfin que “l’islamophobie via la cyberhaine augmente fortement“, notamment à travers les courriels en chaîne, “à l’origine d’une propagation de mensonges envers les musulmans et l’islam”. “Devant l’inquiétude grandissante de la communauté musulmane, l’islamophobie doit être combattue et dénoncée non seulement par les musulmans, mais aussi par la communauté nationale dans son ensemble”, affirme le président de l’observatoire.

Membre du CFCM, l’instance créée pour représenter la première communauté musulmane d’Europe (4 à 5 millions de croyants) auprès des autorités, cet observatoire est toutefois concurrencé par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Ce dernier, très actif sur internet et les réseaux sociaux, défend une position plus militante, en ajoutant aux plaintes recensées par le ministère de l’Intérieur une composante baptisée “islamophobie d’Etat” qui liste les discriminations commises, selon lui, par des agents publics (enseignants, policiers…) ».

Pour le CCIF, « l’islamophobie n’est pas une opinion, mais un délit ». Au vu de la conception extensive du terme « d’islamophobie », la liberté de parole est, en ce domaine, pour le moins restrictive.

Le CRAN

Dans le sillage du CRIF, le Conseil représentatif des associations noires organise aussi son dîner annuel avec l’aréopage de personnalités qui convient. En 2009, participaient à la cérémonie, les Ministres Roger Karoutchi et Eric Besson, le Président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale Axel Poniatowski, l’écrivain Marek Halter et même Miss France 2009 !

Ce qui doit être relevé, à l’instar des autres mouvements de ce type, c’est l’influence qu’ils exercent sur le pouvoir politique et la crainte qu’ils leur inspirent. En témoigne, concernant le CRAN, l’aboutissement donné à la plainte déposé contre Michel Bart, directeur de cabinet du Ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, après la publication d’une circulaire qu’il adressa aux préfets, le 5 août 2010, leur demandant de faire démanteler des campements de Roms illégaux. Après la comparution de M. Bart devant la 17e Chambre correctionnelle, le président du CRAN décida de « mettre un terme à la procédure judiciaire ». En effet, l’association avait reçu une lettre de M. Bart qui exprimait « ses regrets » ajoutant que « les plus hautes autorités du ministère s’engagent à réactiver la politique de lutte contre le racisme ». M. Lozès (président du CRAN) ajouta « Notre action en justice a amené une prise de conscience place Beauvau. Le ministère de l’Intérieur a entendu nos arguments, a noué un dialogue avec nous et s’engage ». Ce « dialogue » a conduit par « un travail en commun » entre le Ministère de l’Intérieur et le CRAN au lancement d’un observatoire sur le racisme en France.

Les mouvements LGBT

L’homosexualité militante a donné lieu à la création de multiples associations. Act-up Paris, groupe activiste pour la lutte contre le SIDA, fut créé en juin 1989. La Fédération LGBT a été constituée en juillet 2003 afin de regrouper une myriade d’associations homosexuelles et transsexuelles.

Trois affaires éclairent sur l’emprise qu’exerce les mouvements homosexuels en tant qu’expression d’une minorité agissante : les affaires Nouchet, Vanneste et Wilfried.

• Sebastien Nouchet, jeune homosexuel, gravement brûlé en janvier 2004, déclara avoir été la victime d’une agression « homophobe ». A la suite de cet évènement, largement commenté par les media, le Garde des Sceaux, Dominique Perben, fit voter par l’Assemblée nationale la loi du 30 décembre 2004 « portant création de la haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité». L’enquête judiciaire a conduit à un non-lieu devant l’absence de preuves. Le plaignant dépressif avait déjà fait de nombreuses tentatives de suicide.

• Lors du vote de cette loi, le député Christian Vanneste, avait soutenu dans un quotidien régional que « l’homosexualité était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité». Il fut condamné par le tribunal correctionnel à la suite de plaintes déposées par SOS-Homophobie, Act-Up Paris et le Syndicat national des entreprises gays. Cette condamnation fut confirmée par la Cour d’Appel. Mais, la Cour de cassation a cassé le jugement sans renvoi, ce qui est rare.

