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Fondation Polémia : 2e Forum de la dissidence. Compte rendu. Deuxième partie

Fondation Polémia : 2e Forum de la dissidence. Compte rendu. Deuxième partie

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Fondation Polémia

 2e Forum de la dissidence

Paris, 19 novembre 2016

 Deuxième Partie

 1re table ronde

Animée par Françoise Monestier

Face à la dictature des juges, des préfets et de la presse
quotidienne régionale, la résistance des maires

Françoise Monestier a réuni Valérie d’Aubigny (conseiller municipal de Versailles), Marie-Claude Bompard (maire d’Orange), Ethel Lesade (conseiller municipal d’une commune de Vendée), Robert Ménard (maire de Béziers).

En préambule, Françoise Monestier a souligné que Donald Trump a gagné l’élection présidentielle américaine face à une presse qui lui était opposée dans une proportion de 90%. Par cette élection et dans ce contexte, les dissidents américains ont permis de siffler la fin de la partie.

En France, en 1985, la victoire électorale du Front national dans quatre municipalités marque un premier signe de dissidence. Malgré l’avalanche de critiques qui accablèrent leur gestion, l’examen objectif de cette gestion laisse apparaître que les maires de ces quatre villes auraient mérité un triple AAA au vu du redressement budgétaire réalisé durant leurs mandats.

Mais les électeurs ont su aussi montrer leur satisfaction vis-à-vis d’élus de la dissidence. Marie-Claude Bompard, élue maire de Bollène en 2008 après avoir été conseiller municipal, a été réélue en 2014.

Les quatre participants à la table ronde réunis autour de François Monestier ont témoigné de l’ampleur des pressions et des oppositions auxquelles ils se heurtent lorsque leurs actes d’élus vont à l’encontre du dogme dominant. Mais ils ont présenté aussi les résultats obtenus par leur détermination.

Ces quatre élus ne sont pas dans les mêmes positions : deux d’entre eux siègent parmi la minorité au sein des conseils municipaux ; les deux autres sont des maires.

Valérie d’Aubigny est conseiller municipal de Versailles, élue sur la liste Famille avenir. Elle a exposé l’action qu’elle a menée pour contester l’accueil officiel d’immigrés clandestins dans les municipalités de son département. Leur arrivée a été marquée par plusieurs manifestations de protestation organisées par les habitants des communes concernées. Certains maires ont eu une attitude ambiguë. Quant à l’Etat, le propos qui fut tenu par le préfet de la Région Ile-de-France, Jean-François Carenco, lors d’une conférence de presse tenue au début du mois de novembre 2016 est emblématique du mépris affiché, dans le fond et dans la forme, à l’égard de toute forme d’opposition par rapport à une question essentielle : « Je vais installer des centres. Beaucoup gueulent pour la forme. Je m’en fous. Les gens ont peur de tout. On verra qui râlera vraiment lorsque ce sera fait et combien de temps ».

Devant l’intransigeance des autorités, la résistance s’est organisée par l’action conjuguée :

  • d’élus locaux minoritaires mais décidés

Au conseil municipal de la ville de Versailles où la droite parlementaire détient 43 sièges, la gauche 4 sièges et l’opposition de droite 6 dont 2 sièges pour le mouvement Versailles famille avenir de Valérie d’Aubigny, ces deux derniers conseillers très minoritaires ont pris l’initiative de l’opposition d’élus au projet gouvernemental ;

  • du soulèvement spontané des habitants concernés

Ces habitants se sont constitués en collectifs après s’être informés des conséquences sur leurs communes et sur leurs personnes de l’arrivée des migrants. A cet égard, il faut observer l’effet du commentaire de Jean-Pierre Pernaut relatif à l’absence de places pour les sans-abris alors qu’étaient ouverts des centres d’accueil pour les migrants, commentaire relayé par Twitter. Tout cela a conduit à une mobilisation d’ampleur de la population à l’encontre du projet gouvernemental. Il faut souligner la position de certains maires comme celui de Versailles qui, tout en critiquant certaines formes de l’accueil, ont défendu le principe sur le fond.

Par rapport à l’action qu’elle mène, Valérie d’Aubigny se considère comme une dissidente dans son opposition à des politiques qui défient le bon sens. Mais elle n’est pas une dissidente lorsqu’elle répond à l’amour qu’elle a pour son pays et à l’héritage qu’il représente. Elle souligne que, en prononçant ses propos retentissants, le préfet d’Ile-de-France a fait tomber le masque d’un homme et d’un Etat acculés par l’étendue de l’hostilité rencontrée.

Mais le pouvoir assaille aussi sous d’autres axes : la mise en cause par le ministre de l’Education nationale de l’enseignement dans les établissements indépendants ; la campagne menée par le ministre de la Santé sur les relations sexuelles dites éclair. Toutes ces campagnes visent « à faire sortir du bois les dissidents pour les aligner ».

Pour toutes les informations utiles dans cette dissidence Valérie d’Aubigny invite à consulter le site www.78actu.fr

Marie-Claude Bompard, élue maire de Bollène en 2008, s’est trouvée face à une situation financière et culturelle de la ville catastrophique après soixante-dix ans d’une direction socialo-communiste.

Une nouvelle politique culturelle a été engagée. Une première mesure a été de fermer un centre socio-culturel laïc dont l’activité était essentiellement orientée vers la promotion d’une vingtaine de jeunes rappeurs et qui recevait d’importantes subventions de la commune. Cette décision s’est heurtée aux pressions de la préfecture et de diverses autorités. Néanmoins, le conseil municipal n’a pas plié et la décision a été exécutée.

