Mensonges, manipulations, chiffres erronés, tout concourt à l’écriture d’une histoire partisane et culpabilisante pour les Français. Déjà, lors de sa récente visite au Sénégal, le président de la République s’était rendu à l’ile de Gorée pour rappeler à la mémoire de l’Univers les crimes de la traite négrière. Cette fois, c’est au tour des « victimes » des événements du 17 octobre 1961 à Paris.
François Hollande, devant se rendre en visite officielle en Algérie courant décembre, compte peut-être, avec ses manifestations et ses hommages, sur un accueil chaleureux de la part de ses hôtes !
Bernard Lugan remet les choses en place.
Polémia
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En reconnaissant la responsabilité de l’Etat et en rendant hommage aux « victimes » de la manifestation interdite du 17 octobre 1961, François Hollande s’est comporté en militant sectaire, non en président de tous les Français. D’autant plus que, pour les historiens de métier, les prétendus « massacres » du 17 octobre 1961 constituent un tel exemple de manipulation qu’ils sont étudiés comme un cas exemplaire de fabrication d’un mythe ; comme Timisoara en Roumanie, comme les « couveuses » au Koweit ou encore comme les « armes de destruction massive » en Irak !!!
Tout repose en effet sur des chiffres gonflés ou manipulés et sur des cadavres inventés. Dans une inflation du nombre des morts, les amis du FLN algérien et les porteurs de valises communistes ont ainsi joué sur les dates, additionnant aux 3 morts avérés du 17 octobre ceux des jours précédents ainsi que les décès postérieurs. Pour eux, tout Nord-Africain mort de mort violente durant le mois d’octobre 1961 est forcément une victime de la répression policière…même les victimes des accidents de la circulation.
Il est possible d’affirmer cela sans crainte d’être démenti car :
Monsieur Hollande pouvait-il ignorer tout cela ? Si oui, la nullité ou l’aveuglement militant de ses conseillers laisse pantois.
Quel est donc le vrai bilan de cette manifestation ?
Le 18 octobre, à 04 heures du matin, le bilan qui parvint à Maurice Legay le directeur général de la police parisienne fut donc de 3 morts. Nous sommes donc loin des dizaines de morts et de « noyés » auxquels l’actuel occupant de l’Elysée a rendu hommage !!!
Certes, nous dit-on, mais les cadavres ont été déposés à la morgue les jours suivants. Faux, car ce n’est pas ce qu’indiquent les archives de l’Institut Médico Légal de Paris puisque, entre le 18 et le 21 octobre, « seuls » 4 cadavres de « NA » furent admis à la Morgue :
Nous voilà donc bien loin des 100, 200 ou même 300 morts « victimes de la répression » avancés par certains et pour lesquels M. François Hollande a reconnu la responsabilité de la France !!!
D’autant plus que le « Graphique des entrées de corps « N.A » (Nord-africains) par jour. Octobre 1961 », nous apprend que du 1° au 30 octobre 1961, sur les 90 corps de « NA » entrés à l’Institut Médico Légal, la plupart étaient des victimes du FLN.
Plus encore, pour toute l’année 1961, 308 cadavres de « N.A » entrèrent à l’IML, la plupart ayant péri dans la guerre inexpiable que le FLN menait contre ses opposants partisans de l’Algérie française ou du MNA de Messali Hadj. Ainsi, au mois d’octobre 1961, sur les 34 cadavres de « N.A » retirés de la Seine ou de la Marne, notamment aux barrages de Suresnes et de Bezons puis conduits à l’IML, la quasi totalité étaient des harkis, des partisans de la France ou des membres du MNA, une des méthodes d’assassinat du FLN consistant à noyer ses opposants. La police française n’est pour rien dans ces noyades.
François Hollande devra donc rendre compte au tribunal de l’Histoire car il a couvert de son autorité un mensonge, une manipulation, un montage grossier qui va être utilisé contre la France par ceux que son ministre de l’Intérieur a qualifiés d’ «ennemis de l’intérieur ».
Bernard Lugan
Actualité Africaine
17/10/12
Pour en savoir plus :
•- Brunet, J-P., (2002) « Enquête sur la nuit du 17 octobre 1961 ». Les Collections de l’Histoire, hors série n°15, mars 2002.
•- Brunet, J-P., (2008) « Sur la méthodologie et la déontologie de l’historien. Retour sur le 17 octobre 1961 ». Commentaire, vol 31, n°122, été 2008.
•- Brunet, J-P., (2011) « Combien y a-t-il eu de morts lors du drame du 17 octobre 1961 ? ». Atlantico, 17 octobre 2011.
Voir aussi :
François Hollande et la légende de Gorée
Correspondance Polémia – 21/10/2012
Image : François Hollande rend hommage aux victimes du 17 octobre 1961 : « La République reconnaît avec lucidité ces faits. »