« Jésus is my boss » - L'Eglise de France remplace-t-elle le latin par l'anglais ?

vendredi 7 mai 2010

Les catholiques qui ont cliqué http://vocations.cef.fr/spip.php?article690, plus généralement les lecteurs du Parisien du mardi 20 avril 2010, ont découvert une publicité « soutenue par la Conférence des évêques de France », incitant au recrutement de prêtres. Sur la page d’accueil donnant accès à divers textes épiscopaux, un charmant jeune homme porte au revers de sa veste verte, au lieu d’une croix, un macaron proclamant «Jesus is my boss», commenté par les mots « Why not ?» qui s'étalent sur sa poitrine. L’auteur de cette surprenante image réalisée pour la Journée mondiale de prière pour les vocations du 25 avril est l’agence de communication Bayard Service. Le « chevalier sans peur et sans reproche » serait-il de l’avis d’un ministre qui déclara en 1997 : « l’anglais n’est plus une langue étrangère en France » ? Aurait-il pris sur lui de substituer à la « langue universelle de l’Eglise » la langue prétendument universelle des affaires ?

Les associations soussignées osent espérer que les évêques de France, dont on connaît le souci de n’utiliser dans les offices de l’église qu’une langue « vernaculaire » intelligible par tous les fidèles, auront à cœur de prier leur « webmaster » (sitemestre) de réparer cette bévue. D’autant plus que l’Eglise de France est concordataire, donc officielle, en Alsace et Moselle et doit y respecter la Constitution : « La langue de la République est le français »…

Le Dieu des chrétiens ou celui des musulmans – imaginez aussi « Allah is my boss »… - dégradé au statut de « boss », vous paraît-il vraiment, dans cette défroque, plus apte à attirer davantage de « vocations sacerdotales et religieuses » ? Avec des prophètes devenus DRH ?

Les jeunes que vous visez là, voyant l’Eglise considérer que chez nous le français n’est plus à la page et doit céder la place à l’anglais, ne risquent-ils pas d’appliquer la « modernité » - pourtant soumise à question par le Pape ! - aussi au corps et à l’esprit de la tradition et des dogmes catholiques ? Et, dans cette veine, de vous demander de vrais emplois, avec des rémunérations fixes confortables, des primes et boni, des « stock options », des avantages en nature, des voitures avec chauffeurs, l’abandon des vœux de chasteté, des crèches (au sens actuel) pour leurs enfants auxquels ils ne sauraient alors renoncer…

Nous sommes persuadés que ce qui nous paraît être une malheureuse erreur de « Qom » (communication) ne saurait être que condamnée et promptement réparée par la Conférence des Evêques de France, sans qu’icelle et d’autres personnes concernées et consternées, aient besoin d’en appeler au Vatican.

Veuillez agréer l’expression de notre confiance en la solidité d’une Eglise de France qui a toujours su surmonter victorieusement ses périodes d’affaiblissement et de perte de ses repères.

Alliance Champlain (Nouméa, NC) : président Daniel Miroux ; Avenir de la langue française (ALF) : président Albert Salon ; Ass France-Univers pour la promotion de la culture française : pte Jacqueline Mourlet ; Cercle littéraire des Ecrivains cheminots (CLEC) : président Raymond Besson ; Editions ANDAS (Bourg-la-Reine) : directeur Dominique Daguet ; Forum francophone international (FFI-France) : président Albert Salon ; Impératif français (Québec) : président Jean-Paul Perreault ; Institut André Busnel (IAB) : président Jean-Pierre Busnel . avril 2010

Correspondance Polémia

07/05/2010

Image: Jésus à la barre

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