• Le 8 avril 2013, un couple homosexuel est agressé dans le 19ème arrondissement de Paris. L’un d’eux, Wilfred de Bruijn est sérieusement blessé au visage. Aussitôt, les media relaient les dénonciations d’un climat homophobe, notamment celles de dirigeants socialistes. La victime, même, publiait sur les réseaux sociaux la photo de son visage tuméfié et déclarait « C’est ma réponse aux propos choquants et terrifiants qu’on a entendus dans le débat public ces derniers mois, tenus par des personnes censées être responsables, comme Henri Guaino ou l’archevêque de Paris ». L’agression était vue comme une conséquence des manifestations contre le mariage pour tous qui se succédaient alors. En fait, identifiés par la police judicaire, les agresseurs n’étaient autres que de vulgaires délinquants issus de certains quartiers.

Ce panorama, dans ses différents aspects, permet d’entrevoir les différents procédés auxquels recourent ces divers groupes de pression. La méthode d’ensemble repose sur un triple privilège :

le privilège de puissance publique par les subventions reçues et la disposition législative autorisant les associations représentatives de ces groupes à se porter partie civile dans une procédure judiciaire,

le privilège de « propagande médiatique» par la reprise des communiqués et des conférences de presse,

le privilège d’influence au travers, notamment, de l’organisation de réceptions officielles et la venue de personnalités sur une simple demande.

Tout cela conduit à l’extension du champ de la répression qui visait à l’origine le Front National et qui s’étend maintenant aux humoristes, à ceux dont les réflexions s’écartent quelque peu d’une approche « historiquement correct » et aux intellectuels qui ont l’audace d’exprimer leurs préoccupations devant l’immigration, notamment musulmane. Ainsi, l’écrivain Renaud Camus, auteur du Grand Remplacement a été condamné par la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, le 10 avril 2014, à une peine d’amende de 4000 € assortie de dommages et intérêts, à la suite d’une plainte déposée par le MRAP pour des propos tenus le 18 décembre 2010 aux « Assises sur l’islamisation ». Ces propos ont été considérés, entre autres, par le tribunal comme « une stigmatisation d’une rare outrance ». Ceux qui ont écouté Renaud Camus ou qui ont lu son texte apprécieront !

Pour conclure, laissons la parole à un orfèvre au cœur de l’idéologie l’antiraciste, du militantisme homosexuel et du soutien au « non art contemporain », en l’occurrence, Pierre Bergé, un « pape » du cosmopolitisme qui déclarait en 1999 au journal Marianne :

« Je pense – n’en déplaise à beaucoup – que les lobbies existent. Il y a un lobby juif comme il y a un lobby homosexuel et un lobby de femmes. Comme il y a un lobby hispanique aux Etats-Unis et un lobby indien en Angleterre. Les lobbies sont là pour protéger des gens, des peuples, des races, mais aussi – et c’est bien normal – pour protéger leurs croyances et leur permettre de s’imposer » (cité page 247 du livre de Gilles Meilhac sur le CRIF).

 Le Club de l’Horloge
16/02/2015

Correspondance Polémia – 16/02/2015

Image : PADAMALGAM », sinistre point de ralliement de l’islamophobie en ligne.

Voir aussi :

Ouverture des travaux, Pierre Millan, secrétaire général du Club de l’Horloge
Introduction : la superclasse mondiale contre les libertés Jacques Violette
La liberté de pensée, première des libertés publiques Patrick Simon
La conquête de la liberté de pensée en Occident Philippe Nemo
Liberté d’expression et débat démocratique Jean-Philippe Feldman
La liberté d’expression source de la vérité scientifique ou historique Henry de Lesquen
L’Etat censeur : lois scélérates et jurisprudences orientées qui étouffent la liberté d’expression François Wagner
La liberté d’expression à l’ère de la communication numérique : faut-il domestiquer internet ? Yves Duhamel
Pourquoi et comment l’Amérique a confisqué la liberté d’expression ? Ivan Blot

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Jean-Yves Le Gallou

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