Bagnolet, à travers un fait divers, autopsie d'une société malade

mercredi 19 août 2009

Villiers le Bel, Clichy sous Bois, Firminy et plus récemment Bagnolet : le dénominateur commun de ces localités est « émeutes urbaines » avec cet élément déclencheur invariable qu'est la mort accidentelle de jeune(s) délinquant(s) poursuivi(s). Récemment un article d'Agoravox évoquait la nuit d'émeutes de Bagnolet suite au décès accidentel dimanche soir 9 août d'un jeune à moto poursuivi par la police, sans prendre clairement position l'article semblait davantage mettre l'accent sur la responsabilité des forces de police dans le déclenchement de ces émeutes nocturnes et déplorer le manque de transparence des pouvoirs publics sur les circonstances de ce drame, plutôt que de s'inquiéter de la généralisation de ce phénomène d'émeutes de la part de certaines catégories de la population dans certaines cités, chaque fois qu'un fait divers tragique de cette nature se produit.

Sur les causes du drame les versions divergent […]. D'après certaines sources le jeune à moto aurait perdu le contrôle de son véhicule, d'après d'autres une voiture de police l'aurait poussé provoquant sa chute mortelle. Etait-il un livreur de pizza en scooter ou un fuyard en moto cross ? Le but de cet article n'est pas de trancher ce débat, mais d'observer comment les autorités, les médias et la société civile réagissent dans leur ensemble quand de tels incidents dramatiques se produisent ! En ce qui concerne les autorités, Marc Everbecq, maire de Bagnolet, anime un blog où certains de ces énoncés laissent perplexes ceux qui s'inquiètent du développement de cette culture de l'excuse vis à vis des jeunes populations immigrée. Le lundi 10 août, il énonce :  « C'est un drame épouvantable pour la famille, pour ses amis, pour notre ville ... ». « J'ai aussi constaté l'émotion et la colère des jeunes de notre ville ... ». « Bagnolet est rassemblée dans la douleur et dans la solidarité, autour de la famille et des proches ... ». « Il ne faut pas que la mémoire de ce jeune soit entachée par des débordements de colère dans les rues, comme ce fût le cas cette nuit ... ». « Que Bagnolet rende un hommage digne et respectueux à ce jeune... ».

Magnifique de compassion ! Chaque citoyen victime d'accident aimerait pouvoir bénéficier de tant d'attention ! Or celle-ci échoit à un jeune qui n'est pourtant pas peu responsable des causes de son décès : refus d'obéissance à une injonction de s'arrêter, fuite délibérée, prise de risque inconsidérée, qu'importe tout le monde lui rend hommage ! Encore plus saisissant sont les termes de l'entretien radiophonique accordé à RTL le 10 août au soir […], où le maire de Bagnolet, garant de l'ordre public déclare : […] « les jeunes, ils ont raison ! » (de tout casser ?)  « cette colère est légitime ! », fichtre ! « il est temps qu'on arrête de stigmatiser tous ces jeunes », « ce sont des jeunes qui sont plein de talent ». On voit… Dans ces interviews et encore plus sur son blog, Marc Everbecq va jusqu'à invoquer dans ce drame la responsabilité de groupes d'extrême droite comme du patronat immigrationiste colonisateur et autres fadaises qui n'ont absolument aucun rapport. Cette insulte au bon sens dans l'analyse et cette volonté à tout prix d'aller vouloir chercher des responsables ailleurs que dans le comportement de ces jeunes issus de l'immigration est particulièrement symptomatique de notre époque. Il semble s'agir d'une sorte de discours obligé qui s'est progressivement imposé à toute une classe politique même si complètement faux à la base ! Ce que j'affirme, c'est qu'au delà de la bêtise de cet élu communiste manifestement psychorigide et prisonnier de son catéchisme marxiste, un processus de soumission psychologique et de décrépitude morale s'est développé non seulement chez les politiques, mais aussi dans l'inconscient collectif de nos concitoyens.

