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Les Bobards d’Or, un phénomène !

Les Bobards d’Or, un phénomène !

par | 13 mars 2014 | Société

Les Bobards d’Or 2014 ont remporté un franc succès. Plus de trois cents personnes se sont disputé les deux cents places assises de la salle Athènes-Service, jeudi soir 11 mars 2014, et il a fallu refuser plus de cinquante entrées.

L’enthousiasme était de la partie, le public, jovial, s’est bien amusé, la morosité ambiante était restée dans la rue. Comme il se doit, les grands médias se sont abstenus de relater l’événement : aucun écho et pourtant ils ont été les vedettes de cette 5e cérémonie organisée par Polémia.

En revanche, quelques sites non conformistes (1) nous ont livré leurs commentaires, notamment Boulevard Voltaire, sous la plume de Gabrielle Cluzel, qui était d’ailleurs membre du jury ; et Les Inrocks, sous les signatures de David Doucet et Mathieu Dejean ; on trouvera ces articles ci-après.

Mais attention ! Dans ces comptes rendus, pas l’ombre d’une critique sur le fond, pas un commentaire sur tel ou tel prix ni sur son bénéficiaire, ce qui, en soi, constitue plutôt un bon signe pour la justesse et la pertinence de nos choix ; les seuls commentaires portent sur la stratégie que nous préconisons (2) pour combattre le politiquement correct des « médias de propagande ».

On peut dire, sans forfanterie, qu’avec ses Bobards du 11 mars 2014, Polémia, tout comme les années précédentes, a rempli son contrat.

Polémia
13/03/201

Les Bobards d’or, un phénomène

Comment, en cinq ans, la cérémonie des Bobards d’or, organisée par Polémia sous la direction diligente de Jean-Yves Le Gallou, est-elle devenue un phénomène ? Grâce aux médias alternatifs, aux médias sur Internet, bien sûr, qui l’ont massivement relayée et couverte en direct. Et parce qu’elle rencontre une attente très forte, nourrie des indignations stupéfaites et impuissantes de chacun. Chaude ambiance, donc, rue d’Athènes mardi soir. On se bouscule à l’entrée, on se marche sur les pieds, et on s’estime heureux de trouver une place dans l’escalier menant aux gradins, déjà bien investi par le public. On ne veut pas en perdre une miette et on tient bien serré son carton rouge individuel pour le vote, départagé parfois par l’applaudimètre.

Et puis, disons-le, on vient aussi pour rire. Les Bobards d’or, c’est encore mieux que Canteloup, et Jean-Yves Le Gallou n’a pas besoin de mettre un nez rouge ou la perruque de Bozo le clown… les vrais humoristes de cette soirée, ce sont les « nominés ». Avec leurs improbables bobards sur grand écran. Les faits, rien que les faits : c’est la seule recette pour cette partie de rigolade… Et pour résister aussi. Jean-Yves Le Gallou l’a rappelé avec solennité dans son discours d’ouverture : contre ce qu’il nomme « la tyrannie médiatique », il n’y a qu’une arme imparable, et c’est celle-là. Des faits que l’on se doit de rappeler, sans invective ni agressivité, partout où l’on pourra, notamment sur les réseaux sociaux des grands médias en ligne.

On vient pour se marrer et pourtant tout ne prête pas à rire, loin s’en faut : dans l’affaire Méric, pour laquelle le ci-devant rédacteur en chef de Libération Nicolas Demorand a été retenu dans la sélection, un jeune garçon est mort, un autre est en prison. Celle du Gardasil, ce vaccin contre le cancer du col de l’utérus administré aveuglément depuis plusieurs années aux fillettes, annonce peut-être un désastre sanitaire sans précédent. Au fond, rien ne prête à rire, tout est même gravissime car c’est de la France qu’il s’agit. Mais comment ne pas pouffer en entendant Bruno Roger-Petit évoquer très sérieusement — il les a comptés — 70 manifestants contestataires sur les Champs-Élysées le 11 novembre… quand 73 ont été interpellés ? Agnès Soubiran s’indigner, sur France Info, des « lancers de nains » dans les spectacles de Dieudonné – et pourquoi pas les exhibitions de frères siamois ? Christophe Barbier s’étonner ingénument de l’inexplicable difficulté des démocraties à museler Internet quand les régimes dictatoriaux, comme la Chine, y parviennent si bien ?

Si le vent souffle dans les voiles des « Bobards d’or », c’est aussi parce que son combat pour la vérité rencontre celui des grandes manifestations entamées depuis maintenant plus d’un an contre le plus grand, le plus incroyable bobard sociétal imaginé : celui prétendant que la famille n’aurait pas pour fondement un homme et une femme. Oui, se lève dans ce pays une formidable aspiration à la vérité. Tous à poil, disaient-ils ? Alors, commençons par la vérité. La vérité dans sa nudité intégrale, sans fard ni voile pudique.

Dans les rangs, cependant, certains font la gueule et prennent des notes. Comme David Doucet des Inrocks. Pourtant, entre quelques inexactitudes, son papier a le mérite de reconnaître le succès des Bobards. Tout au plus relève-t-il qu’on a omis l’affaire Breivik, pour laquelle la presse avait d’abord évoqué la piste islamiste. Preuve qu’aux Inrocks, aussi, on peut faire montre d’honnêteté… et, allez, pourquoi pas – puisqu’on a des suggestions –, postuler pour le jury l’an prochain ?

