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La rentrée de Najat Vallaud-Belkacem (Suite)

La rentrée de Najat Vallaud-Belkacem (Suite)

par | 17 septembre 2015 | Politique, Société

Claude Meunier-Berthelot, enseignante, essayiste.

♦ Cet article fait suite à celui publié le 7 septembre 2015 que le lecteur trouvera sous le lien : https://www.polemia.com/la-rentree-de-najat-vallaud-belkacem/

Numérique et laïcité constituent le fer de lance de la « refondation » de l’Ecole pour nos enfants.


Le numérique au service de la citoyenneté

Dans sa conférence de presse de rentrée 2015, NVB reprend les mêmes poncifs que Vincent Peillon !

Des objectifs toujours ambitieux sont affichés et, sous couvert d’une Ecole plus exigeante, d’une Ecole plus juste, c’est d’une véritable entreprise de décérébration et d’endoctrinement de nos enfants qu’il s’agit.

Ainsi, prétendant poursuivre l’objectif de « plus d’exigence » pour l’Ecole, NVB impose l’utilisation de l’outil numérique au service de la citoyenneté : « L’objectif du plan numérique est de permettre à chacun d’acquérir et de développer sa culture et sa compétence numérique pour être un citoyen autonome en la matière ».

C’est ainsi qu’un plan numérique est mis en œuvre dès la rentrée 2015 dans 600 établissements pilotes : « 350 écoles et 220 collèges, soit 70.000 élèves et 8000 enseignants expérimenteront des nouvelles formes d’enseignement et d’apprentissage grâce au numérique », étant bien entendu que se profile, à très court terme, la généralisation du dispositif puisque dès le début de 2016, 40% des établissements « scolaires » s’engageront dans ce plan, 70% à la rentrée 2017 et 100% à la rentrée 2018.

De nombreuses ressources sont prévues pour mettre en œuvre ce plan et notamment chaque élève disposera d’un ordinateur : « mise en place d’un dispositif simple et sécurisé aux ressources numériques pour tous les élèves via les équipements numériques de travail », pour accéder à des bases de données par « la mise en place d’un portail national regroupant toutes les ressources produites par les éditeurs, les académies, les enseignants eux-mêmes ».

Vaste programme et bel avenir pour nos jeunes destinés à être rivés aux ordinateurs du primaire à l’université !

Une école qui se mobilise pour les valeurs de la République

Le discours de NVB ne fait que confirmer la loi de « refondation » de l’Ecole du 08/07/2013 dont l’article 3 stipule expressément : « La nation se fixe comme mission première à l’Ecole de faire partager les valeurs de la République parmi lesquelles l’égale dignité de tous les êtres humains, l’égalité homme-femme, la solidarité et la laïcité qui repose sur le respect des valeurs communes et la liberté de conscience ».

Se profilent tous les thèmes chers à ceux qui nous « gouvernent », dont la promotion de l’homosexualité, la théorie du genre, la promotion de l’avortement, de l’euthanasie, la lutte contre les discriminations, contre le racisme, contre l’antisémitisme C’est ainsi qu’à la mission naturelle de transmission des connaissances et de formation intellectuelle de l’Ecole est substituée une mission de réformer l’homme pour réformer la société, de faire un homme nouveau pour détruire l’ordre existant, tout ceci violant les consciences et constituant la marque suprême de la dictature, embrigadant la personne par la pensée et par l’action.

Par ailleurs, l’article 4 stipule : « L’éducation développe les connaissances, les compétences et la culture nécessaire à l’exercice de la citoyenneté dans la société de l’information et de la communication » et l’article 8 enfonce le clou : « A l’acquisition de connaissances et instruments du savoir substituer l’objectif de sens moral et critique ».

Plus question de savoirs à acquérir, seulement des comportements, un formatage de l’individu, la fabrique d’un « bon citoyen » conforme aux valeurs de la République.

Des assises ont réuni 80.000 personnes entre janvier et avril 2015 (recteurs, enseignants, parents d’élèves…) pour s’exprimer sur le rôle de l’Ecole et de ses partenaires dans la transmission des valeurs de la République : « Il est ressorti – nous affirme NVB sans sourciller – que l’idée de la transmission du sens et de la portée du principe de laïcité est indispensable ».

Nous nous en serions doutés. Chaque prétendue consultation, surtout d’un nombre aussi important de participants, donne toujours lieu à des réponses connues bien avant même que les questions aient été posées !

1200 formateurs ont bénéficié d’une formation pour former à leur tour les enseignants à la laïcité, à l’enseignement laïc du fait religieux, à la citoyenneté… De plus, une évaluation systématique doit se faire lors du concours de recrutement des « professeurs » sur leur capacité à expliquer, à faire partager les valeurs de la République et à former à l’enseignement du fait religieux.

Par ailleurs, une « réserve citoyenne » de 4600 personnes et 5000 en « service civique » est prévue dès la rentrée 2015 pour aider l’Ecole dans la transmission des valeurs de la République, étant entendu que les activités périscolaires doivent également intégrer des modules liés à la citoyenneté, à la laïcité ou encore au codage informatique !

