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Polémia
Cinquième Journée d’étude de la réinformation
Face à la tyrannie médiatique : vers un grand bond offensif ?
« Nouvelles donnes, nouvelles cibles, nouveaux outils »
Samedi 13 octobre 2012
Intervention de Yves Le May
Jean-Yves Le Gallou, dans son allocution d’ouverture de la Journée d’étude de la réinformation, déclinait les nouveaux médias, capables aujourd’hui d’entrer en concurrence avec les médias traditionnels, non point dans le domaine commercial et financier mais dans celui des idées et des méthodes. Les grandes machines centralisées, rappelait-il, sont condamnées : elles sont et seront de plus en plus contournées par les médias alternatifs qui s’incrustent dans la médiasphère : internet, radios, télévisions, publications et éditions, tous concourent à l’éclosion d’une révolution dans la présentation de l’information. La réinformation devient indispensable, tellement les médias en cours sont biaisés.
Yves Le May présente les nouvelles agences régionales alternatives qui, progressivement, prennent naissance sous la houlette de la dynamique NOVOpresse à l’échelon national. On trouvera ci-après un condensé de cette présentation, le texte intégral étant consultable en version PDF.
Polémia
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NOVOpress Breizh est l’édition bretonne de l’agence de presse NOVOpress.
Média indépendant animé par des bénévoles, l’agence NOVOpress a été créée en 2005 par Fabrice Robert et ce dans le but de donner une information différente de celle diffusée par les médias classiques. Aujourd’hui NOVOpress, avec sa présentation entièrement revue et modernisée, c’est 300.000 visites et 1 million de pages lues chaque mois.
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NOVOpress a connu plusieurs éditions régionales. Pour des raisons d’efficacité, ces sites ont été peu à peu intégrés à l’édition nationale. Aujourd’hui il ne reste donc que NOVOpress Breizh qui couvre l’actualité de la Bretagne.
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Pour bien cerner le rôle d’une agence de réinformation régionale comme la nôtre, j’évoquerai tout d’abord, en quelques mots, le contexte culturel, politique et médiatique dans lequel nous intervenons. Je vous parlerai ensuite des sujets abordés par NOVOpress Breizh, de la manière dont ceux-ci sont traités et de l’influence que ce média peut avoir.
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Une identité culturelle forte
Une première chose qu’il faut bien avoir à l’esprit c’est que la Bretagne est un pays à l’identité culturelle forte. Cette identité se manifeste en particulier dans le domaine de la langue, le breton, et dans celui de l’expression musicale. Un média généraliste comme NOVOpress Breizh devra donc nécessairement en tenir compte.
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En ce qui concerne la langue bretonne, l’UNESCO a classé celle-ci comme étant une langue « sérieusement en danger ». Le nombre de locuteurs est estimé aujourd’hui à environ 250.000. Les bretonnants représentaient encore 20% de la population bretonne il y a 10 ans. D’après certaines estimations ils ne seront plus que 9% dans huit ans et 4% en 2043.
La Bretagne, fief incontesté du Parti socialiste
La seconde caractéristique de la Bretagne, c’est que cette région, qui a été longtemps une terre de la Démocratie chrétienne, est devenue aujourd’hui un fief incontesté du Parti socialiste.
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Cette évolution se retrouve dans les élections nationales, présidentielles et législatives.
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On notera (…) qu'aux présidentielles Jean-Marie Le Pen et sa fille n’ont fait en Bretagne qu'environ les deux tiers de leur score national. Plusieurs explications possibles à cet état de fait : une identité culturelle forte, un large soutien des électeurs bretons à la construction européenne, une présence de population immigrée moins importante qu’ailleurs. Comme dans le reste du pays, Marine Le Pen, avec 13,24% des suffrages, a réalisé en Bretagne ses meilleurs scores dans les zones périurbaines décrites par le géographe Christophe Guilluy.
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La presse quotidienne bretonne
Brièvement, quelques mots maintenant sur la presse quotidienne bretonne.
Trois quotidiens sont présents en Bretagne : Ouest-France, Le Télégramme et Presse-Océan.
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Que penser de ces journaux ?