 Gabrielle Cluzel
Source : bvoltaire.fr
12/03/2014

« Bobards d’or », comment l’extrême droite surfe sur la défiance anti-médias

La grand-messe anti-médias de l’extrême droite s’est tenue ce mardi soir à Paris. Derrière la remise de “Bobards d’or” censés récompenser les pires mensonges des journalistes, la critique des médias se professionnalise et prend de l’ampleur à l’extrême droite…

Sur l’air d’ « On nous cache tout, on nous dit rien »de Jacques Dutronc, la cinquième édition des Bobards d’or s’est ouverte ce mardi 11 mars à Paris, dans un amphithéâtre de deux cents places du IXe arrondissement parisien. Depuis 2010, cette cérémonie annuelle retransmise sur 14 sites de la réacosphère (dont Novopress, Fdesouche, Egalité et Réconciliation, le Salon Belge et Nouvelles de France…), récompense avec des prix en forme de Pinocchio les « pires mensonges proférés par les médias au nom du politiquement correct ».

Derrière ce grand raout « anti-merdias », on retrouve la fondation Polémia, le think tank dirigé par Jean-Yves Le Gallou. Théoricien de la « préférence nationale » et ancien député européen FN, ce sexagénaire au crâne dégarni a abandonné le combat électoral au profit du combat métapolitique au début des années 2000. Aujourd’hui, Jean-Yves Le Gallou est l’un des intellectuels les plus importants de l’extrême droite française.

« Un gramscisme technologique »

Ancienne figure de la Nouvelle Droite (une école de pensée composée du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE) et du Club de l’horloge, qui a mené une bataille métapolitique afin de faire triompher ses idées dans les années 70 et 80 NDLR), Le Gallou incite depuis des années ses ouailles à investir le web. En 2008, il a publié Douze thèses pour un gramscisme technologique. Dans cette vulgate de l’activisme en ligne, l’ancien député européen explique que pour l’extrême droite, l’enjeu est désormais de « contourner et de délégitimer les médias traditionnels grâce à Internet ».

Ce mardi 11 mars, Le Gallou jubile. Cette cinquième édition des “Bobards d’or” a fait salle comble : environ trois cents personnes endimanchées se sont massées pour assister à la remise des prix. Dans le public, on remarque Paul-Marie Couteaux, tête de liste FN-Rassemblement Bleu marine dans le VIe arrondissement de Paris et Emmanuel Ratier (écrivain nationaliste, auteur de la revue bimensuelle Faits & Documents).

« Combattre les troupes d’occupation mentale »

En tenue de gala et avec un nœud papillon rouge soigneusement noué, Le Gallou monte à la tribune pour donner le ton de la soirée. « Les médias sont les troupes d’occupation mentale qui monopolisent notre esprit », lance l’énarque reprenant ainsi l’expression de Laurent Ozon, l’ancien conseiller de Marine Le Pen.

Après avoir fait applaudir la chute des ventes de Libération, et cité un sondage Ipsos selon lequel 72 % des Français estiment que les journalistes sont coupés des réalités, il attaque le cœur du sujet. Powerpoint à l’appui, le président de la cérémonie en vient aux propositions qu’il énumère comme autant de préconisations permettant de démanteler le « système médiatique ».

« Assurons la promotion gratuite de ceux qui discréditent le mieux les médias de l’oligarchie par leur suffisance, leur arrogance et leurs excès. Ah ! cher Patrick Cohen, chère Caroline Fourest, cher Christophe Barbier, adorable Bruno-Roger Petit, merveilleux Frédéric Haziza : merci d’en faire trop ! Continuez ! », s’exclame-t-il sous un tonnerre d’applaudissements.

« Une école de journalisme alternatif »

Le Gallou reprend la parole. « Développons l’esprit critique de nos concitoyens, sapons ce qu’il leur reste de confiance dans les médias », lance-t-il avec la main droite levée. « Les médias sont malmenés dans les manifs, c’est malheureux » se gausse-t-il devant une foule hilare. Avant d’adjoindre ses ouailles à s’engager davantage sur le net. « Semons le doute chez les journalistes et dans les médias de propagande en postant des commentaires et des tweets ». Le Gallou prévient : « Sans agressivité ni invective, cette fois-ci mais avec des faits, rien que des faits. » Pas en manque d’idées, l’ancien théoricien de la préférence nationale envisage même de « professionnaliser les médias dissidents en lançant une école de journalisme alternatif »

Au cours de la cérémonie présidée par un jury de huit personnes (dont une femme seulement, Gabrielle Cluzel, animatrice du site Boulevard Voltaire), une dizaine de « Bobards » ont été distribués dans une ambiance chaude, soit par votes à main levée, soit à l’applaudimètre. L’animateur de la soirée n’hésitant pas à encourager le public à « vociférer” »pour mieux distinguer les « gagnants » : Yann Barthès, Maurice Szafran, Jean-Jacques Bourdin, David Pujadas, Patrick Cohen, Christophe Barbier, Pascale Clark, Maïtena Biraben…

Un observatoire des médias et une web TV

Généreux, les membres du jury ont attribué un « Bobard d’or » à « l’ensemble de la presse », pour avoir parlé à trois reprises d’un suspect d’extrême droite lors des attentats de Boston, de l’affaire Merah et de l’attaque de BFMTV, alors que ce n’était pas le cas. Oubliant au passage que lorsqu’Anders Breivik a tué 77 personnes à Oslo et sur l’île d’Utoya en 2011, les médias ont d’abord unanimement et imprudemment crié au loup islamiste.

Le « grand bond offensif »  contre les médias que Jean-Yves Le Gallou appelle de ses vœux semble produire ses premiers résultats. En 2012, son ami Claude Chollet (président du GRECE en 1984), a lancé l’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique (Ojim). Ce site entend « informer sur ceux qui vous informent ». Une télévision alternative identitaire baptisée TV Libertés a également été lancée par Philippe Milliau (ancien membre du GRECE et ex-responsable du Bloc identitaire).

 David Doucet, Mathieu Dejean
12/03/2014

Source : lesinrocks.com

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