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Noyés dans leur bortsch les Russes ? Rira bien qui rira le dernier…

Noyés dans leur bortsch les Russes ? Rira bien qui rira le dernier…

par | 28 décembre 2014 | Géopolitique

Je viens d’entendre un chroniqueur célèbre – chien de garde de l’orthodoxie ultralibérale ne prenant même plus la peine de se camoufler derrière le faux-nez d’un pseudo humanisme de gauche – baver sur les propos de Vladimir Poutine au cours de sa conférence de presse de jeudi. Le Russe, c’est « le méchant » qui a annexé la Crimée et qui menace la pauvre Ukraine, pour les canards laquais. Ben voyons…

Ils oublient de dire, les canards laquais, que les USA œuvrent depuis des années, sans même s’en cacher, pour pousser la Russie à la faillite, se débarrasser de Poutine pour le remplacer par un pantin à leur botte, genre Eltsine, et accessoirement appuyer la main-mise des Etazuniens sur l’Europe en saccageant les échanges commerciaux entre l’Union européenne et la Russie.

Ils oublient de dire, les canards laquais, que les USA ont dépensé cinq milliards de dollars pour « acheter » les politicards les plus corrompus de l’Ukraine, fomenter un coup d’État pour en prendre le contrôle politique et faire main basse sur les richesses de ce pays. L’Ukraine a d’énormes réserves de gaz de schiste, dernier cheval de bataille yankee, et pas de législation interdisant la fracturation. Et voilà Chevron au travail ! Le sol de l’Ukraine est l’un des plus fertiles du monde. Et voilà Cargill investissant à tour de bras : silos à céréales, aliments pour animaux, port de Novorossisk sur la Mer Noire. Et voilà les fabricants de matos agricole CNH Industrial, Pioneer DuPont, John Deere, Eli Lilly & Co. Et voilà l’inévitable Monsanto qui prévoit de construire une usine géante de semences (non OGM, bien sûr, qu’ils disent, la main sur le cœur !) dont le but est d’inonder l’Europe de leurs merdes.

Ils oublient de dire, les canards laquais, que l’Ukraine est maintenant sous contrôle étazunien avec la nomination à des postes clés de personnes à leur solde. Qu’on en juge :

• Natalie Jaresko, née aux États-Unis, est la nouvelle ministre des Finances de l’Ukraine. Originaire d’une famille ukrainienne et diplômée des universités de Harvard et de DePaul, Jaresko est passée du

Département d’État à Kiev lorsque l’Ukraine a obtenu son indépendance de l’Union Soviétique, afin de

diriger le département économique de l’ambassade américaine qui venait d’ouvrir. Trois ans plus tard, elle a quitté l’ambassade des États-Unis pour diriger le Fonds Western NIS Enterprise financé par le gouvernement des États-Unis. En 2004, elle a fondé sont propre fonds d’actions. En tant que partisane de la Révolution orange de 2004, elle a siégé au Conseil consultatif des investisseurs étrangers du président vainqueur de cette « révolution », Viktor Iouchtchenko.

• Aivaras Abromavicius, banquier d’investissement lituanien est le nouveau ministre de l’Économie, plaçant la politique économique du gouvernement sous contrôle étazunien.

• Le nouveau ministre de la Santé, Aleksandr Kvitashvili de la Géorgie, a été éduqué aux États-Unis et ne parle pas ukrainien. Il a occupé le poste de ministre de la santé dans sa Géorgie natale, sous la présidence du protégé des États-Unis de l’époque, Mikheïl Saakachvili.

Ils oublient de dire, les canards laquais, que dans l’accord commercial Union Européenne /Ukraine dont le report a donné le signal du coup d’État manigancé par les Yankees, il y a des dispositions autorisant l’exportation sans aucune entrave ni droits de douanes dans l’UE de tous les produits agricoles ukrainiens…dont une énorme partie est maintenant sous contrôle étazunien. Les Yankees vont se gaver et les Européens vont tirer la langue ! Demandez donc aux céréaliers qui vont subir cette concurrence à prix cassés !

Ils oublient de dire, les canards laquais, que la prise de contrôle de l’économie ukrainienne a poussé Poutine à annuler la construction du gazoduc « South stream » qui devait alimenter l’Europe du Sud en contournant l’Ukraine. Au détriment des partenaires du Russe Gazprom : l’Italien Eni, l’Allemand Wintershall et le Français EDF.

Ils oublient de dire, les canards laquais, que Obama fait tout pour ruiner la Russie en organisant avec ses complices d’Arabie Saoudite une baisse artificielle des cours du pétrole, en détournant les marchés européens du gaz et du pétrole russes, en forçant l’UE à adopter des sanctions contre la Russie qui se révèlent catastrophiques pour ses pays membres, et tout bénef pour les Etazuniens. Le calcul du blackbush de la Maison Blanche étant que le peuple russe se retourne contre Poutine et s’en débarrasse.

Ils oublient de parler, les canards laquais, de la politique constante d’encerclement de la Russie par l’Otan. De la modernisation de l’arsenal nucléaire étazunien, de la mise en place d’un « bouclier nucléaire » aux frontières russes dont le seul but est de donner aux USA la capacité d’une première frappe en empêchant (illusoire !!!) les représailles russes. Ils en sont là les va-t’en-guerre étazuniens.

Mais ils cachent soigneusement, les canards laquais, des faits qui vont à l’encontre de la doxa occidentale :

• Depuis la prise de pouvoir de Poutine, la Russie a progressivement retrouvé une démographie dynamique. En 2012, on assistait à une croissance naturelle de la population pour la première fois depuis 1992. Lors de sa prise de fonction, le revenu annuel moyen russe s’établissait à 1322 euros. Il était de 7988 euros en 2013 soit une augmentation de plus de 500% ! Le taux de pauvreté est, lui, passé de 35% en 1999 à 13% en 2012. Á noter que le taux de chômage n’est que de 5,5%. La population russe soutient d’ailleurs majoritairement son président avec plus de 80% d’opinions favorables.
• La voix de la Russie pèse de nouveau dans le monde autrement que par un vote négatif au Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a permis le démantèlement des armes chimiques de Bachar el Assad, elle est indispensable dans le problème du nucléaire iranien.
• Loin d’être isolée, la Russie a une action d’entraînement pour les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Dans ce quinté des puissances émergentes, la Russie, avec la Chine, fait figure de leader. Alors que le monde façonné par les États-Unis et leurs alliés au sortir de la seconde guerre mondiale se trouve de plus en plus fragilisé, les puissances de demain veulent renverser l’ordre établi et redistribuer les cartes. Les Brics ont lancé leur propre institution financière de développement pour se débarrasser du joug du FMI et de la Banque mondiale, simples appendices de la politique financière étazunienne.
• L’imbrication de l’économie russe avec celle de la Chine – devenue première puissance économique du monde – relativise le poids des manœuvres et des « sanctions » occidentales.
• Enfin, l’Oncle Sam est humilié dans la course aux étoiles puisque la Nasa est tributaire…des lanceurs russes pour ravitailler la station spatiale internationale! La honte suprême…

Et nous là-dedans ? On se couche devant les Yankees dans l’affaire des Mistral, perdant ainsi toute fiabilité. On n’a que les dirigeants que l’on mérite.

Victor
Source : agoravox.fr
19/12/2014

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