Tous ces quotidiens sont, bien entendu, parfaitement conformistes. Leur idéologie est celle du Système et le vocabulaire employé celui du « médiatiquement correct ».
Je signale enfin que ces entreprises de presse reçoivent de nombreuses subventions de l’Etat : en 2011, Le Télégramme aurait ainsi touché 3 millions d’euros et Ouest-France près de 12 millions d’euros. PourNOVOpress Breizh, comme vous pouvez vous en douter, c’est zéro euro…
Comment fonctionne NOVOpress Breizh
Cette remarque m’amène tout naturellement au cœur de mon sujet d’aujourd’hui : comment fonctionne un média de réinformation régional comme NOVO Breizh ? Quelle peut être son influence face aux mastodontes que je viens d’évoquer plus haut ? Telles sont les questions auxquelles je vais tenter maintenant de répondre.
NOVO Breizh a commencé à publier des dépêches en février 2005. A raison d’une dépêche par jour, parfois deux, 3.250 dépêches ont été publiées sur les sujets les plus divers.
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Les principaux domaines abordés par NOVO Breizh sont : la politique, la culture, les faits divers, l’économie, l’environnement et l’international.
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Les dépêches de NOVOpress Breizh
Parlons maintenant des Dépêches. Si NOVO Breizh publie parfois des tribunes libres, des articles d’opinion, des analyses de livres ou de films, elle produit essentiellement, conformément à sa vocation, des dépêches d’actualité.
Qu’est-ce qu’une dépêche ?
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Quels types de dépêches publie–t-on ?
On produit deux sortes de dépêches : celles qui rendent compte simplement d’un événement et celles qui rendent compte d’un événement en le mettant en perspective. Cette dernière façon de procéder est de loin la plus intéressante car elle va permettre d’effectuer un vrai travail de réinformation.
Quelques exemples de mise en perspective
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La question du vocabulaire
Autre question importante : le vocabulaire. Une attention toute particulière doit être portée au vocabulaire qui sera utilisé : en effet, les mots ne sont pas neutres, ce sont des armes. La médiaklatura maîtrise parfaitement cette technique, dont elle se sert pour masquer ou travestir la réalité et pour imposer ses vues. A nous donc de savoir lui retourner le procédé.
La fondation Polémia a réalisé à ce sujet des études théoriques très complètes (2). Le rôle d’une agence de presse comme la nôtre consistera donc à les mettre en application au fil des dépêches quotidiennes.
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Audience et influence de NVO Breizh
Voyons maintenant quelle est l’audience, quelle est l’influence de NOVO Breizh (en chiffres, NOVO Breizh c’est en moyenne 180.000 visiteurs et plus de 400.000 pages consultées chaque année).
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Avec des moyens qui n’ont rien à voir avec les grandes entreprises de presse on peut donc arriver aujourd’hui à donner, sur des sujets importants, une information différente. On peut faire de la réinformation.
On sait aussi qu’avec les systèmes d’alerte ou de veille, les personnes concernées ou intéressées par le sujet traité dans une dépêche en auront rapidement connaissance. On peut être sûr que le message sera reçu cinq sur cinq.
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Un élément important : la plupart des dépêches de NOVO Breizh sont reprises sur NOVO France, ce qui augmente d’autant leur diffusion ; elles sont également reprises sur des sites ou des blogs, que ceux-ci soient politiques ou non. C’est ainsi qu’un site tout à fait apolitique de la région de Brest, par exemple, reprend systématiquement nos dépêches au même titre que celles du Télégramme.
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Nos dépêches sont reprises également sur certains sites, en fonction des sujets traités.
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Un beau Poisson d’avril
J’évoquerai enfin, pour conclure, une dépêche publiée par NOVO Breizh le 1er avril 2010, car elle me paraît assez emblématique. Celle-ci annonçait, tenez vous bien, que la mosquée dite des Turcs, à Nantes, avait été élue « Monument breton de l’année ». Je vous la lis :
« L’association des Architectes bretons contre les discriminations (ABCD) a élu Monument breton de l’année 2010 la mosquée dite des Turcs, à Nantes. Jean-Louis Pesked,président de l’association, a expliqué le choix du jury, je cite, “Par les qualités intrinsèques du bâtiment, qui s’insère parfaitement dans le paysage nantais. La blancheur de la mosquée évoque celle de la blanche hermine. Son minaret dressé dans le ciel est d’une très grande élégance ; il est là pour rappeler que le chant du muezzin, avec son identité propre, n’est pas sans faire écho aux plus beaux chants bretons. » FIN de la citation.
