Le tableau noir de l'école rose

lundi 4 janvier 2010

Lecture d’un article du professeur Henri Nivesse,( Les Cahiers de l’Education n°11), intitulé Les fondements idéologiques du «pédagogisme.

Savez-vous qu’il ne faut plus appeler un écolier un « élève » ? Si vous ne le saviez pas, lisez cette citation, déjà ancienne de Philippe Méirieu, publiée par E.S.F. en 1987, dans Apprendre... ;oui, mais comment?:

« Projet :dans le registre de la didactique, ce terme désigne d’abord l’attitude du sujet apprenant par laquelle il se trouve en situation active de recueil et d’intégration des informations ; les informations ainsi intégrées et mentalisées peuvent être considérées comme des connaissances. Par extension, ce terme peut désigner la tâche qui finalise les activités de recueil des informations du sujet… »

Si vous n’avez rien compris, ou presque, alors reportez vous à l’article du professeur  Henri Nivesse qui explique à merveille la perversion mortelle de notre système d’enseignement public. (1)

Le Professeur Nivesse y explique que les causes de cette perversion, mise au grand jour en 1968, par Foucault, Deleuze, Derrida, Bourdieu, repose sur une philosophie profondément anti-rationaliste qui a débouché sur la condamnation de l’universel, la dissolution de l’idée de vérité au bénéfice du relativisme et du culte des « sciences » sociales.

L’origine de ce courant de pensée, explique Henri Nivesse, nous vient comme souvent hélas, des Etats-Unis d’Amérique, lorsque les responsables éducatifs américains décident de mettre en place un « enseignement de masse », pour inciter les enfants à adopter « une conduite morale démocratique ». En France, le plan Langevin Wallon de 1947 va accentuer ce courant, dans la perspective marxiste de changer la société en formant les enfants de la maternelle au baccalauréat, dans un même moule. Déjà l’idée de collège unique pointe son nez : compte tenu de l’hétérogénéité des élèves, il faut adapter l’enseignement à l’ensemble de la population scolaire, et notamment « renoncer à une conception exclusivement intellectualiste et encyclopédique de la culture »

Bourdieu approfondi le nouveau dogme : partant du constat que les classes sociales sont inégalement représentées dans l’enseignement supérieur, il s’en prend à « l’héritage culturel dont bénéficient les enfants de la bourgeoisie » et il en conclut que l’école fonctionne comme une machine à reproduire les inégalités sociales. Les conséquences de cet égalitarisme de principe sont connues : les « pédagomanes ont sapé, pierre par pierre, les fondations d’un système éducatif que le monde nous enviait.

Cette présentation est forcément réductrice, même si elle s’efforce d’être fidèle : le professeur Henri Nivesse, procède dans cet article à une analyse particulièrement précise et démonte la logique du processus infernal qu’a créé l’école d’aujourd’hui, avec ses illettrés en classe de 6éme, ses révoltes, ses violences et ses absurdités. L’immigration massive à fait le reste.

Pierre Millan
Décembre 2009

(1) Voir : Les fondements idéologiques du “pédagogisme”, par Henri Nivesse
http://www.polemia.com/pdf/Fondementsideolog.pdf

Correspondance Polémia
O4/01/2010

Image : Jules Ferry
 

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