Des éléments à l'appui de ce que j'avance ? Le traitement de l'info Bagnolet par les médias (voir la video) et l'exemple plus récent survenu à Royan. Quand on décrypte à froid cette vidéo, on se dit que fondamentalement quelque chose ne va pas, ne fonctionne plus normalement dans cette société française. En résumé sur 2 min. et 1/2 de reportage, 2min. sont consacrées à la mise en accusation des procédés de la police et les 30' restantes à la réponse de cette police d'ailleurs assez maladroite car visiblement sur la défensive. Pour bien fixer l'ambiance et mettre en exergue quelle doit être à notre époque la question essentielle, le reporter déclare à 1'38 : « témoignages assez graves qui contredisent la police ». Son résumé à lui : fi des émeutes nocturnes, fi des troubles à l'ordre public, des destructions de biens ! Les antécédents du jeune tué à moto ne sont nullement évoqués, le fait qu'il fuyait brutalement la police est complètement passé sous silence, qu'importe ! Les forces de l'ordre, en bute à des vexations constantes, lâchées par leur hiérarchie, sont les seules à être mises sur la sellette dans les reportages des médias ; nul doute qu'elles apprécieront cette évolution de nature à leur « faciliter » la tâche…

 Dans le cas de Royan où en résumé une bande de jeunes du 9-3 s'est « amusée » à reproduire dans une station balnéaire d'ordinaire paisible leurs « méthodes » de banlieue, c'est la réaction de Didier Besson adjoint au maire en charge de la sécurité (sic) qui laisse pantois ou plus exactement la sémantique du discours utilisé. Ainsi il tient à tempérer : «  C'est vrai qu'ils étaient menaçants. Mais il faut aussi comprendre que nous vivons dans un petit coin calme où la population présente une sensibilité très élevée à ce type d'incidents. » Vous suivez ? Les mœurs du 9-3, c'est désormais la norme et ce « petit coin calme » n'a qu'à s'adapter ; la population peu habituée aux violences devra s'y faire comme tout le monde ! Ces violences de Royan n'ont été rendues publiques que parce qu'une violence beaucoup plus inadmissible pour les autorités, s'est produite. En effet les commerçants forains, excédés par l'impunité dont bénéficiaient ces jeunes, ont décidé de se faire justice eux-mêmes, ce que les pouvoirs publics ne pouvaient tolérer ! (la réaction des forains, pas les « incivilités » des jeunes) !

On pourrait multiplier les exemples de cette nature : à chaque fois les forces de l'ordre sont tétanisées par la peur de la « bavure ». Par contre, les médias tiennent désormais pour normale la mise à sac de zones d'habitation, les politiques veillent à exprimer leur « compréhension » de la révolte de ces jeunes (…).

Tout concourt à reproduire un type de scénario bien rodé où il est interdit de stigmatiser certaines populations délinquantes (sous entendues victimes) et donc d'établir un diagnostic impartial de la situation, la doxa étant : « Si certains groupes communautaires sont violents et agressent délibérément notre société, les responsabilités sont à rechercher exclusivement du côté de cette dernière, fermez le ban ! » Or de même qu'un corps qui perd ses réflexes d'auto immunité ne tarde pas à contracter la maladie, une société qui n'est plus à même d'assurer son auto défense mais accepte au contraire sans réagir comme un fait obligé une déferlante de plus en plus pressante d'agressions est une société malade, où l'état souffreteux devient la norme et qui est destinée inévitablement à développer de plus en plus de pathologies ..

Le seul antidote serait encore un sursaut national consistant à rétablir la fierté d'être français, l'affirmation des principes républicains comme valeurs intangibles et le souci d'insister en premier sur les devoirs du citoyen avant de parler de ses droits !


Agoravox Hieronymus
17/08/2009
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/bagnolet-a-travers-un-fait-divers-60248

Correspondance Polémia
18/08/2009

Image : Bagnolet
 

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