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La mondialisation des études de Santé

La mondialisation des études de Santé

par | 4 février 2014 | Société

« Vous souhaitez faire des études de médecine en Roumanie ? »

Le chômage connaît depuis quelque temps une croissance inquiétante. Des pans entiers de notre industrie et de nos services ont disparu pour renaître de leurs cendres dans des pays à bas salaires. Ces phénomènes de délocalisations ne touchent pas simplement nos usines, ils touchent actuellement le savoir et la santé, deux domaines qui sont stratégiques pour la survie de la nation française. Depuis quelques années, la technocratie mondialiste œuvre pour un but bien défini : la délocalisation de la formation des professionnels de santé.

Les études de médecine

Ces études sont en France encadrées par un concours en fin de première année universitaire ; les étudiants classés en rang utile peuvent donc espérer devenir médecins. Système injuste dirons certains, mais système qui permet encore aujourd’hui à un nombre important de nos compatriotes modestes de pouvoir accéder à un métier dit « noble », un métier difficile également, mais un métier si enrichissant et au service de la Nation. Un concours et un numerus clausus qui permettent d’encadrer le nombre de praticiens que nous formons, et donc d’éviter pour une fois à la Faculté tant critiquée, de former des bataillons de chômeurs. Sélection au mérite et au travail acharné, formation d’excellence assurée quelquefois par d’éminents praticiens au sein de nos hôpitaux publics. Formation gratuite et donc absence de toute discrimination permettant une ascension sociale et économique pour les plus modestes d’entre nous. C’était sans compter l’Union européenne.

L’Union européenne au service des « collés »

Les « victimes » de cette sélection certes malheureuse mais utile, ont désormais la possibilité de devenir tout de même médecins dans un eldorado qui est devenu, en quelques années, le laboratoire du projet mondialiste concernant la santé : la Roumanie. Ce pays, l’un des plus pauvres de l’Union européenne, offre la possibilité à n’importe quel bachelier français de pouvoir avoir une formation médicale, loin des tumultes de la sélection, dans un cadre champêtre et sympathique, ma foi ; seul bémol à cela : le versement d’une somme de 4000 à 5000 € par an à ces facultés de Roumanie, qui pour certaines ont poussé comme des petits champignons depuis la chute du régime de Ceaucescu. Donc obtention d’un diplôme pour le prix d’une grosse berline en moyenne, diplôme automatiquement reconnu par le Conseil de l’Ordre des médecins au retour de ces étudiants, ces derniers ne passant aucun examen de vérification de leurs connaissances à leur retour en France. Il en est de même pour les études de pharmacie, cela va de soi.

Conséquences à venir

L’émigration de nos étudiants et leur retour en France, une fois leur diplôme de médecin ou de pharmacien en poche, pose des problèmes fondamentaux : la destruction de l’idée même de l’effort et du mérite puisque nos étudiants en France ont passé un concours difficile et nos expatriés des examens où il faut simplement obtenir la moyenne. Reconnaissance automatique de ces diplômes par l’État français et impossibilité actuellement d’avoir la moindre idée sur le niveau de compétence et de connaissance de nos amis exilés en Roumanie. Inscription au Conseil de l’Ordre quasi-immédiate, et donc praticiens qui ont déjà commencé à nous soigner, à nous opérer, à nous dispenser des médicaments, sans peut-être avoir les compétences nécessaires. Un risque sanitaire et un problème de Santé publique qui ne semble inquiéter personne, religion euro-mondialiste oblige. Nous avons donc de facto ce que l’on pourrait désormais appeler un marché européen des diplômes de médecine et de pharmacie.

Les candidats à la délocalisation de leurs études partent pour plusieurs raisons : des examens où pensent-t-ils on sera plus « indulgents » avec eux. Certains partent pour prendre une revanche sur le système de sélection en France. Enfin d’autres veulent tout simplement être sûrs d’avoir leur sésame pour « reprendre la boîte de papa ou maman » en France. Ainsi, ai-je rencontré un compatriote venu faire ses études de pharmacie en Roumanie pour être sûr de reprendre l’officine que sa famille possédait quelque part en région parisienne. Les exemples et les motivations sont nombreux, mais quel est l’intérêt du patient français dans cette délocalisation ? Le patient lambda sera-t-il mieux ou moins bien soigné qu’auparavant ? Nul ne peut avoir la réponse à cette question. Que faut-il faire alors du sacrosaint principe de précaution dans ce cas précis ?

Qu’en est-il maintenant des étudiants en médecine et en pharmacie qui ont brillamment réussi leur concours d’entrée à la Faculté ? Savent-ils et ont-ils conscience que ce système européen mondialisé des diplômes va entraîner une dévalorisation de leur formation ? Ont-ils conscience que ce qui les attend dans les années à venir, c’est tout simplement le chômage ?

Avec les diplômes roumains, l’État n’a tout simplement plus aucun contrôle ni plus aucune connaissance du nombre exponentiel de praticiens qui vont très bientôt arriver sur le marché du travail des professions médicales. Les étudiants partis en Roumanie et de retour en France ne risquent-ils pas tout simplement d’être au chômage ? Ou ne risquent-ils pas avec leur formation de faire baisser le prix des consultations et des actes médicaux pour le plus grand bonheur de l’État et de la Sécurité sociale ? Baisse du prix des consultations accompagné probablement d’une baisse de la qualité des soins.

L’État finalement, est le seul gagnant de cette délocalisation des études de santé à plusieurs titres :

  • Les personnes qui partent paient leur formation contrairement en France où l’État doit investir et donc perdre de l’argent dans la mise en place de ces formations complexes et difficiles : chirurgie, art dentaire, biologie médicale…
  • Comme pour l’immigration incontrôlée, nous allons avoir une inflation du nombre des diplômés et donc une pression à la baisse sur les salaires de tous les praticiens, et donc des économies pour une Sécurité sociale qui peine de plus en plus à rembourser les soins.

Enfin, nous pouvons sans nul doute penser que l’explosion du nombre de praticiens au chômage comme en pharmacie par exemple, peut permettre aux structures privées (pharmacies, cliniques etc…) de faire des économies sur les salaires versés au personnel soignant qu’ils doivent recruter. Chômage donc favorable à ces structures qui pourront soigner « low cost ».

Conclusion

Le projet mondialiste de destruction du savoir et de la marchandisation des diplômes de santé est lancé avec succès avec pour conséquences possibles un risque sanitaire et un problème de Santé publique occultés au nom d’une Médecine sans frontière. À titre d’exemple actuellement, nous avons des centaines de pharmaciens au chômage ou au RSA formés en France, et dans le même temps des compatriotes qui reviennent de Roumanie avec des diplômes pour certainement trouver du travail…

Armando D.
Pharmacien
01/02/2014

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