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Est-«Elle» la femme de l’année ?

Est-«Elle» la femme de l’année ?

par | 26 novembre 2013 | Société

La fracture s’accroît. Au moment où le gouvernement lance un grand débat sur la fiscalité « injuste et illisible », on ne peut s’empêcher de penser aux États Généraux qui, avec le même objectif de remise à plat d’un édifice fiscal vermoulu, ont conduit à l’effondrement de l’Ancien Régime.

Une autre ressemblance entre les deux situations est plus surprenante et va cependant charger la période de son énergie explosive : le divorce entre l’oligarchie politique et médiatique qui campe sur ses certitudes et ses préjugés et le peuple réel, ulcéré par la distance qui sépare les affirmations d’en-haut de la réalité d’en-bas. C’est ainsi que l’hebdomadaire féminin et mondain du groupe Lagardère Elle a désigné Christiane Taubira « femme de l’année ». Ce choix est révélateur : il se justifie à court terme par l’indignation, ce baume d’entretien de la bonne conscience qui lui donne le teint éclatant du politiquement correct. Drapée dans la générosité et l’élégance de l’antiracisme, Elle participe au mouvement de stigmatisation de faits heureusement rares et tellement stupides qu’ils ne méritaient guère une pareille publicité. Mais, l’essentiel n’est pas là : la « femme de l’année » n’est pas seulement la victime d’un racisme vulgaire, elle est d’abord celle qui a revêtu depuis 18 mois le vernis de l’idéologie branchée de la bobocratie parisienne, pailleté d’obsessions et de priorités qui gomment les véritables préoccupations du peuple comme on efface les points noirs. « Femme de l’année », celle qui a imposé aux centaines de milliers de manifestants ulcérés, une réforme anthropologiquement absurde, comme s’il s’agissait d’un sujet primordial dans un pays frappé par la crise et le chômage, un pays atteint par un irrémédiable déclin ? Femme de l’année, celle qui à contre-courant des réalités promeut une justice laxiste permettant à des délinquants violents d’éviter la prison ? Femme de l’année, celle qui jubile visiblement de faire triompher ses préjugés idéologiques au détriment des exigences populaires ?

Le choix de Elle est un aveu et une gifle. C’est la grossièreté raffinée de ceux qui vivent dans la bulle des modes et des mondanités. Le peuple français se sent envahi… On l’écrase sous le mépris de l’antiracisme facile de ceux qui ne sont pas confrontés à une présence étrangère arrogante. Le peuple français est inquiet de la montée de la délinquance et angoissé par l’impunité grandissante des malfaisants… On s’épanche sur le sort douloureux des victimes de l’inconfort des prisons. On s’empresse de l’éviter au plus grand nombre. Les Français tirent une fierté légitime d’une histoire glorieuse qui compense le déclin actuel et pourrait même susciter l’énergie d’un renouveau… On leur rappelle les heures sombres de leur histoire qui les chargent des chaînes de la repentance. Louis XIV et Napoléon ne sont plus, l’un le roi de l’apogée classique de la France, l’autre le fondateur de sa modernité, mais des promoteurs de l’esclavage. Les Français ont donné à la politique familiale une place essentielle dont on perçoit les effets dans la démographie… On s’acharne à détruire la famille au nom d’un individualisme stérile. Les lois Taubira, celle qui limite volontairement la traite négrière à l’Atlantique en oubliant l’esclavagisme arabe, celle qui introduit le mariage unisexe, celle qui veut vider les prisons, ont toutes deux points communs. D’abord, elles affichent un souverain mépris de la réalité, celle de l’Histoire, celle des sexes, celle de la délinquance. Ensuite, elles visent une cible davantage qu’un but. Il ne s’agit pas pour elles de contribuer au Bien Commun des Français, mais de s’attaquer aux valeurs qui les animent, la fierté de leur Histoire, leur goût de la famille, leur désir de sécurité. Leur objectif est de détruire, non d’édifier. Cela est-il étonnant chez une élue dont l’action politique est née sous le signe de l’indépendantisme ? Forte de ses certitudes et de ses préjugés, Christiane Taubira, qui écoute peu et ne dialogue pas, est parvenue à faire l’unanimité contre elle chez les magistrats. On comprend aisément le choix de Elle. Le mépris pour les valeurs nationales, c’est le mépris pour le populisme, c’est le moyen de souligner sa distinction, de montrer comment une caste privilégiée se distingue du reste du pays par l’aversion qu’elle ressent pour les idées populaires. Est-il étonnant que l’indépendantisme soit ainsi reconnu par le snobisme  ? Non. On y trouve la même racine et celle-ci ne s’appelle pas l’amour de la France, mais ignore le sens de la démocratie.

 Christian Vanneste
Source : ndf.fr
25/11/2013

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