Comme vous pouvez le constater, c’était du « lourd ». Poursuivons la lecture :
« Interrogé sur les motivations des membres du jury, pour un prix qui pourrait apparaître surprenant aux yeux de certains, l’architecte enfonce le clou : “Nantes est indiscutablement en Bretagne. Mais la Bretagne est ouverture, elle est métissage. Croire que ce sont les Bretons qui ont fait la Bretagne est une idée saugrenue, que les historiens les plus sérieux remettent en cause aujourd’hui. La Bretagne est le résultat d’invasions successives, et les nombreuses populations extra-européennes qui arrivent depuis quelques décennies apportent une très grande richesse à l’Armorique. C’est la raison profonde de notre choix. Cette mosquée est beaucoup plus emblématique que le vieux château des Ducs, par exemple, qui symbolise une Bretagne fermée et passéiste. Sans parler des innombrables chapelles et églises, qui rappellent l’obscurantisme du Moyen Age, la période la (presque) plus noire de notre histoire”. »
Vous aurez noté que tous les poncifs les plus délirants de la gauche bobo/bretonne étaient au rendez-vous. Le poisson était de bonne taille ; il est pourtant passé comme une lettre à la poste, ce qui, au passage, donne à méditer sur le degré d’ahurissement atteint par certains.
L’ « information » a d’abord été reprise par des sites islamiques, légèrement surpris mais visiblement flattés. Mais le plus drôle, c’est qu’en décembre le quotidien Presse Océan a repris l’info, dans un dossier très bienveillant consacré aux mosquées nantaises. En omettant, bien sûr, de citer ses sources, ce qui n’est pas bien ; et surtout en ne les vérifiant pas, ce qui n’est pas du tout professionnel.
Bien entendu, NOVO Breizh s’est empressé de révéler toute l’affaire, expliquant qu’il avait sacrifié à la vieille tradition du Poisson d’avril. Aux dernières nouvelles le journaliste de Presse Océan se porte bien. Ce qui démontre, au passage, qu’en Bretagne non plus, le ridicule ne tue pas.
Conclusion
Voilà donc, en quelques mots, un aperçu de ce qu’est NOVO Breizh.
L’ancien patron de TF1, le Breton Patrick Lelay, a pu dire un jour que son rôle consistait à vendre, à Coca Cola, du temps de cerveau disponible. A une échelle nettement plus modeste, notre rôle à nous consiste, comme vous l’aurez compris, à tenter de donner, ou de redonner, aux cerveaux bretons et aux autres, le sens de leur identité.
« Feu sur les médias de l'oligarchie ! » titrait Polémia pour présenter cette journée. Quand j’ai commencé à travailler pour NOVOpress, le rédacteur en chef de l’époque m’avait expliqué que, pour lui, une dépêche réussie, c’est comme un missile qui atteint son but.
Alors s’il y a dans cette salle des personnes qui se sentent une vocation d’artilleur, je les invite, bien sûr, à nous rejoindre. Dans la bataille de l’information, les médias alternatifs ont en effet besoin de beaucoup, beaucoup, de combattants !
Je vous remercie de votre attention.
Yves Le May
NOVOpress Breizh
13/10/2012 http://www.polemia.com/pdf_v2/polemiaTERK.pdf
Texte intégral en PDF : cliquer ici
Notes :
(1) « Un lâcher de ballons »
(2) Dictionnaire de novlangue, suivi de La Bataille du vocabulaire :
Version intégrale en PDF : cliquer ici
Dictionnaire de la réinformation, Cinq cents mots pour la dissidence :
Version intégrale en PDF : cliquer ici
Voir aussi :
Feu sur les médias de l'oligarchie !
http://breizh.novopress.info/;
http://www.infos-bordeaux.fr/;
http://www.ladroitestrasbourgeoise.com/
Polémia - 20/10/2012
Image : La Bretagne