A cet égard, un « livret laïcité » est adressé aux chefs d’établissement pour fixer les repères, fournir des pistes de mise en œuvre de ce principe, et les projets d’Ecole doivent détailler les modalités de participation active des élèves aux communications patriotiques, à des concours collectifs…

Par ailleurs, les parents devront signer la « charte de la laïcité », ce qui signifie qu’ils devront apporter leur caution a priori à un contenu qu’ils ignorent et qui leur sera imposé envers et contre tout, puisque leur signature fera obstacle à toute contestation ultérieure !

De plus, une « journée de la laïcité » est prévue le 9 décembre, jour de l’adoption de la loi maçonnique de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905.

C’est le déploiement de l’ «artillerie lourde » ! et personne ne devra en réchapper !

Mainmise sur les écoles hors contrat

Jusqu’à ce jour, un certain nombre de parents pouvaient protéger leurs enfants de tous les errements du système éducatif en les confiant à des écoles « hors contrat ». Mais… vient s’ajouter la mainmise de l’Etat sur les écoles hors contrat par un « contrôle renforcé » (sic). En réalité, il s’agit d’un contrôle de nature différente puisque jusqu’à présent le contrôle ne s’exerçait que sur le respect des normes de sécurité, alors que désormais il doit l’être sur le contenu des enseignements !

Le 7 mai 2015, NVB avait déjà annoncé qu’elle entendait déployer un « pôle » de surveillance au sein de l’Inspection générale chargée de ce contrôle « renforcé » (sic).

Rappelons que les écoles hors contrat sont soumises à une obligation de déclaration préalable auprès des services du maire, du procureur de la République, du préfet, du recteur d’académie, ces services étant seulement chargés de contrôler l’hygiène et les bonnes mœurs. Bien que leurs exigences matérielles soient toujours très « tatillonnes », ils n’ont pas de droit de regard sur les contenus d’enseignement.

Or, NVB avait précisé que, depuis décembre 2014, dans le cadre de la prévention des « dérives sectaires » (sic), quatre inspecteurs généraux avaient reçu mission spéciale pour travailler sur le « hors contrat ». Caroline Beyer, journaliste au Figaro, citant l’entourage du ministre, avait apporté cette précision : « Le but est de systématiser les inspections ; la liberté d’enseignement ne connaît qu’une limite : le respect des valeurs de la République ».

Excusez du peu ! Faire respecter les valeurs de la République maçonnique, dont on sait l’opposition systématique aux convictions religieuses jusqu’à se manifester à différentes reprises de façon sanglante depuis l’instauration de la République, nous apporte la preuve que nos « gouvernants » comptent bien achever la Révolution française en « achevant » l’homme !

Ces valeurs de la République, la nécessité de leur apprentissage et du respect de leur contenu pour tous les enfants est en parfaite concordance avec le discours de vœux de François Hollande au monde éducatif en janvier 2015 :

« La laïcité, c’est la liberté de conscience, mais aussi des règles qui font que les religions n’ont pas leur place dans l’Ecole, ce qui n’empêche pas qu’il y ait un enseignement laïc des religions (…) Cet enseignement civique et moral qui englobera toutes les classes, de l’école élémentaire à la terminale et tous les types d’établissement, intégrera toutes les problématiques : la lutte contre le racisme, contre l’antisémitisme, contre les préjugés, contre toutes les formes de discrimination, les notions de droit et de devoir, le principe de laïcité, qui doit être explicité, qui doit être développé, qui doit être montré ».

Ces dispositions bafouent tous les droits éducatifs des parents alors même que ces droits sont inscrits, entre autres, dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. C’est ainsi que l’article 18 stipule :

« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, ce droit implique (…) la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, le culte et l’accomplissement des rites. »

et l’article 26 §3 énonce clairement que :

« Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants ».

Par ailleurs, l’article 29 stipule « les justes exigences de la morale, de l’ordre public »

Les dispositions prises par NVB ont donc pour conséquence l’obligation, pour les écoles hors contrat, d’abandonner leur spécificité, leur recherche de l’excellence dans les différents domaines de la connaissance et de la formation intellectuelle – comme il se doit dans tout système éducatif qui se respecte – pour calquer le contenu de leur enseignement sur celui de l’Education nationale et des écoles dites « privées » sous contrat, et ceci « pour éviter les dérives sectaires » (sic).

Conclusion

En réalité, il s’agit bien d’empêcher l’émergence d’une élite française formée à la culture française et de détruire notre identité, en renforçant, dans le même temps, un système éducatif parallèle d’excellence qui se généralise au seul profit des populations des banlieues et appelé « éducation prioritaire » afin qu’une élite étrangère à notre culture soit placée à la tête de notre pays et à tous les postes-clés des administrations et des entreprises.

De quoi nous donner du grain à moudre !

Claude Meunier-Berthelot
7/09/2015

Correspondance Polémia – 17/09/2015

Image : Le numérique à l’école.

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