Dans les réalisations entreprises par la mairie, trois axes sont à souligner :

  • l’acquisition par la bibliothèque municipale de livres qui y étaient précédemment interdits ;
  • l’invitation pour des conférences adressée à des personnalités peu ou pas conviées ailleurs ;
  • la restauration d’une très belle collégiale qui n’était pas déconsacrée et à l’intérieur de laquelle les socialo-communistes organisaient des spectacles profanes.

Pour Marie-Claude Bompard, l’un des points d’orgue de l’expression de sa dissidence fut son opposition à la célébration de mariages homosexuels. En ce domaine, elle revendiquait sa liberté de conscience. Elle a été sommée par le préfet d’appliquer la loi. Parallèlement, elle a fait l’objet d’une intense campagne médiatique. Une enquête préliminaire a même été ouverte par le procureur de la République, qui s’est traduite dans un premier temps par une irruption de la gendarmerie dans les locaux de la mairie. Finalement, une adjointe au maire s’est proposée pour célébrer ces mariages. Néanmoins, une plainte ayant été déposée par une association homosexuelle à quelques jours de la date de prescription du supposé délit, Mme Bompard a été convoquée pour une comparution devant le tribunal.

Ethel Lesade a été élue en 2014 conseiller municipal d’une commune de Vendée dont le maire est acquis aux thèses écologistes et au politiquement correct.

Des projets en relation avec ces deux aspects, l’un relatif à l’implantation d’éoliennes et l’autre portant sur l’accueil de migrants l’ont conduite à s’engager dans une confrontation avec son maire.

Concernant les éoliennes, pour lesquelles le maire avait créé une société d’économie mixte en association avec des promoteurs privés, elle a réussi par la présentation d’un argumentaire étayé à réunir au sein du conseil municipal une majorité opposée à l’entreprise municipale.

Pour l’accueil des migrants, là aussi, à partir d’une argumentation fondée à la fois sur des données officielles (Cour des comptes, OFPRA) et sur des articles de presse (Voix du Nord, Le Figaro), elle a obtenu, après une longue délibération du conseil, une consultation des habitants. Tout débat leur a été refusé. Néanmoins, les trois quarts d’entre eux ont répondu négativement à l’installation des immigrés dans une ancienne maison de retraite.

Robert Ménard, élu maire de Béziers en 2014, a transformé sa ville en un véritable laboratoire de la dissidence.

A notre encontre, affirme Robert Ménard, nous avons l’Etat, les médias, la classe politique.

Avec l’Etat, Robert Ménard se confronte, entre autres, sur la question de l’accueil de migrants. Béziers devrait héberger un nouveau Centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA). Pourtant la ville compte déjà une proportion particulièrement importante de populations issues de l’immigration. Dans certaines écoles 90% des élèves sont d’origine musulmane.

Le 18 octobre dernier, Robert Ménard a fait adopter par son conseil municipal un projet de référendum sur l’ouverture de ce nouveau centre. Le sous-préfet, qui dispose de deux mois pour contester la décision du maire, l’a assigné devant le tribunal administratif. L’audience a été fixée au 2 décembre. Légalement, si l’organisation d’un référendum municipal est une prérogative du maire, la politique migratoire relève de la responsabilité de l’Etat. Si bien qu’une consultation relative à l’immigration n’entre pas dans le champ de ces référendums. S’agissant d’une question politique et non d’un contentieux juridique, Robert Ménard ira lui-même plaider la cause de sa ville devant le tribunal.

La dissidence interviendra si le projet de référendum est maintenu contre une décision défavorable du tribunal. Là intervient un choix d’opportunité. Passer outre l’arrêt administratif induit pour le maire le risque d’une révocation. Le jeu en vaut-il la peine ? Un maire révoqué est alors inéligible pendant un an. La dissidence locale se trouve ainsi étouffée. Il ne faut donc pas passer outre à certaines limites. Robert Ménard ne célèbre pas lui-même des mariages homosexuels mais ils le sont par des adjoints. La défense de ses idées ne saurait être confondue avec la gestion de la ville.

La presse est probablement un adversaire plus redoutable. En ce domaine, la presse régionale n’est pas moins insupportable que la presse nationale. C’est pour cela que la communication est un enjeu essentiel. La ville a donc créé un journal municipal qui est un organe de combat dont le style est conçu pour accrocher le lecteur. Dans cette action de communication et de contre-propagande l’affichage constitue un autre moyen qui se révèle particulièrement efficace. A cet égard, Robert Ménard a évoqué la campagne menée contre le projet de fermeture par les Galeries Lafayette de son magasin de Béziers : d’abord insensible aux arguments présentés par le maire, la direction a dû effectuer une volte-face spectaculaire après l’apposition dans la ville d’affiches présentant le nom et la photo de la propriétaire des Galeries ; face à une menace de poursuivre cette campagne visuelle aux abords du magasin du Boulevard Haussmann à Paris, la société des Galeries Lafayette a finalement renoncé à son intention.

La classe politique compte aussi parmi les adversaires. La droite parlementaire se couche face à l’idéologie de la gauche. Dans certaines villes, elle préfére s’allier à des islamistes plutôt que s’accorder avec le Front national ou des mouvances proches qui défendent l’identité française.

Si Robert Ménard préfère encore un président de droite plutôt qu’un autre venu de la gauche, néanmoins il considère que, si les prochaines élections présidentielles ne sont pas gagnées par Marine Le Pen, une catastrophe se profile pour le pays.

Voir aussi :

Première partie
Troisième partie
Quatrième partie

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